La solution efficace la plus facile identifiée présentement contre le récurent problème de l’inondation à Cotonou est que l’Etat cible des zones où il interdit tout implantation humaine.
« L’installation incessante des habitants de Cotonou dans les marécages ne peut qu’aggraver l’inondation dans la ville » se désole le président de l’Ong Adeaespo-Bénin. « Je ne veux pas condamner ceux qui se sont installés dans les bas-fond avant le lotissement. Mais je dis que c’est l’Etat qui dans son plan d’urbanisation, devrait prendre ses responsabilités et dégager les habitants des marécages » poursuit-il. Il donne des exemples des pays voisins comme le Togo, le Nigéria et le Burkina-faso où les marécages ont été séparés des lieux d’habitation humaine. Des sortes de digue sont construites autour des bas-fonds et une ouverture leur est donnée vers un cours d’eau. Ainsi, dans le cas de Cotonou les grands marécages reconnus comme la zone de la cité de Houéyiho en passant par Ahogbohouè, une partie de Gbèdégbé jusqu’à Agla, la zone de Vossa, le grand bas-fond qui est au cœur de Vodjè doivent subir un traitement analogue. Ces endroits doivent être interdits d’habitation et les sinistrés seront recasés ailleurs. Le plan de l’urbanisme de principe, selon des urbanistes, dispose que les lieux réservés aux habitations soient construits à une hauteur plus élevée par rapport à l’espace réservé au marécage. Cela permet que quand il pleut l’eau descende plus facilement dans le marécage parce qu’il se trouve en basse altitude par rapport aux maisons.
La pratique à Cotonou est que les gens construisent leurs domiciles dans les milieux naturels de l’eau. Ainsi quand la saison pluvieuse arrive et que les pluies diluviennes se déclenchent, l’eau descende sur la terre et manque d’endroits à lui naturellement réservée. « Et c’est ça ce que nous appelons l’inondation, pas rien d’autre » lâche Aimé Boco, un professeur de collège en histoire et géographie. Le président Grégoire Glowe abonde dans le même sens « Il y a trop d’habitations installées de manière anarchique à Cotonou. Chaque fois que quelqu’un veut construire sa maison, il commence par fermer le bas-fond en y mettant de sable et des ordures de toute sorte. Ce n’est pas bien ». Il fait remarquer aussi que si nous devons respecter l’ordre des choses dans la nature, nous sommes tenus de tenir compte du fait que l’eau a sa place différente de celle de l’homme.
Aujourd’hui, l’Etat entend construire des caniveaux à travers la ville de Cotonou. Vu ce qui se passe avec les caniveaux actuels, Glowé a confié que les caniveaux soient plus grands ou non ils seront bouchés et le problème de l’inondation restera toujours le même.
Face à la situation, il urge que la mairie en fasse une priorité et règle pour de bon ce problème.
Marius Kpoguè