Boni Yayi annonce la prise d’une ordonnance
(Deux recours à l’article 68 en 2 mois) La prise d’une deuxième ordonnance se précise après celle par laquelle le président de la République, Boni Yayi a ratifié en Août dernier un accord de prêt. Le chef de l’Etat l’a annoncé lui-même hier aux organisations de la société civile (Osc) (…)au cours d’une rencontre à laquelle il les a conviées dans la salle du peuple du palais de la présidence en présence de la quasi-totalité des membres de son gouvernement. Le recours pour une deuxième fois à l’article 68 de la Constitution du 11 décembre 1990 par l’actuel président de la République en un peu plus de deux mois est devenu, à l’en croire une contrainte, une obligation. Et pour cause ! Fidèle à sa vision du développement du Bénin dont il a décliné à ses invités les grandes orientations, le président de la République a dit, s’être engagé dans certains projets à un niveau qui ne lui permet plus de reculer. Aussi certains partenaires au développement ont-ils déjà donné leur accord pour mettre à la disposition du Bénin des ressources contenues dans le projet de loi rectificative des finances 2008 rejeté par l’Assemblée nationale au cours de sa séance plénière du mardi 07 octobre par 43 voix contre. Le document ainsi rejeté par les députés a été de nouveau exposé aux organisations de la société civile hier par les ministres Pascal Irénée Koupaki et Soulé Mana Lawani qui l’avaient déjà présenté à l’opinion plus d’une fois depuis son rejet. Il renferme selon les députés dans une majorité relative, des dépenses et projets de réalisations sur lesquels les membres du gouvernement ne leurs auraient pas fourni suffisamment d’éléments de transparence.
Ludovic D. Guédénon
Yayi compromet le vote du budget 2009
Pour la deuxième fois, le président de la République du Bénin, le Dr Boni Yayi s’apprête à prendre une ordonnance. Prérogative que lui confère la Constitution du 11 décembre 1991. Cependant, on se demande si en novembre, soit à un mois de la fin de l’exercice budgétaire en cours, cela en vaut la peine. D’un autre côté, cela semble démontrer, une fois encore, le jusqu’auboutisme du président Boni Yayi. Car, ce ne sera pas étonnant qu’après la prise de cette ordonnance, l’opposition s’arc-boute et durcisse sa position déjà très tranchée. La prise de cette ordonnance apparaît également comme un mauvais présage pour le vote de la loi de finances gestion 2009 qui est sur la table des députés depuis l’ouverture de la deuxième session ordinaire survenue vendredi dernier. Ce sera également, comme c’est la tradition sous le régime du changement, que des délégations ministérielles descendent dans les villes et campagnes du Bénin, aux fins d’expliquer les bien-fondés de cette décision aux populations. Et ça, ce n’est pas pour réduire le train de vie de l’Etat.
Benoît Mètonou