Depuis quelque temps, la télévision nationale ne fait que relayer des émissions réalisées par les chaînes privées de la place, et qui font l’apologie du pouvoir actuel. Et ceci, sans le moindre respect pour les téléspectateurs. Du coup, on se demande si cette télévision est toujours frappée de l’épithète ‘’publique’’.
La chaîne de télévision publique n’a plus de programme. C’est la conclusion qui se dégage du désordre qui est organisé sur cette chaîne depuis plusieurs mois. Il est aujourd’hui impossible de suivre une émission selon le programme pré-établi de la télévision nationale. Si ce n’est pas une émission ou un débat avec un membre du gouvernement qui est balancé sans préavis, c’est un élément déjà traité par une autre télévision de la place qui est imposé aux téléspectateurs de la chaîne nationale. Généralement, ce sont des émissions dont la thématique ou les intervenants sont favorables au gouvernement en place qui sont rediffusées. Les exemples en la matière sont à foison. Le dernier en date est le ‘’one man show’’ auquel s’est adonné le politicien de tous les âges et de tous les bords, le professeur Amos Elègbè sur les plateaux de la benjamine des télévisions privées, Canal 3 Bénin. Par contre, aucune trace des émissions critiques à l’égard du pouvoir du Dr Boni Yayi. Et pourtant, après investigation, il apparaîtrait que ces rediffusions se situent dans le cadre d’un accord de partenariat entre la télévision nationale et ses partenaires. Est-ce donc un partenariat sélectif ? Alors que au nom de cette concurrence supposée, de mirobolantes subventions sont depuis quelques années allouées à la chaîne partenaire des grands événements. Malgré cela, ce sont émissions qui sont ‘’importées’’ et jetées à la face des téléspectateurs. Or, cette même chaîne propose tous les jours que Dieu fait un programme à suivre. Mais, il suffit qu’un quidam en quête de poste, ait chanté avec frénésie une litanie à la gloire du régime du changement et qu’il ait vomi toute la bile de ses entrailles contre les adversaires de ce dernier sur l’une des chaînes concurrentes, que la télévision nationale mette une croix sur ses propres productions ou programmes. Les téléspectateurs ainsi désabusés et dégoûtés du manque de respect et de considération, se ruent dès le lendemain dans les boutiques de vente des décodeurs des chaînes cryptées. Apparemment la télévision nationale ne se préoccupe guère de la chose. Il serait aujourd’hui très judicieux de la part des responsables de ce service de commanditer une enquête en vue de recueillir l’impression que les populations se font depuis quelques temps de leurs prestations. Et ils comprendront qu’ils ne font plus de la télévision pour le public.
Benoît Mètonou