Enrichissement sans cause :

Marie Angelique Savané au cœur d’un scandale au Bénin
Plutôt que nous mettre à partager avec vous une opinion sur cette affaire toute nouvelle qu’on pourrait appeler au Bénin « Nouveau scandale financier au palais de la Marina », nous vous proposons de lire ce qu’en ont déjà dit d’autres confrères.

Il s’agit de l’implication de Mme Marie Angélique Savané, une cadre sénégalaise dans un présumé scandale financier à la présidence de la République du Bénin à Cotonou.
Selon le quotidien béninois d’informations et d’analyses « Le Matinal » qui, dans sa parution du vendredi 28 novembre a soulevé le dossier et repris ce jour samedi 29 novembre par « Le Quotidien » un quotidien sénégalais, l’épouse de M. Landing Savané, ministre d’Etat sénégalais a perçu au titre des dépenses effectuées à la présidence de la République du Bénin dans le cadre du budget général de l’Etat exercice 2008 d’énormes primes indues. Ces primes lui auraient allouées dans le cadre de sa mission de coordination de l’évaluation du Bénin par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep), un instrument d’auto évaluation des Etats africains proposé par le Nouveau partenariat  pour le développement de l’Afrique (Nepad) initié par le président sénégalais, Me Abdoulaye Wade. En attendant donc que votre site d’informations ne connaisse lui-même de ce dossier visiblement scabreux comme d’autres déjà révélés sous le régime du changement du président Boni Yayi, retenez qu’au terme de son premier projet de rapport sur l’état de la gouvernance au Bénin, l’équipe de Mme Savané, dans une restitution plus ou moins encore fidèle de la réalité, n’avait guère caressé le Bénin dans le sens du poils. Beaucoup d’observateurs portaient donc déjà ce soupçon d’une probable corruption de ses co-évaluateurs et elle par les autorités béninoises lorsqu’au sortir du sommet de l’Union africaine courant juin-juillet 2008 en Egypte le Bénin fut plébiscité sur la base d’un rapport devenu subitement très élogieux dans un contexte de parfaite violation des principes démocratiques tels la liberté de la presse, le droit de manifestation des syndicats, l’accès équitable aux médias du service public…Nous reviendrons donc plus amplement sur cette affaire pour permettre à nos fidèles lecteurs de mieux la comprendre.
Ludovic D. Guédénon

Notre confrère du quotidien béninois Le Matinal a révélé des agissements pas du tout angéliques de Marie Angélique Savané, épouse de Landing Savané, ministre d’Etat, ministre auprès du Président de la République, Abdoulaye Wade.
Responsable du Mécanisme d’évaluation des pairs dans le cadre du Nepad, elle est accusée d’avoir puisé dans les deniers publics du Bénin, précisément au budget du Palais présidentiel de la Marina, où elle est enregistrée comme conseillère du Président de la République, Yayi Boni. Par Soro DIOP

L’édition du quotidien béninois, Le Matinal, parue hier a fait une révélation de taille : Mme Marie Angélique Savané, responsable du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep), «pour le compte de la République du Bénin», «émarge effectivement au Budget national». Et notre confrère béninois d’écrire : «Pour les bons et loyaux services rendus aux autorités au sommet de l’Etat, elle a été carrément greffée sur le budget de la Présidence de la République.» La douce moitié de Landing Savané, secrétaire général de And-Jëf/Pads, a joui de faveurs indues au Bénin au cours de cette année 2008. Désignée pour faire la lumière sur la gestion des deniers publics au Bénin et payée en contrepartie pour cette mission de contrôle, Mme Savané, selon notre confrère Le Matinal, a bénéficié de la part de l’Etat béninois d’«indemnités de logement, d’abonnement pour pension et plusieurs autres primes».

