Emprisonnement de Andoche Amègnissè

Andoche Amegnissè Ce qui lui est réellement reproché
Andoche Amègnissè croupit à la prison civile de Cotonou depuis vendredi dernier. Selon  l’acte de citation, il se serait rendu coupable en faisant paraître un périodique en violation des articles 4, 5, 6, 9 de la Loi 60-12 du 30 juin 1960 sur la presse. Cette loi 60-12 stipule en fait qu’avant la publication de tout journal, il sera fait au Parquet du Procureur de la République et au Ministère de l’intérieur , une déclaration contenant le titre du journal ou écrit périodique et son mode de publication. Il sera également déclaré, le nom et la demeure du Directeur de la publication et l’imprimerie où il doit être imprimé. Mme le Procureur avance dans la citation que c’est fortuitement qu’elle a surpris la parution n°2 du périodique et que toutes les démarches pour vérifier les formalités préalables ont été infructueuses. C’est donc pour n’avoir pas rempli les formalités préalables à la parution de tout périodique que le sieur Andoche Amègnissè  est jeté en prison. Une question subsiste cependant : peut-on encore, quand on se targue d’être le laboratoire de la démocratie en Afrique, quand on claironne l’émergence à tout venant, se permettre de jeter des gens en prison pour n’avoir pas rempli de simples formalités ?

Le Mjed implore la clémence du chef de l’Etat
Le Mouvement des jeunes pour l’étique et le développement (Mjed) de Paulin Armand Houngbo est monté au créneau hier pour se prononcer sur l’arrestation du président de l’Union des laissés pour compte (Ulc), Andoche Amègnissè, condamné à six mois d’emprisonnement ferme assortis de 300000f d’amende pour publication illégale. M. Houngbo a fait comprendre que la mise aux arrêts de cet homme politique pendant cette période de tension ternit l’image du Bénin au plan international et discrédite la démocratie béninoise, surtout que l’intéressé est le seul acteur politique qui a déclaré son opposition au régime du changement. Pour corriger le tir, et ne voulant pas se prononcer sur les faits reprochés à Amègnissè, le Mjed invite le président Boni Yayi à faire preuve de sagesse pour régler ce problème avec la diplomatie qu’il faut.

Ce groupe politique a tiré les leçons de cette arrestation. Armand Houngbo estime que le pouvoir en place pouvait se passer de ce problème, surtout que l’incarcéré ne représente pratiquement rien sur le terrain politique. « On a fait de la publicité gratuite pour Andoche Amègnissè », a-t-il déclaré. A cet effet, il a conclu que c’est encore une erreur du gouvernement du président Boni Yayi. Pour lui, il est important que le gouvernement essaie de rectifier le tir pour sauvegarder l’image de la démocratie béninoise.

Benoît Mètonou

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