Pauvreté : ce pays occidental très prisé a un taux avancé

Photo de Samuel Charron sur Unsplash

Les pays occidentaux, souvent perçus comme des modèles de prospérité et de stabilité, attirent chaque année des millions d’immigrants en quête de meilleures opportunités de vie. Parmi ces destinations, les États-Unis, le Canada, l’Australie et plusieurs nations de l’Union européenne figurent en tête de liste. Toutefois, cette image de prospérité masque parfois des réalités plus sombres, comme le révèle un récent rapport de Banques alimentaires Canada. Ce rapport met en lumière des taux de pauvreté bien plus élevés que ce que les statistiques officielles semblent indiquer.

Selon ce rapport, le taux de pauvreté au Canada serait considérablement sous-estimé. La « mesure de privation matérielle » (IPM), utilisée pour la première fois au Canada, mais répandue en Europe, suggère que 25 % des Canadiens vivraient en dessous du seuil de pauvreté, bien au-delà des 10 % généralement rapportés. Cette mesure, qui évalue la capacité des individus à se procurer deux produits essentiels ou plus, offre une perspective différente de celle de la Mesure du panier de consommation, qui calcule les coûts d’un panier de biens et services de base.

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Le rapport souligne aussi que des disparités régionales persistent, avec des taux particulièrement élevés de pauvreté en Ontario et dans les provinces de l’Atlantique, dépassant les 27 %. Ces chiffres sont alarmants et reflètent une réalité souvent occultée par les indicateurs traditionnels.

Kirstin Beardsley, chef de la direction de Banques alimentaires Canada, plaide pour l’intégration de l’IPM dans la stratégie officielle de réduction de la pauvreté du gouvernement. Cette intégration pourrait révéler l’ampleur réelle de la pauvreté et permettrait de mieux cibler les interventions nécessaires.

Au Québec, où les services sociaux sont relativement plus développés, les taux de pauvreté semblent moins sévères, mais restent préoccupants. Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, confirme que les indicateurs actuels ne rendent pas compte de la totalité du problème. Il souligne que même les personnes répondant à leurs besoins de base peuvent encore vivre dans la pauvreté.

Les données rapportées par les banques alimentaires canadiennes indiquent également une augmentation marquée de la demande. En mars 2023, près de deux millions de visites ont été enregistrées, soit une hausse de 32 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre illustre clairement l’impact de la pauvreté sur l’accès aux ressources alimentaires.

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L’adoption d’une mesure telle que l’IPM pourrait non seulement fournir une image plus précise de la pauvreté, mais également orienter plus efficacement les politiques publiques. Alors que le Canada et d’autres nations occidentales continuent d’attirer des immigrants, il devient crucial de reconnaître et de traiter les défis internes qui compromettent la qualité de vie de nombreux résidents.

Les implications de ces nouvelles mesures sont vastes. Elles pourraient mener à une réévaluation des aides financières, des services sociaux et des politiques économiques pour mieux répondre aux besoins des populations les plus vulnérables. La reconnaissance de la pauvreté sous-estimée pourrait également influencer la perception internationale des pays occidentaux en tant que bastions de prospérité, mettant en lumière les défis complexes que même les nations développées doivent relever.

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