Notre confrère béninois, Jean-Christophe Houngbo, se fondant sur «la présentation du budget de la Présidence à l’Assemblée nationale» du Bénin, révèle que Mme Marie Angélique Savané, pourtant responsable du Maep, «a pu se faire nommer rapidement conseillère spéciale du Président Yayi Boni à l’indice 1 100 acquis au 1er janvier 2008». Avec des détails et des chiffres plus précis, notre confrère écrit : «A cause de son nouveau statut, Mme Angélique Marie Savané a un traitement indiciaire brut qui s’élève à 3 150 400 francs Cfa par mois depuis le 1er janvier 2008. Son abonnement mensuel à la pension revient 441 056 francs Cfa. Les frais mensuels de résidence qu’elle n’a pas au Bénin coûtent 315 040 francs Cfa au contribuable béninois.» Les faveurs de la responsable du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs ne s’arrêtent pas là. En effet, «un autre chapitre nommé indemnités diverses lui a été ouvert et est évalué à 1 545 000 francs Cfa tous les mois», lit-on dans Le Matinal du 28 novembre 2008.

Et qui plus est, relance le journaliste béninois, «Mme Angélique Marie Savané, qui est déjà lourdement payée pour son travail en République du Bénin par les structures financières compétentes du Maep, perçoit malgré tout à la Présidence de Cotonou une prime de sujétion 630 000 francs Cfa. Une autre ligne budgétaire due au logement a été ouverte pour elle par les chantres du Changement à hauteur de 180 000 francs Cfa».

Ces faits révélés par la presse béninoise sont tirés d’un document présenté le mardi dernier au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo, et qui est intitulé, «Budget national-Gestion 2008-Etat nominatif des effectifs présents au premier janvier 2008». Ce document dont Le Quotidien a pu obtenir copie, «fait état d’un forfait mensuel de 240 000 francs Cfa qu’elle perçoit depuis le 1er janvier 2008, sans compter les frais mensuels d’eau qu’elle perçoit qui s’élève à 360 000 francs Cfa». Même le téléphone de Mme Angélique Savané est «payé par l’Etat béninois» pour un coût mensuel de 180 000 francs Cfa».

L’ASSEMBLEE NATIONALE DU BENIN SUIT L’AFFAIRE
Selon le journaliste Jean Christophe Houngbo, les irrégularités commises par la responsable du Maep «préoccupent depuis mardi dernier tous les députés à l’Assemblée nationale» du Bénin. Or, Mme Savané ne fait certainement pas partie des salariés de l’ancien Quartier Latin de l’Afrique. Le Maep, en tant que structure internationale, dépendant du Nepad, la rémunère pour veiller à la transparence et au contrôle de la gestion des fonds publics au Bénin. Il y a donc manifestement, au-delà d’un conflit d’intérêts, un enrichissement illicite commis par Mme Angélique Savané en acceptant des «fonds, des salaires et autres indemnités mensuelles» à elle octroyés par les autorités béninoises dont elle est censée contrôler la gestion.

Cette affaire risque bien de faire beaucoup de bruits encore au Bénin, si l’on se réfère à ce qu’en dit le quotidien Le Matinal. En effet, le journaliste écrit que les députés béninois, «toutes tendances confondues», veulent en savoir davantage dans cette affaire. «Il paraît qu’une question d’actualité serait déjà en train d’être enrôlée pour interpeller le ministre des Finances, Soulé Mana Lawani, et son collègue de l’Evaluation de l’Action publique, Pascal Irénée Koupaki, sur les raisons de ces énormes irrégularités en ces périodes de crise économiques graves.» Et pour notre confrère, ce qui se pose désormais, c’est la crédibilité même des rapports produits par Marie Angélique Savané sur le Bénin. Notons qu’à son article, le journaliste a «joint une partie du rapport produit par le Palais de la présidence aux députés qui se préparent à contre-attaquer».

Par Soro DIOP (confrère sénégalais)

Lire ci dessous l'article de notre confrère du matinal:

Dilapidation des deniers publics au Palais de la Marina :Des millions perçus par Angélique Savané en 2008 28 novembre 2008
La toute puissante responsable du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep) pour le compte de la République du Bénin, Mme Angélique Marie Savané émarge effectivement au Budget national. Pour les bons et loyaux services rendus aux autorités au sommet de l’Etat, elle a été carrément greffée sur le budget de la présidence de la République.

