•Excellences Madame et Messieurs les Leaders et Chefs d’Etat ;
•Messieurs les Chefs de Gouvernement ;
•Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
•Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation ;
•Mesdames et Messieurs les Ministres ;
•Monsieur le Secrétaire général de la CEN-SAD ;
•Honorables députés à l’Assemblée Nationale ;
•Mesdames et Messieurs les membres des institutions de la République ;
•Honorables invités ;
•Mesdames et Messieurs.
Au nom du peuple béninois, du Gouvernement et en mon nom propre, j’ai l’agréable plaisir de vous souhaiter la bienvenue au Bénin, à l’occasion de la 10e session de la Conférence de la Communauté des Etats sahélo-sahariens, la CEN–SAD.
Je voudrais vous exprimer ma profonde gratitude pour votre présence à Cotonou. Elle traduit votre attachement à mon pays, le Bénin, et symbolise l’amitié et la solidarité qui doivent nous animer au sein de la Communauté.
Je voudrais rendre un hommage particulier au Guide de la Révolution libyenne, le Colonel Mouammar El Khadafi, pour sa foi inébranlable en l’avenir de l’Afrique et pour toutes les actions qu’il mène en vue de la promotion de l’intégration et de l’unité du continent.
Cher frère, cher Guide, soyez sincèrement remercié pour toute cette sollicitude à l’égard de notre continent et de mon pays. Les générations futures ne manqueront pas de vous en savoir gré, à vous-même, à votre peuple et à votre beau pays, la Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste.
Excellences Madame et Messieurs les Leaders et Chefs d’Etat,
Il y a un peu plus d’un an, en juin 2007, au Sommet de Syrte, vous avez accordé au Bénin le privilège d’abriter la 10e session ordinaire de notre Conférence.
Le Peuple béninois s’honore de cette distinction que symbolise par ailleurs le dixième anniversaire de la création de la CEN-SAD. Cet anniversaire marquera une nouvelle étape dans l’intensification de la Coopération entre les Etats membres. Et le sommet de Cotonou sera, j’en suis persuadé, le point de départ d’une nouvelle dynamique.
Mesdames et Messieurs,
Vous le savez, la CEN-SAD a été conçue à sa création comme un cadre de coopération et de concertation, dont la vocation première était de rassembler les pays riverains du Sahel et du Sahara.
Grâce à la clairvoyance et à la volonté des Leaders et Chefs d’Etat, la communauté s’est transformée en un instrument efficace pour accélérer la mise en œuvre de l’intégration africaine. Ainsi, elle s’est agrandie de six Etats membres en 1998, année de sa création, à vingt cinq Etats membres aujourd’hui.
Ce dynamisme traduit la vitalité et l’efficacité de la CEN-SAD, qui est comptée parmi les huit Communautés Economiques Régionales reconnues par l’Union Africaine.
Je voudrais à cet égard saluer la présence des nouveaux pays membres qui nous rejoignent pour poursuivre avec nous la marche vers l’unité et l’intégration de notre continent.
Mesdames et Messieurs,
La CEN-SAD, notre organisation commune, constitue un bloc important en Afrique : elle représente en effet 45 % de la superficie de l’Afrique, 48 % de la population du Continent et 44 % du Produit Intérieur Brut (PIB). Cependant et en dépit de ses potentialités, notre communauté ne parvient pas encore à assurer l’autosuffisance alimentaire aux populations de nos pays.
Ce défi majeur de l’autosuffisance alimentaire est accentué par la hausse généralisée des prix des produits alimentaires, qui doit nous conduire à revoir notre stratégie dans le domaine agricole.
Notre conférence, qui coïncide avec le 10e anniversaire de notre communauté, est en conséquence appelée à réfléchir sur le thème « développement rural et sécurité alimentaire dans l’espace CEN-SAD ».
Face à l’ampleur de la crise actuelle et à ses causes structurelles, ma conviction est qu’il devient urgent d’engager des dynamiques volontaristes pour assurer une transition rapide vers des mécanismes de sécurité alimentaire de nature structurelle. Cette dimension structurelle conduit donc à traiter en priorité de la question du développement rural sur le long terme, pour nous préserver des crises alimentaires endémiques.
Au Bénin, nous avons été amenés, dès novembre 2007, à prendre des mesures à effets immédiats relatives à l’importation des produits alimentaires notamment et à la promotion de la production des produits locaux. Dans ce cadre, le Gouvernement a accepté de renoncer à la perception d’une part substantielle des recettes fiscales auxquelles sont assujetties les produits importés concernés afin de maintenir leurs prix à leurs niveaux d’avant la hausse. Cet effort financier exceptionnel représente environ 15% des recettes fiscales.
Par ailleurs, un programme d’urgence de sécurité alimentaire a été mis en place pour les produits locaux, assurant d’une part le renforcement des capacités de stockage dans les zones de production ayant dégagé des excédents commercialisables et d’autre part, la promotion diligente de la production végétale à cycle court, notamment la pomme de terre, le riz, le maïs et les produits maraîchers.
