/food/lawani.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » » /> L’intransigeance du gouvernement?
La question de la défalcation sur les salaires des agents grévistes fait de nombreux mécontents au sein des travailleurs. En effet, les arrêts collectifs de travail exécutés par les agents permanents de l'Etat de la santé et autres, courant Août et septembre, ont été frappés de défalcations systématiques opérées au Trésor publique. Ainsi, des agents ont vu leur salaire amputé de plus de la moitié. Nombreux d'entre eux, après avoir perçu leur paie de la fin du mois, ont failli tomber en syncope, car ils ont été sérieusement amputés. Ce qui a suscité indignation et consternation dans leur rang.
Les organisations syndicales dans lesquelles militent ces travailleurs en ont automatiquement fait un point de leur plate forme revendicative. Mais depuis lors, le gouvernement continue de faire la sourde oreille face à la question.
Ce problème a été posé, en effet, le 22 septembre 2008 à la rencontre des négociations centrales syndicales et gouvernement tenues au centre international de conférence à Cotonou. A l'occasion, la délégation gouvernementale a pris l'engagement de rendre compte au gouvernement et au chef de l'Etat de cette exigence des centrales syndicales en indiquant qu'il appartient au gouvernement de reconsidérer sa position.
Des zones d'ombre
La grève est une manifestation accordée par la loi aux travailleurs. " Elle est un acquis constitutionnel. Elle ne devrait pas donner suite à une répression de la part de l'Etat " insiste la motion conjointe des centrales syndicales. " Pourquoi doit- on faire des défalcations sur les salaires des travailleurs alors que leurs revendications sont fondées et que la grève est légitime ? " s'interroge, Paul Essè Iko, secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale des travailleurs (Cstb) du Bénin au terme d'une marche de protestation sur le ministère des enseignements maternel et primaire à Porto-novo.
La loi prévoit, certes, que les grèves illégales peuvent être sanctionnées de défalcation sur salaire. Mais dans le cas d'espèce, les travailleurs estiment que leur grève respecte ce que prévoit la loi. Le gouvernement n'étant pas du même avis, continue d'arguer que l'économie nationale est essentiellement fiscale et que ce qu'exigent les grévistes est trop lourd à supporter par le budget national.
Marius Kpoguè
La panique dans les rangs des travailleurs
Face aux mouvements tous azimuts de grèves dans l'administration publique, le gouvernement a opté pour la politique du bâton. Il a ainsi choisi la sanction la plus sévère qu'est la défalcation sur salaire pour décourager les grévistes. Comme on pouvait s'y attendre, des travailleurs se sont retrouvés avec des sommes maigres à la fin du mois. Ce faisant, le pouvoir en place crée la panique dans leurs rangs. A voir leurs charges quotidiennes, il est clair que beaucoup d'entre eux, avant d'aller en grève, réfléchiront par mille fois. C'est dire que les grèves risquent de recevoir un coup dans les jours à venir. Cette stratégie du gouvernement peut porter ses fruits, en ce sens qu'il pourra briser des enseignants qui gagnent des salaires de misère. Cette situation doit amener les responsables syndicaux à mûrir désormais leurs réflexions, avant de lancer les mouvements de grève. Toutefois, cela pose la question du droit de grève reconnu par les textes. A cette allure, le pouvoir en place est en train de porter un coup dur à cet acquis constitutionnel. Que deviendront alors les négociations entre les syndicats et le gouvernement ? Cette question montre que les rencontres entre les deux parties ne sont qu'un marché de dupe. Pour preuve, le gouvernement avait promis de ne pas défalquer. C'est d'ailleurs pourquoi les travailleurs avaient accepté les 05% d'augmentation du point indiciaire, mais après ils ont été poignardés dans le dos, parce que le pouvoir est revenu sur sa décision Quel sera dans ces conditions l'avenir du dialogue social?
Jules Yaovi MAOUSSI