Des indemnités de logement, d’abonnement pour pension et plusieurs autres primes. Mme Angélique Marie Savané qui a été désignée pour voir clair dans la gestion des deniers publics au Bénin et payée comme tel, émarge aussi au budget de notre pays qu’elle a reçu mission de contrôler. C’est ce qui ressort de la présentation du budget de la présidence à l’Assemblée nationale le mardi dernier. La toute puissante responsable du Maep pour le Bénin a pu se faire nommée rapidement conseillère spéciale du président Yayi Boni à l’indice 1100 acquis au 1er janvier 2008. A cause de son nouveau statut, Mme Angélique Marie Savané a un traitement indiciaire brut qui s’élève à 3 150 400 f cfa par mois depuis le 1er janvier 2008. Son abonnement mensuel à la pension revient 441 056 f cfa. Les frais mensuels de résidence qu’elle n’a pas au Bénin coûtent 315 040 f cfa au contribuable béninois. Un autre chapitre nommé indemnités diverses lui a été ouvert et est évalué à 1 545 000 f cfa tous les mois. Mme Angélique Marie Savané qui est déjà lourdement payée pour son travail en République du Bénin par les structures financières compétentes du Maep, perçoit malgré tout à la présidence de Cotonou une prime de sujétion 630 000 f cfa. Une autre ligne budgétaire due au logement a été ouverte pour elle par les chantres du Changement à hauteur de 180 000 f cfa. Le document présenté le mardi dernier au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo fait état d’un forfait mensuel de 240 000 f cfa qu’elle perçoit depuis le 1er janvier 2008, sans compter les frais mensuels d’eau qu’elle perçoit qui s’élève à 360 000 f cfa. Le téléphone payé par l’Etat béninois et qu’elle n’utilise pas, coûte 180 000 f cfa au pays tous les mois également. Un ensemble d’irrégularités qui préoccupent depuis le mardi dernier tous les députés à l’Assemblée nationale. La situation pose deux problèmes majeurs. La sénégalaise Angélique Marie Savané n’est pas salariée béninoise. Elle travaille pour une structure internationale qui la paye pour voir clair dans la gestion des fonds publics au Bénin. Mais, les autorités qu’elle est chargée de contrôler et payer en conséquence lui versent des fonds des salaires et indemnités mensuelles à des fins inavouées. Mais, ce n’est pas tout. Il y a le cas d’autres compatriotes qui sont déjà salariés ailleurs mais qui sont fortement greffés sur le budget de la présidence de la République. C ’est le cas du premier responsable de l’Agence d’exécution des travaux à haute intensité de main d’œuvre (Agetur) M Lambert Koty, du Secrétaire national de l’Agence de la francophonie Adrien Ahanhanzo Glélé et de plusieurs autres courtisans en activité au Palais de la Marina. Le premier a pratiquement les mêmes émoluments que Mme Angélique Marie Savané en dehors des millions qu’il touche à l’Agetur. Le tout bouillant Adrien Ahanhanzo Glélé connu pour ses prises de positions anti-corruption est aligné dans le budget de la présidence de la République au rang de ministre avec indice 1000. Ces révélations sont l’objet de grandes polémiques au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Toutes tendances confondues, les députés veulent en savoir plus et il paraît qu’une question d’actualité serait déjà en train d’être enrôlée pour interpeller le ministre des finances Soulé Mana Lawani et son collègue de l’évaluation de l’action publique Pascal Irénée Koupaki sur les raisons de ces énormes irrégularités en ces périodes de crise économiques graves. Les dispositions en cours pourraient, dit-on, remettre en cause la dernière évaluation par les pairs organisée par Dame Angélique Marie Savané dont les rapports douteux avec le pouvoir du Changement ne sauraient aboutir sur des résultats crédibles. Ci-joint une partie du rapport produit par le Palais de la présidence aux députés qui se préparent à contre attaquer.

Jean-Christophe Houngbo (Br. Ouémé/Plateau)

Laisser un commentaire