Au-delà du programme d’urgence, nous nous attachons à finaliser le plan stratégique de relance du secteur agricole dont la mise en œuvre permettra notamment, à moyen terme, de garantir à notre pays une sécurité alimentaire durable.
Mesdames et Messieurs,
Dans l’espace CEN-SAD, il nous faudra de toute évidence œuvrer à l’expansion de la production et à l’amélioration de la productivité agricole. Notre continent est la seule région du monde où la production alimentaire moyenne par habitant ne cesse de décliner depuis 40 ans. La dépendance de l’Afrique vis-à-vis des importations de denrées alimentaires de base est excessive. Il est possible de la réduire, car il y a 50 ans encore, l’Afrique était un continent agricole en situation excédentaire.
Parmi les questions majeures de développement agricole auxquelles notre Communauté doit faire face, figurent l’aménagement des terres, la mécanisation, la recherche, la disponibilité de semences de qualité, la maîtrise de l’eau, les mécanismes adaptés de financement. La révolution verte est à la portée de la Communauté et l’intégration régionale est indispensable dans la lutte contre l’insécurité alimentaire.
Je voudrais me permettre, à cet égard, de faire deux propositions :
•la création d’une Autorité chargée de la coordination des politiques agricoles dans l’espace CEN-SAD, en vue d’une meilleure harmonisation de nos efforts pour lutter contre l’insécurité alimentaire ;
•la mise en place d’un fonds CEN-SAD de développement agricole, pour faire face aux besoins financiers importants relatifs aux mesures à long terme, notamment les aménagements de terres agricoles, la création de fermes semencières et la maîtrise de l’eau.
D’autres efforts d’intégration régionale me paraissent incontournables, notamment dans le domaine des infrastructures qui déterminent le développement des Etats membres de la Communauté, la libre circulation des personnes et l’intensification des échanges. Qu’il s’agisse en particulier des axes routiers, ferroviaires, aériens ou des infrastructures de production d’énergie électrique, la Communauté est interpellée pour définir une stratégie efficace.
Mesdames et Messieurs les leaders et Chefs d’Etat,
A l’heure actuelle, la situation politique et sécuritaire enregistre de réelles avancées grâce aux initiatives du Haut médiateur permanent de l’espace CEN-SAD, le Guide de la Révolution d’El Fateh, le Colonel Mouammar El KHADAFI, avec le soutien des autres Leaders et Chefs d’Etat de la Communauté.
Ces efforts ont permis la conclusion de plusieurs Accords de paix notamment, l’Accord de Tripoli pour la réconciliation entre le Soudan et le Tchad, signé le 02 août 2006 à Syrte, en Libye, l’Accord de paix entre le Gouvernement centrafricain et le Front Uni du Changement Démocratique, signé le 02 février 2007, l’Accord entre le Gouvernement tchadien et les groupes de rebellions armées opérant dans ce pays, signé à Syrte, le 25 octobre 2007.
La CEN-SAD, avec l’appui du Guide, déploie également de grands efforts pour le règlement de la crise au Darfour, entre l’Erythrée et l’Ethiopie, le règlement des conflits au nord du Mali et du Niger ainsi que pour la paix en Somalie.
Le processus de paix et de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire enregistre également des résultats encourageants depuis la signature de l’Accord de Ouagadougou au terme d’un dialogue direct entamé le 05 février 2005, sous la médiation du Président du Burkina Faso, Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE.
Cet accord a induit une ouverture d’esprit et un engagement résolu pour la paix, avec une forte implication des partis politiques ivoiriens.
C’est le lieu de féliciter tous ceux qui ont œuvré pour le retour à la Paix en Côte d’Ivoire et de rendre un hommage appuyé aux Présidents Blaise COMPAORE du Faso et Laurent GBAGBO de la Côte d’Ivoire ainsi qu’aux Chefs des partis politiques.
Mesdames, Messieurs,
Je souhaite vivement que ces peuples frères ainsi que leurs dirigeants, dans un esprit de communion, de solidarité et d’engagement pour l’unité africaine, réalisent des progrès dans la reconstruction nationale, la consolidation de l’unité nationale et la concorde nationale.
Je forme le vœu ardent que la paix règne dans nos pays, qu’elle revienne dans les pays encore secoués par les conflits et que des relations normales et durables s’établissent entre tous les pays de la CEN-SAD afin que notre organisation commune puisse se consacrer davantage aux tâches de développement, exigence de plus en plus forte de nos populations. Ainsi, notre Communauté, débarrassée du fardeau des incompréhensions politiques et sociales, saura, j’en suis persuadé, relever le défi du développement et garantir aux générations futures les conditions de leur plein épanouissement.
Excellences Madames et Messieurs les Leaders et Chefs d’Etat,
Mesdames et Messieurs,
Unissons-nous pour bâtir un espace de paix, de stabilité, de concorde, de solidarité et de prospérité pour nos peuples.
Vive la coopération et la solidarité internationales !
Vive la CEN-SAD !
Je vous remercie.
Réalisation: Ludovic D. Guédénon, Benoît Mètonou ,
Esther Badou (envoyés spéciaux)
Laisser un commentaire