Cafouillages et confusions générales à Godomey

(Des militaires emportent des urnes vides)
17h30mn. Alors que les électeurs massés dans la  cour du Ceg de Godomey attendaient toujours d’accomplir  l’acte ultime, débarque une  géante Jeep  remplie  de militaires lourdement armés. Certains électeurs apeurés  s’enfuient, mais d’autres plus courageux ne bougent pas d’un seul pouce.

Le commandant de bord ordonne à ses  éléments d’aller chercher toutes les urnes disposées dans les 4 bureaux de vote aménagés dans ce collège. Ce qu’ils firent malgré les  cris  d’indignations et slogans hostiles que leur lançaient  les électeurs. En moins de  dix minutes, toutes les urnes ont été embarquées à bord de la Jeep. Les membres du bureau aussi. A la question de savoir où ils emmenaient  le matériel, le chef de l’opération, au départ réticent à nous répondre finit par expliquer  qu’il sera convoyé d’où il était venu le matin ; à savoir au siège de  la commission  électorale d’arrondissement. Malgré les armes pointées à leur direction  en cas d’éventuels ripostes, les électeurs présents  ont hué les forces de l’ordre à se rompre la gorge.
« C’est un coup !!!! », « Tout cela ressemble bien à du montage »,  « Yayi ne veut pas de ses élections  car il y essuiera un cuisant échec, voilà pourquoi  il fait tout pour ne pas l’organiser dans de bonnes conditions… » Les récriminations contre le pouvoir du changement face à la situation particulière  de Godomey ne se limitaient  pas à ce Ceg où les électeurs n’ont pas pu voter après plusieurs heures d’attente. Ailleurs dans  cette localité, la situation est demeurée la même. Retard inqualifiable dans le démarrage du vote,  non vote, où encore vote insignifiant. Mr Nonbimé Pascal, candidat et tête de liste G13 à Godomey Salamey n’en croit pas à ses yeux : «Ce que j’ai vécu ce  jour est lamentable. Jamais une élection au Bénin n’a été si mal organisée » dénonce-t-il, le regard hagard. Même désarroi chez le candidat Bruno Kangni, également tête de liste Prd  qui pense que « ce qui s’est passé montre le vrai visage du  pouvoir en place ». Mais il reste serein et confiant, car martèle-t-il, « Quelque soit la physionomie  du mouton la Tabaski aura lieu ». Allusion à un proverbe local.  Pour l’heure,  les bureaux de vote de Godomey et plusieurs autres  sillonnés  ont  leur sort scellé d’avance. Le  verdict devra encore attendre, le temps d’un autre scrutin spécial  qui y sera  probablement organisé dans les tout prochains jours.  C’est en tout cas, ce à quoi pensent  déjà beaucoup d’observateurs.

Ludovic Guédénon 

Laisser un commentaire