/food/khadafi.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » » />Khadafi décrète l’échec des communautés régionales dont la Cedeao
A l’exception de la Communauté des Etats sahelo-sahariens (Cen-Sad), toutes les communautés économiques régionales d’Afrique ont échoué. C’est une conviction profonde du guide libyen Mouhamar Khadafi et il l’a exprimé hier mardi dans son allocution à l’ouverture du 10ième Sommet des Leaders et Chefs d’Etat de la Cen-Sad au palais des congrès de Cotonou. Il est parti de l’Union arabe qu’il a lui-même initiée et qu’il dirige «personnellement» et qui « est zéro »…
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Officiellement ouvert hier 17 juin, le Xème sommet de la Cen-sad réuni au palais des congrès de Cotonou, une dizaine de Chefs d’Etat et plusieurs Chefs de délégations. Pendant deux jours, ces autorités se pencheront surtout sur le thème central des assises de Cotonou qui s’intitule ‘’sécurité alimentaire et développement rural dans l’espace Cen-sad’’ et les conflits qui y ont cours actuellement.
« Je rêve a dit Khadafi, d’une Afrique forte à l’image de l’Europe, de l’Asie ». Pour ce faire, « il faut éliminer les communautés régionales » telles la Cedeao qui à l’en croire n’ont apporté depuis leur institution aucun bénéfice aux Etats membres encore à leurs peuples. Face à une réaction de son auditoire qu’il n’a peut-être pas comprise
, il demande qu’on lui prouve alors l’utilité desdites communautés. Car pour lui, « seule l’Union africaine peut réunir les africains même s’ils sont en conflit ». Malheureusement a-t-il dit avoir constaté,
Il y a des traitres, des gens qui sont payés pour ralentir le développement de l’Afrique ». Ces personnes qui à l’entendre se retrouveraient dans les cercles de prises des décisions, Khadafi décide de parler désormais de son projet de gouvernement d’Union africaine directement aux populations et surtout aux jeunes qu’ils entend mobiliser contre leurs dirigeants éventuellement hostiles.
Cet appel, Khadafi l’a lancé aux dirigeants de l’Union africaine et de la Cen-Sad qu’il a invités à suivre la Libye, son pays dans la mobilisation contre le projet porté par le président français, Nicolas Sarkozy sur la Méditerranée. Cette union telle que pensée aujourd’hui, vise selon le guide de la révolution libyenne, le détachement des Etats de l’Afrique du nord pour les relier à l’Europe. En revanche, a-t-il promis, « j’accompagnerai ce projet comme je l’ai expliqué déjà au président Sarkozy, s’il vise à constituer un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique unie ». De toutes les façons, a rassuré Khadafi, « moi j e ne peux pas autoriser la division de l’Afrique ».
Mouhamar Khadafi est arrivé à Cotonou avec un important projet de développement agricole dans ses valises. Il s’agit de mettre à la disposition des Etats membres de la Cen-Sad, d’importants moyens financiers, matériels et de divers ordres pour le développement de leur agriculture. Déjà l’Ethiopie d’où partent les criquets ravageurs est retenue pour recevoir très prochainement des dispositifs aéronautiques destinés à combattre les criquets et autres insectes malveillants pour les cultures. Des tracteurs, des fonds et autres moyens nécessaires seront mis à la disposition de tous les Etats en vue d’améliorer les rendements agricoles et pouvoir distribuer gratuitement aux populations des produits agricoles, a-t-il promis sous la présidence du chef d’Etat béninois, Boni Yayi. Pour ce faire, Kadhafi exige de tous les autres Etats désireux de bénéficier de ces projets, l’adhésion au Cen-Sad.
La communauté des états Sahélo- Sahariens s’élargit avec trois nouvelles adhésions. Il s’agit de la Mauritanie, du Kenya et de Sao Tomé. L’annonce de l’entrée de ces « trois frères » au sein de la communauté a été faite par le secrétaire général de la Cen-sad, Mohamed Al Madani Al Azhari au terme des discours de l’ouverture officielle du 10ième Sommet des Leaders et Chefs d’Etat. Le représentant de chaque nouveau membre est passé au podium manifester la satisfaction qu’il éprouve à adhérer à cette communauté. Tous ont donc saisi cette occasion pour saluer les efforts de la communauté pour l’intégration et le développement des Etats africains. De même, ils ont souligné le dynamisme des membres de la communauté à relever les défis économiques qui bloquent le développement et le vrai décollage de l’Afrique. Cependant, le représentant du président de la République du Kenya a voulu partager avec les Etats membres de la Cen-sad, la crise qui secoue son pays et qui implique certaines contraintes dont les détours par des pays de l’hexagone pour des destinations pourtant africaines. Pour qu’il atterrisse à Cotonou, a-t-il indiqué, il a dû passer entre autres par Amsterdam et Paris en Europe.
Sur la quarantaine de Chefs d’Etat attendus au dixième sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens, seulement une dizaine ont effectué le déplacement. L’absence de certains Chefs d’Etat dont les pays sont membres de la Communauté des Etats Sahélo-sahariens n’est pas passée inaperçue. Il s’agit du président Abdoulaye wade du Sénégal dont on connaît pourtant le grand panafricanisme. On note égalment l’absence remarquable des Chefs d’Etat du Maghreb. Il s’agit du du roi Mohamed VI du Maroc aussi , du Raï Hosni Moubarak de l’Egypte, du président tunisien Zin El Abibin Ben Ali. Alors que l’initiateur de la Cen-sad est l’un des leurs et qu’ils entretiennent tous des rapports cordiaux avec leur homologue béninois. Le doyen des Chefs d’Etat africains aussi s’est fait représenter. Il s’agit du président Omar Bongo Ondimba du Gabon. Deux autres présidents qui ne sont pourtant pas loin du Bénin et qui sont des membres de première heure de la Communauté ont également choisi de ne pas faire le déplacement de Cotonou. Ce sont le président ghanéen John Kuffuor et de Umaru Yaradua du Nigeria. Par contre on peut aisément comprendre l’absence du président Tchadien Idrisss Déby et du soudanais Omar El Béchir. En effet, la rebellion tchadienne dont les bases se trouveraient en territoire soudanais sont actuellement en train d’attaquer les positions des troupes gouvernementales. Logiquement Idriss Déby ne pourrait sortir de son pays au risque de se voir interdire le retour. Quant aux autres, on se demande encore si c’est pour cause d’agenda chargé ou par crainte de subir l’hégémonie du Guide libyen qu’ils n’ont pas effectué le déplacement de Cotonou.
Réalisation: Ludovic D. Guédénon, Benoît Mètonou ,
Esther Badou (envoyés spéciaux)
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