Nouvelle traque contre les vendeurs d’essence frelatée

/food/akofodji.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » /> /food/moudjaidou.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » border= »0″ style= »float: right; » />Fausse lutte contre le ‘’Kpayo’’
  (Akofodji réussira-t-il là ou Moudjaïdou a échoué?)
Après l'incendie survenu la semaine dernière à Kouhounou, et dans le cadre du prochain sommet de la Cen-sad qui se déroule à Cotonou, les autorités béninoises viennent de se lancer à nouveau aux trousses des vendeurs de l'essence frelatée. Une traque qui amène à s'interroger sur sa finalité et son efficacité.

Vendredi 6 juin 2008. C'est la date butoir donnée par le gouvernement aux vendeurs et trafiquants de l'essence frelatée (kpayo) pour déguerpir des abords des artères de la ville de Cotonou, selon un communiqué du ministre de l'Intérieur. Cen-sad oblige. L'objectif,  montrer Cotonou sous une meilleure apparence. Apparemment, le déclic est parti du énième incendie occasionné par le " kpayo " la semaine dernière à côté de la pharmacie de l'amitié de Kouhounou. Ainsi, le gouvernement du changement qui avait juré bannir ce commerce illicite et dangereux dès les premières heures de son avènement, mais en vain, semble avoir trouvé l'occasion rêvée pour aller en guerre contre les vendeurs du kpayo. La Conamip, fameuse arme de répression créée par l'actuel conseiller technique à l'industrie du Chef de l'Etat, Moudjaïdou Soumanou, pour traquer ces vendeurs, alors ministre du Commerce et de l'industrie, une structure que l'on croyait morte avec son départ du gouvernement, est subitement ressuscitée. En témoigne, le communiqué signé par le ministre de l'Industrie et du commerce, président de cet organe,  et diffusé depuis quelques jours sur les chaînes de télévision pour inviter les acteurs de ce secteur à se retirer de la circulation. Selon ce communiqué, le décret 95-139 du 05 mai 1995 portant modalités d'importation et de distribution des produits pétroliers et dérivés au Bénin, n'autorise pas une exploitation à ciel ouvert de ces produits. Par conséquent, ils sont en infraction et doivent se conformer à la législation en vigueur dans leur domaine d'activité.

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Une répression de circonstance

S'il convient de saluer le réveil subit mais surprenant des autorités béninoises sur ce phénomène, il apparaît cependant utile de s'interroger sur cette lutte qui est menée sans succès puis abandonnée depuis deux ans. En effet, on a l'impression que le gouvernement ne découvre le danger que constitue le commerce à ciel ouvert de l'essence frelatée  qu'aux lendemains des incendies, des drames occasionnés qu'elle a occasionnée et à la veille du sommet de la Cen-sad. Chaque fois que survient un drame causé par l'essence frelatée, les autorités, la police, les douaniers et autres concernés par la lutte contre ce fléau se mettent en branle pour donner l'impression de rendre la vie dure aux trafiquants. Quelques temps après, c'est encore l'accalmie, les autorités sombrent à nouveau dans un sommeil complice. L'exemple de la Conamip, dont on a pas entendu parlé pendant de longs mois, est assez éloquent. La lutte contre ce phénomène qui nourrit des milliers de Béninois ne saurait être efficace de cette manière peu sérieuse. Cette méthode par intermittence ne peut produire aucun résultat concret. Seules des actions méthodiques menées sur une longue durée peuvent donner des fruits. Tant que la police, la douane et les autorités de ce pays n'attendront que les drames et la veille d'un sommet pour s'agiter et se souvenir de ce danger permanent qu'est l'essence frauduleusement importée du Nigéria, on ne pourrait rien attendre d'une quelconque lutte. Il s'impose aujourd'hui au gouvernement béninois de mener des réflexions sérieuses pour pouvoir attaquer le mal par la racine et produire des résultats efficaces tout en considérant ses réalités sociales dont dépendent des milliers de Béninois. Le gouvernement du changement ne doit pas perdre cela  de vue.

Benoît Mètonou

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