Régression de l’épidémie du sida au Bénin (Selon le Ministère de la santé et l’Onusida) Les dernières données sur la situation épidémiologique de l’infection à Vih publiées par l’Onusida en juillet 2008 mentionnent une tendance à la stabilisation, voire à la régression de l’épidémie au Bénin avec une prévalence autour de 2 %.
C’est une heureuse nouvelle confirmée hier par le ministre de la santé Kessilé Tchalla à l’ouverture de la 4ème session du Comité national de lutte contre le sida (Cnsl) qui s’est tenue au Centre international des conférences de Cotonou. Mais des défis majeurs restent encore à relever, soutient le ministre.
«On note une stabilisation de l’épidémie depuis 2002, voire aujourd’hui, une tendance à la baisse. Félicitations alors au Sp/Cnls ( Ndlr, Secrétariat permanent du Comité national de lutte contre le sida) et à tous les acteurs pour les progrès réalisés ces deux dernières années de même que pour la visibilité du Cnsl ». Le ministre de la santé, Kessilé Tchalla ne cache pas sa satisfaction face à la régression du mal du siècle. Il s’en est réjoui hier à l’ouverture de la 4ème session annuelle du Cnls tenue au Centre international des Conférences de Cotonou et a fortement remercié tous les acteurs impliqués dans cette lutte. Le Président du Groupe thématique Onusida au Bénin fait aussi le même constat. « Les dernières données sur la situation épidémiologique de l’infection à Vih publiées par l’Onusida en juillet 2008 mentionnent une tendance à la stabilisation de l’épidémie avec une prévalence moyenne autour de 2 % dans la population générale » a-t-il déclaré hier au Cic.
Selon l’étude réalisée par le Cnls en 2007, il est apparu en effet que le Bénin fait partie des pays à épidémie généralisée de faible prévalence. En 2006 déjà, la prévalence de l’infection par le Vih au sein de la population générale est estimée à 1, 2 %. La même étude révèle par exemple qu’au niveau des jeunes de 15 à 24 ans, la prévalence moyenne est estimée à 0,7 % mais demeure toutefois plus élevée chez les jeunes filles que les jeunes hommes (1,0% contre 0,3%).
Il ressort par ailleurs, que chez les femmes , la prévalence du Vih augmente avec l’âge, passant de 0,4% chez les jeunes hommes avec néanmoins un niveau de prévalence beaucoup plus faible que chez les jeunes femmes. Quant à la situation auprès des populations à risques, par exemple, l’étude du Cnls montre qu’au niveau des travailleuses de sexe et leurs enfants, la prévalence est de 25,5% en 2006. Ce qui laisse croire à une légère diminution comparée avec celle de 2004 auprès des mêmes cibles où elle était de 27 %, sans une différence statistique significative., comparativement aux prévalences estimées dans la même sous-population en 1993, 1995-19963, 1998-1999 qui étaient respectivement à 53%, 49 % et 41 %.
Poursuivre et renforcer la mobilisation des ressources
« La mobilisation des ressources doit être poursuivie et renforcée afin d’élargir les réponses nationales et permettre à un plus grand nombre d’avoir accès aux services de prévention , de traitement de soins et de soutien » a souhaité cependant Kessilé Tchalla. La présente session du Cnls a pour objectifs, entre autres, d’approuver le bilan ( technique et financier) des activités de lutte contre le sida au Bénin pour les exercices 2006 et 2007 ; approuver le budget- programme de l’année 2008 des projets et programmes de lutte contre le sida ; approuver un plan national multisectoriel de l’année 2008 de lutte contre le sida. « Je suis convaincu qu’avec l’action concertée de tous les acteurs et partenaires engagés dans cette lutte, nous vaincrons le Sida dans notre pays » a martelé aussi Kessilé Tchalla. Placer les jeunes , les étudiants et autres groupes au centre des interventions ; trouver rapidement des solutions novatrices aux problèmes nutritionnels et à la qualité de vie des personnes vivant avec le Vih, réduire la stigmatisation et la discrimination dont elles sont souvent victimes et réfléchir aux stratégies de leur implication dans les dispositifs de prévention ; poursuivre la réflexion pour assurer un financement durable de la réponse et limiter la forte dépendance de cette dernière par rapport aux financements extérieurs … Ce sont là autant de défis à relever par le Bénin, selon l’Onusida qui insiste sur un dialogue constructif afin de garantir l’accès universel à la prévention , aux traitements, aux soins en l’an 2010, toutes choses qui permettront de ralentir davantage la propagation de l’épidémie et de commencer à inverser la tendance en 2015.
Christian Tchanou
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