Atteinte à son intégrité physique

Le journaliste Léonce Houngbadji s’ouvre au public

Victime déjà de deux agressions pour a-t-il dit avoir publié des informations qui dérangent, Léonce Houngbadji, journaliste au quotidien l’Informateur s’est ouvert ce week-end de Pentecôte au public à la faveur d’une conférence de presse afin, souhaite-t-il qu’une attention plus particulière soit accordée à sa sécurité. Lire sa déclaration liminaire.

Déclaration liminaire de la victime à sa conférence de presse
 
Je viens par la présente déclaration vous informer que ma sécurité est constamment menacée dans l’exercice de ma profession. Depuis quelques jours, en effet, je fais l’objet d’attaques physiques par des groupes bien organisés non encore identifiés. La dernière en date est celle du mercredi 8 mai 2008, où j’ai été sérieusement molesté peu après la pharmacie «Le Président» de Cocotomey. Le dimanche 20 avril 2008, le même incident s’est produit à la hauteur d’ Attogon- Tohomey, commune d’ Allada, où j’ai été attaqué par un groupe de 4 hommes sortis d’un véhicule haut de gamme, 4×4, qui me mettaient en garde contre mes écrits sur la commune d’Allada. A les en croire je « parle trop… ». Ils m’ont proprement bastonné avant de me relâcher. Et comme si cela ne suffisait pas, vendredi dernier, une autorité communale m’a fait comprendre de vive voix que ma vie est réellement en danger, qu’il y a un plan en cours pour m’éliminer physiquement. Elle dit avoir les preuves de ses allégations, mais que c’est en juin 2008 qu’elle va mieux s’expliquer. Depuis lors, les menaces fusent de toutes parts.
Et ce n’est pas tout. Il y a de cela quelques jours, le journal dans lequel j’exerce, L’Informateur, a livré une information authentique sur un prétendu avocat natif d’ Allada arrêté et déféré à la prison civile de Cotonou dans une affaire d’escroquerie. Depuis la publication de cet article, l’intéressé ne cesse de me menacer par personnes interposées. Un autre homme d’affaires d’ Allada m’accuse constamment d’être le véritable instigateur de sa radiation sur une liste électorale par la Cour Constitutionnelle, en distribuant la décision de la Cour dans les médias alors même que j’étais au village pour les cérémonies funèbres de mon père. Cet homme a promis me rendre la vie très dure. Toutes les fois qu’il me voit, il ne cesse d’en parler. En clair, je me sens quotidiennement menacé. Je ne sais d’où viennent ces coups. Je ne saurais le dire avec assurance. Tout ce que je sais, c’est que mon intégrité physique est menacée. Je n’accuse personne mais je m’inquiète. Les faits sont là et chacun pourra les analyser à son niveau.
J’ai décidé de m’adresser à l’opinion publique nationale et internationale par le biais de cette conférence de presse afin de  mieux leur expliquer la situation tintée d’inquiétudes que je vis actuellement. A travers cette rencontre, j’ai aussi voulu attirer l’attention des organisations de la Société civile oeuvrant pour la préservation des acquis de notre démocratie et surtout  au Procureur de la République près le tribunal de première instance de Cotonou afin que les mesures appropriées soient prises pour démasquer ces groupes organisés et leurs complices. J’invite particulièrement le Procureur à s’autosaisir du dossier pour que la lumière jaillisse. Je profite également de cette occasion pour inviter la Haac et les associations professionnelles à prendre le dossier au sérieux pour éviter le pire. Je veux qu’on me décore vivant pour avoir loyalement servi mon pays depuis près de 10 ans et non à titre posthume.  De toutes les façons, quoique cela me coûte, les attaques physiques et autres menaces que je reçois quotidiennement ne sauraient émousser ma détermination à livrer des informations crédibles à la population. Ces attaques ne vont pas me faire taire, ni me faire peur. Au contraire, elles m’encouragent davantage à continuer dans la même lancée que j’ai démarré depuis près de 10 ans. Je ne suis pas rassasié. Je n’ai non plus pas faim, mais je ne suis pas manipulable à coup de billets de banque. Malgré ces menaces, je rassure tout le monde, notamment mes fidèles lecteurs, que je continuerai à jouer pleinement et convenablement mon rôle de journaliste dans le strict respect des textes en vigueur dans notre pays. Je ne céderai pas aux pressions, ni aux menaces d’où qu’elles viennent.
Je vous remercie très sincèrement pour votre attention et vous invite à la vigilance et à la collaboration pour qu’en ensemble, nous puissions identifier les ennemis de notre liberté.
Vive la démocratie!
Vive la liberté de presse!
Vive le Bénin !
Je vous remercie !

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