En réaction à l’une de nos publications consacrée aux travaux de dépouillement initiés par le Secrétariat administratif permanent de la Commission électorale nationale autonome (Sap/Cena), Mme Léa Hounkpè a fait dire à son service de communication que cette activité « illégale » s’effectue suite à une série…
de correspondances par lesquelles, la Cour suprême demanderait des informations complémentaires. Cette justification suscite du coup au sein de l’opinion le besoin de disposer d’éléments attestant l’existence de telles sollicitudes.
Léa Hounkpè se cache derrière une supposée saisine de la Cour suprême pour justifier la reprise des travaux de dépouillement que le Sap/Cena effectue en ce moment. Selon un droit de réponse adressé à la rédaction de « La Nouvelle Tribune », lesdits travaux jugés « illégaux » s’inscrivent dans le cadre selon lequel, a indiqué le Sap/Cena dans sa réaction, « pour statuer sur les milliers de recours qui ont été introduits à son niveau et afin de dire le droit, la Cour suprême demande des informations partout où cela est nécessaire ». Ainsi, a poursuivi le droit de réponse, « pour ce même but, plusieurs correspondances parviennent au Sap/Cena et pour répondre efficacement à la Cour suprême, le Sap/Cena a besoin d’aller rechercher les informations soit au niveau de la base de données laissée par la Cena 2008, soit au niveau des enveloppes déjà dépouillées par la Cena 2008 comportant les informations recherchées ».
Prouver les besoins exprimés par la Cour suprême en informations
Ces affirmations contenues dans le droit de réponse du Sap/Cena et citées supra appellent des clarifications et des preuves. Pour jouer totalement à la transparence, le Sap/Cena doit produire les preuves des correspondances par lesquelles la haute juridiction l’a saisi ou l’a fait saisir aux fins de disposer d’informations nécessaires à l’examen des « milliers de recours qui ont été introduits à son niveau ». Ces preuves paraissent nécessaires pour plusieurs raisons. D’abord, la Cour suprême au même titre que la Cena et d’autres institutions ou ministères reçoit directement des enveloppes acheminées depuis les bureaux de vote. Pour ce faire, elle dispose normalement des mêmes informations et données que la Cena. Mieux, pendant le vote des observateurs sont déployés sur le terrain par la Cour suprême et lui ramènent beaucoup d’éléments d’appréciation ajoutés à ceux que rassemblent d’autres émissaires qui retournent sur le terrain pendant l’examen des recours. Mais ce qui confond davantage Mme Léa Hounkpè se trouve dans les déclarations qu’elle a faites au sortir d’une audience a elle accordée par le chef de l’Etat au cours de la première quinzaine du mois de juillet 2008. A cette occasion déjà, le nouveau Sap/Cena a annoncé les couleurs de l’opération « illégale ». Elle disait dans sa déclaration à la presse que la Cena 2008 avait feint de dépouiller des enveloppes concernant plusieurs centaines de villages ou quartiers de villes et plus d’un millier de bureaux de vote dont le ministre en charge de la décentralisation a saisi son institution quelques heures seulement avant son audience au président de la République. Tous ces signes avant coureurs ajoutés aux informations que nous avons eues hier au sein de l’administration de la Cour suprême nous amènent à douter davantage des intentions cachées derrière l’opération que défend Mme Hounkpè. Car selon plusieurs personnes et cadres introduits à l’administration de la Cour suprême, jamais le Sap/Cena n’a été saisie ni autorisé pour reprendre les opérations de dépouillements des résultats des élections municipales, communales et locales des 20 avril et 1er mai 2008.
Georges Akpo