Démissions aux Fcbe

André Dassoundo, 1er Vp de l’Assemblée nationale « Le chef de l’Etat a besoin de réhabiliter certains membres de sa troupe… »
Du coeur même de la majorité primaire présidentielle, André Dassoundo, premier vice-président de l’Assemblée nationale du Bénin donne de la voix. Il avoue l’existence de frustrations internes… et réprouve le fonctionnement actuel de certains de ses co-partisans du chef de l’Etat, qu’il invite, à saisir l’occasion de la dernière démission pour régler ce qui ne va pas.

Peiné certainement d’assister à la diminution progressive mais considérable de l’effectif des partisans du chef de l’Etat au sein de l’hémicycle, André Dassoundo décide de rompre avec l’hypocrisie. Alors, « je vous assure et vous rassure a-t-il déclaré hier jeudi à un groupe de journalistes à Cotonou, qu’il y a au sein des partisans du chef de l’Etat à l’Assemblée nationale, mécontentement ». Et, insiste-t-il, juste après le décor ainsi planté, « si quelqu’un dit qu’il n’y a pas mécontentement, la personne a donc menti au chef de l’Etat, à la classe politique et au peuple béninois tout entier ». Pour ce faire, le traitement que préconise le docteur sorti de l’école de médecine depuis bientôt vingt (20) ans, paraît assez clair. « Le chef de l’Etat doit saisir l’occasion le départ du député Walis Zoumarou de l’alliance Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) pour régler ce qui ne va pas au sein de sa majorité », recommande avec insistance le premier vice-président de l’Assemblée nationale. Et pour cause ! « Le chef de l’Etat a besoin de réhabiliter certains membres de sa troupe qui ont été vilipendés inutilement » estime Dassoundo qui reconnaît qu’il y a au sein de la majorité au pouvoir, « de la qualité mais aussi de la racaille ». Cette « racaille », regrette-t-il, « a compris que le chef de l’Etat est un homme émotif et réactif et lui présente des situations et informations mensongères de façon à le conduire dans des décisions et prises de position hâtives ».

Ces décisions et prises de position, selon les explications du député Fcbe, créent très souvent des situations qu’il est difficile de contrôler. L’honorable Dassoundo, assisté de son collègue Denis Oba Chabi, paraissait si indigné de la situation au sein de la majorité Fcbe qu’il refuse d’assimiler le départ de leur collègue Walis Zoumarou à un simple débauchage. Ce départ, est plutôt, à l’en croire, la preuve de la profondeur du malaise. Car, souligne-t-il, « ce n’est pas à son âge ni à ce niveau de son parcours politique qu’on se laisse débaucher », rappelant les importants postes de responsabilité occupés depuis plus de vingt (20) ans à ce jour par l’intéressé dans ce pays. Son départ, doit donc constituer pour le chef de l’Etat, de « discuter de façon approfondie avec l’ensemble des députés qui se réclament de sa majorité ». Ces députés ne sont aujourd’hui que trente cinq (35) contre cinquante trois (53) il y a moins de moins de deux ans, au début de la cinquième législature. Ainsi, aussi bien les forces politiques rangées désormais dans une opposition non déclarée au régime du changement que celles se réclamant dudit régime exigent tous du président de la République, l’ouverture d’un dialogue franc et sincère. A ce sujet, André Dassoundo craint que la décision prise en conseil des ministres d’organiser d’ici une semaine, des journées nationales de dialogue politique, n’apporte aucun résultat concret. Car, les partis politiques n’ont pas été associés à l’initiative ni au choix des dates et ne pourront pas non plus dans un délai de huit jours, consulter leur base afin de porter ses préoccupations au niveau de cette assise nationale.

Ludovic D. Guédénon

Laisser un commentaire