/food/fagbohoun.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » » /> Le Madep au bord de l’implosion
Le Madep de Séfou Fagbohoun résistera-t-il à l’appât du chef de l’Etat ? Cette interrogation est loin de trouver sa réponse à l’heure actuelle. La main tendue du président Boni Yayi dans le cadre de la formation du prochain gouvernement crée une profonde crise au sein de cette formation politique où deux camps diamétralement opposés s’affrontent par tous les moyens. Il y a d’abord celui du député François Abiola qui est fortement partisan de l’entrée du Madep au gouvernement. Pour ce parlementaire, il n’est pas question de refuser l’offre du président Yayi. Même contre la volonté de son parti, il est prêt à aller aux côtés du chef de l’Etat. Plusieurs raisons expliquent cette attitude de ce natif de Sakété. Dans sa commune d’origine, il semble avoir perdu du terrain. Sa débâcle, aux élections communales, en dit long, puisque son bourreau politique, l’actuel maire de Sakété, Raliou Arinloyé, est un Yayiste avéré. Aller à l’exécutif serait pour lui une manière de se réconcilier avec sa base et se donner peut-être une image plus confortable. L’honorable Abiola n’est pas à sa première rébellion au sein du Madep. On se rappelle qu’il a soutenu Me Adrien Houngbédji contre Kolawolé Idji, candidat de son propre parti à l’élection présidentielle de 2006. Pour justifier sa tentative de rapprochement avec les actuelles autorités du pays, il soutient qu’il a des relations personnelles avec le président Boni Yayi. Mais le député n’est pas le seul à être de cette tendance. De sources proches du parti, le secrétaire du Madep, Kint Aguiar, l’ancien ministre Jean-Pierre Babatundé et consorts sont aussi dans la dynamique de répondre à l’appel de Yayi.
Le camp du refus
Par contre, le bord de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Kolawolé Idji, refuse la collaborer avec le chef de l’Etat. Il fait comprendre que l’entrée au gouvernement est un marché de dupes dans la mesure où, selon lui, le président Yayi serait un champion dans la trahison politique. En effet, ce dernier nourrit encore quelques ressentiments contre le changement. Autrefois allié du régime, il aurait voulu être reconduit à la tête du Parlement. Mais le pouvoir en avait décidé autrement. On se souvient encore de ses critiques acerbes contre le régime, dans la foulée de son départ du perchoir. Pour corroborer son opposition à l’entrée du Madep au gouvernement, il évoque également l’arrestation spéculaire de Séfou Fagbohoun, la violation des accords du second tour de l’élection présidentielle, les questions des libertés, et bien d’autres raisons.
C’est dire donc le remaniement ministériel crée une situation de crise au sein du Madep et risque de faire voler en éclats ce parti politique. Pour l’heure, la position de son chef, Séfou Fagbohoun, reste encore confuse. Des indiscrétions font état de ce qu’il y serait favorable, malgré lui : d’abord pour ses affaires, le fait aussi qu’il soit en liberté provisoire et les engagements politiques qu’il aurait pris et qui ont conduit à sa libération. Les dernières déclarations sur la crise au parlement au sortir d’une audience avec le chef de l’Etat ne sont pas à négliger.
Pour l’heure, c’est la confusion totale au sein du parti, seuls les jours à venir pourront nous édifier.
Jules Yaovi MAOUSSI
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