Gestion de la grippe aviaire au Bénin

/food/volaille.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » /> «Tapis rouge au virus H5N1 » alerte un citoyen béninois
Dans  une publication récente, l’Ong  Grain, sous la signature de Patrice Sagbo,  a  alerté l’opinion publique nationale et internationale sur la gestion  qui est faite  du dossier grippe aviaire au Bénin. Une gestion qu’il qualifie de « discriminatoire » en  fustigeant  le fait qu’elle  dresse « un tapis rouge  au virus H5N1 sur les cadavres  de victimes innocentes ».

« La destruction de volailles devrait concerner toutes les volailles tant locales qu’importées » martèle  Patrice Sagbo qui dit ne pas comprendre  « l’acharnement d’extermination sur les seules volailles locales, ressources précieuses de notre patrimoine génétique africain.  « Est-ce que la grippe aviaire a été prouvée à leur niveau? » s’interroge-t-il. Les nombreuses mesures prises par le gouvernement béninois – grand renfort médiatiques-  depuis  l’annonce de la présence du virus H5N1 sont-elles orientées  des cibles choisies à dessein ? Les interrogations de ce citoyen sont nombreuses sur  la manière dont ce dossier est conduit au Bénin.
« Des cages et hangars de fortune remplis de poules pondeuses importées en fin de carrière, de coquelets, de dindons importés ont été installés partout sur le territoire du Bénin au nez et à la barbe de tous ces destructeurs de volailles locales et techniciens de la direction de l’élevage. Pourtant, on ne connaît rien du statut, de l’état sérologique de toutes ces volailles importées disséminées sans aucune restriction et pour des raisons commerciales sur tout le territoire national, malgré la présence déjà des foyers de grippe aviaire au Bénin depuis le 4 décembre 2007. » Voilà l’incohérence  que relève  Patrice Sagbo dans une des publications de « Semences de la biodiversité » de l’Ong Grain, en date de mai 2008. Il en déduit donc que  les mesures mises en œuvre pour la gestion de la grippe aviaire sont accompagnées  de  toutes les contradictions et  autres injustices.   
Ce qui est plus inquiétant  et confus à le croire,  est « la destruction des volailles sans dédommagement» sous certain prétexte.  «Une fois que la loi doit être exécutée et que les uns et les autres sont informés, toute arrestation de volailles ne donne pas’ droit à des indemnisations Et c’est dans ce cadre que les volailles qui ont été arrêtées sont systématiquement détruites. Lorsqu’il s’agit d’une loi, d’un règlement de l’Etat et pour l’intérêt commun de la nation, il est interdit de faire circuler des volailles, des zones infectées vers des zones non infectées, nous avons mis des barrières de contrôle parce que c’est extrêmement dangereux que des volailles viennent des départements de l’Ouémé où nous avons 4 foyers de grippe aviaire. A partir de ce moment, nous n’avons plus d’autres solutions que d’appliquer le règlement qui veut que l’on protège le reste du pays. A partir de ce moment. toute arrestation ne peut pas être soumise à une indemnisation.  Patrice Sagbo  pense plutôt qu’il  est impérieux et vital de protéger le reste du pays, mais pas détruire les volailles locales sans dédommager les propriétaires de volailles qui n’en sont pour rien dans la contamination du pays, bien au contraire.
Les instructions  des donateurs bafoués ?
En  2006,  la nécessité d’indemniser les victimes  des propriétaires des vilailles abattues a retenu l’attention des donateurs lors d’une conférence internationale sur la grippe aviaire à Bamako (Mali). Ces donateurs de dix pays, la Commission de l’Union Européenne, la Banque mondiale et la Banque Africaine de Développement se sont engagés à verser près de 500 mil-
lions de dollars de dons afin de lutter contre la grippe aviaire et se préparer à l’éventualité d’une pandémie humaine pour 2007. Plus de cent pays et organisations internationales étaient représentés à la conférence. Cette réunion de trois jours a permis aux experts d’échanger des informations sur la maladie et aux délégations ministérielles de définir des stratégies communes en matière de financement des programmes de lutte contre la maladie.
Les 500 millions de dollars ont été fermement promis pour l’année 2007 par tous les bailleurs. Le Bénin était-il représenté à cette conférence? Ces millions de dollars ont-ils été effectivement débloqués? Il revient en tout cas, selon Patrice Sagbo, aux autorités de fixer le peuple, afin de rendre justice aux ayants droit.  Il rappelle aussi que les donateurs n’ont pas hésité à se manifester pour empêcher la propagation de la grippe aviaire lors de cette rencontre inédite en Afrique. C’est ainsi que la Communauté Internationale à travers la Banque Mondiale s’est engagée de nouveau à mobiliser 400 millions de dollars.

Christian Tchanou

Equité et responsabilité dans la gestion

La gestion actuelle de la grippe aviaire au Bénin est préoccupante et devrait interpeller les autorités au sommet. La médecine vétérinaire est quand même une science. En tant que telle, tout acte posé par un technicien de ce domaine doit pouvoir être justifié techniquement et répondre à des normes scientifiques. On ne peut pas continuer comme des profanes à exterminer aveuglément les animaux, sans avoir procédé au préalable à des dépistages sérieux devant situer sur le statut sérologique de ces animaux. Tout devrait être mis en œuvre pour avoir une précision sur l’épidémiologie de la grippe aviaire dans le pays (le Bénin). Aussi est-il impérieux de tout mettre en œuvre pour établir la traçabilité de toutes les volailles des élevages déjà contaminés par la grippe aviaire afin de suivre scientifiquement l’évolution de cette épizootie, et sortir des sentiers battus de la navigation à vue.                             

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