Séminaire

Les officiels lors de la cérémonie d’ouverture des travaux

Les opérateurs économiques s’imprègnent des opportunités  du CameC- Ccib
Un séminaire d’information et  de sensibilisation sur les opportunités qu’offre le Centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation (CameC) de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib) a réuni hier plusieurs opérateurs économiques au siège de l’institution consulaire. La cérémonie  de lancement des travaux a été présidée par le ministre de la justice Gustave, Anani Cassa, en présence des représentants du Milléninium challenge account Bénin et d’autres personnalités.

Veiller  à la  bonne administration  des procédures  de règlement ; mettre  à la disposition  des parties  une liste  de médiateurs/conciliateurs  et arbitres  agréés ;  permettre  d’obtenir  une justice plus rapide, plus souple et plus  adaptée à la nature du litige ; aider  à sécuriser  les investissements … Ce sont là  les grandes missions que s’assigne  le Centre  d’arbitrage,de médiation  et de conciliation  ( CameC)  de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin ( Ccib). Reste  qu’il  faut en informer  aussi largement que possible tous les opérateurs économiques béninois ou étrangers, exerçant sur le territoire national. D’où le séminaire  d’information et de sensibilisation  organisé à leur intention hier  au siège de la Ccib à Cotonou.  « La rencontre de ce matin est sans  conteste, le point de départ  d’une longue  et exaltante mission à laquelle  nous sommes tous conviés » a déclaré à l’ouverture des travaux,  Mr Eric Fructueux Assogba, Président de CameC-Ccib
 Organe de la Ccib, créé  par le Décret N°2003-347 du 1er septembre 2003,  le CameC est mis  à la disposition  des femmes  et hommes  d’affaires, tant nationaux qu’étrangers pour le règlement amiable  des différents  commerciaux qui peuvent  les opposer.   
Pour le Président de la Ccib, Ataou Soufianou,  les litiges  qui opposent souvent  les commerçants  ou les hommes d’affaires en général,   trouvent  leur fondement  dans le manque de dialogue.  Citant un  proverbe sénégalais selon lequel « Deux hommes  qui se disputent,  sont deux hommes  qui n’ont pas discuté »,  il  souligne que le CameC se  propose désormais  d’amener les parties en conflit à se parler, se concerter, en un mot dialoguer jusqu’au consensus.

 Le Mca-Bénin  pour une nouvelle dynamique du CameC
  En 2007, la Ccib a signé  un protocole d’Accord avec l’Unité  de  Coordination du Millénium  challenge account Bénin ( Mca-Bénin) en vue  de la mise en œuvre effective  de l’appui de démarrage  des activités du centre. Appréciant cet important appui, le Président de la Ccib estime que  le Mca-Bénin est  un partenaire  stratégique   de l’institution  consulaire  pour l’accompagner dans  la mise en place  d’un mécanisme  réglementaire  favorable  à l’amélioration  de l’environnement  des investisseurs  et à assurer  l’application des engagements  contractuels. Le Programme du Mca-Bénin , à travers son projet « Accès à la justice » qui vise à créer un environnement  juridique  et judiciaire  favorable  à l’investissement  et au développement  des activités du secteur  privé,  a donc vu  juste  lorsqu’il a  retenu  d’apporter  son appui au démarrage effectif des prestations  de ce centre créé  depuis 5 ans , mais qui  n’avait  pas les moyens  de son action  ni la visibilité  nécessaire  pour son efficacité.
 « Notre conviction est que l’efficacité  du Camec  dans la  résolution rapide  des litiges  commerciaux  constituera un atout majeur pour notre pays qui ambitionne d’être compté au nombre des destinataires  les plus recherchés par les opérateurs  économiques  et investisseurs internationaux » a laissé entendre le  Représentant du Coordonnateur national de Mca-Bénin,  Mr François Richard Kpènou. Depuis, le Mca-Bénin a  procédé à l’installation  du Camec dans  des locaux fonctionnels et entièrement équipés, a assuré déjà la formation d’une partie  des arbitres  et des membres  de son staff, a acquis  pour ce centre une documentation juridique estimable, sans compter  le recrutement  d’un  juriste auprès du Secrétaire  Permanent. Mr Kpénou a exhorte, pour ce faire, tous les opérateurs économiques à s’informer  le plus largement sur toutes les  facilités  que le CameC leur offre  et à  ne pas  hésiter  à insérer  une clause CameC dans tous les contrats qu’ils passent, afin que,  en cas de survenance  de conflits, ils puissent  y trouver  le cadre  approprié pour les résoudre.

 Les engagements du ministre de la justice
« Le gouvernement  béninois ainsi que le ministère   de la justice , de la législation et des droits de l’homme , à travers ma personne, ne ménageront aucun effort pour faire adopter les statuts  du centre dans  les meilleurs délais et  conjointement  avec mon collègue de l’industrie » a  rassuré le ministre Gustave Anani Cassa qui a  aussi promis accompagner  le CameC dans son fonctionnement.
Trois importantes communications ont meublé les travaux du séminaire. A savoir, « Présentation du Camec-Ccib » par  Mme  Lise Coffi-Houadjèto, «L’état du Droit  Arbitral au Bénin » par Me Professeur Dorothée Sossa  puis enfin « Magistrat et avocat dans le  processus  des modes alternatifs de règlement des différends » par Me Robert Dossou, actuel Président de la Cour Constitutionnelle.
 A noter que l’arbitrage, est ici défini comme un mécanisme à travers lequel, le litige est  définitivement  tranché par un ou   trois arbitres librement  choisis par les parties, et ce,  dans un délai  déterminé. Le règlement est également  sanctionné par  une sentence arbitrale. Quant à la médiation et la conciliation,  les parties  recherchent  ensemble  à établir  les bases d’un accord  avec  l’aide  du Médiateur/Conciliateur. Ces procédures s’achèvent  par la rédaction d’un procès-verbal  de médiation  ou de conciliation,  susceptible  d’homologation  par le tribunal compétent.   Il facilite le règlement  amiable   des litiges nés des relations   commerciales  par la mise en œuvre  de la procédure  de  conciliation  ou celle de médiation et qui donne par ailleurs une solution  arbitrale  aux litiges  commerciaux , qui ne peuvent  être  réglés  par la conciliation  ou la médiation. Il est a préciser  que ce  tribunal compétent ne tranche pas lui-même les différends.
Le CameC-Ccib  peut être saisi lorsque : le litige naît des relations d’affaires régies par un contrat portant la mention d’une clause compromissoire ; si elle n’existe pas, les parties  conviennent, par un compromis, de soumettre le litige  né de leurs  relations d’affaires. Peuvent s’adresser au CameC-Cccib plusieurs acteurs économiques, dont  les industriels, les commerçants, les prestataires de service, les agriculteurs, les pêcheurs, les banques, les institutions  de garanties, les  établissements financiers, les transporteurs, les organisations de la société civile, les consultants, les architectes, les praticiens de droit, etc.

Christian Tchanou

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