Si les populations de Cotonou, de Bohicon, d’Abomey, de Malanville… à l’instar de celles de beaucoup d’autres communes ont fini par voter au prix de leur détermination et abnégation, celles de Godomey, Cocotomey, Cococodji et autres dans la commune d’Abomey-Calavi et d’Ahozon dans la commune de Ouidah n’ont pas réussi à accomplir leur devoir citoyen.
Et pour cause ! Jusqu’au-delà de dix huit (18) heures, les bureaux de vote ouverts dans ces localités n’avaient reçu que des urnes, quelques scellés, bics et encres indélébiles, attendant que les personnes chargées leur apportent les bulletins de vote. Selon les témoignages des membres des bureaux et de certains candidats en compétition dans ces localités, ces difficultés seraient créées à dessein. Ce qui selon un candidat du groupe G13, Claude Djankaki est simplement dommage puisqu’il constate que certains de ses concurrents ont dû créer cette confusion afin d’obtenir le report du scrutin après s’être renseignés des grandes tendances au sein de l’opinion. Il reste d’autant plus fondé dans son analyse qu’il est soutenu par d’autres observateurs qui se disent surpris du comportement des candidats Fcbe. Ceux-ci, pendant que les candidats Prd, G13 et d’autres listes manifestaient leur indignation face à la situation qui les a préoccupé, ne se seraient même pas fait voir. Le deuxième élément matériellement plus dénonciateur de la volonté présumée de saboter le vote réside dans la découverte faite par la population au siège de la Commission électorale communale d’Abomey-Calavi. Alors qu’on leur a servi sur le terrain que le président de la Cena venait d’instruire pour une suspension des opérations de vote, les populations avant même le démenti du président Pascal Todjinou qui est intervenu aussitôt ont pu découvrir dans un magasin au siège de la Cec d’Abomey-Calavi, d’importants lots de bulletins de vote destinés normalement aux bureaux de vote de l’arrondissement de Godomey. A Cotonou, les suspicions ne sont pas moins fondées. Les tentatives de mise en place de fausses listes électorales, la fermeture jusqu’au-delà de dix (10) heures d’une école à Kindonou devant servir de centre de vote, la non distribution à temps des matériels électoraux sensibles et autres difficultés notées dans le démarrage du vote à Cotonou, Bohicon… constituent pour certaines formations politiques des manœuvres de sabotage derrière lesquelles seraient cachées des tendances politiques hostiles à la tenue du scrutin et à la victoire prévisibles de leurs concurrents.
Ludovic D. Guédénon