Projet d’un nouveau découpage territorial


Vers la création de 77 départements au Bénin? (Yayi entre cafouillage et violation des lois) Par la remise en cause de la récente désignation des chefs lieux des départements et la mise en place d’un comité technique en vue d’un nouveau découpage territorial supposé plus ambitieux, le chef de l’Etat semble plutôt allumer de nouveaux foyers de tension. En témoigne l’expression de plus en plus généralisée des ambitions de certaines localités d’abriter le chef lieu  des probables nouveaux départements.

Saisissant l’occasion que leur offre la remise en cause du découpage actuel du territoire national par le président de la République, plusieurs communes réclament la création de nouveaux départements. Ainsi, depuis le désaveu qu’a infligé le chef de l’Etat à son ancien ministre en charge de la Décentralisation, M. Issa Démonlé Moko au lendemain de quelques pseudo marches de protestations organisées à Allada, Dassa et Savè, des communes de la Vallée de l’Ouémé et d’autres régions du pays se sont mises à réclamer la création à leur profit de nouveaux départements. Le cafouillage et la multiplicité des ambitions sont donc aujourd’hui tels qu’on se demande si le Bénin ne s’achemine pas vers la création de soixante dix sept (77) départements. Car pour la seule région des départements de l’Ouémé et du Plateau, le point des ambitions à ce jour appelle à la création de deux autres départements. Les communes de la vallée, Adjohoun, Bonou, Dangbo… souhaitent la création du département de la vallée, celles de la région dite des « Palmiers », Akpro-Missérété, Avrankou et d’autres souhaitent également avoir leur propre département en plus des deux départements actuels, l’Ouémé et le Plateau. La commune des Aguégués quant à elle veut être comptée parmi les communes de l’actuel département de l’Ouémé avec Porto-Novo comme chef lieu. Toutes ces idées ont été à profusion, agitées hier mardi à Porto-Novo au cours d’une assemblée générale des maires des communes des départements de l’Ouémé et du Plateau. Au sortir de cette rencontre, Albert Gogan, maire de la commune d’Adjara, contrairement à certains de ses pairs, trouve qu’il n’était plus nécessaire de procéder à un nouveau découpage territorial. Et pour cause ! Ceci constitue selon lui une brèche ouverte à toutes les ambitions mêmes égoïstes des communes d’abriter le chef-lieu d’un département. Aussi s’est-il interrogé, à raison sur la capacité de l’Etat béninois à assumer les contraintes surtout budgétaires qui pourraient découler de la multiplication des départements alors qu’il peine déjà à répondre aux besoins des douze (12) actuels. Cette ambition d’abriter chacune le chef lieu d’un département ne s’exprime pas seulement dans les communes des anciens départements de l’Ouémé et du Plateau. Mais d’autres communes à l’intérieur du pays expriment la même préoccupation parfois même assortie de menaces. C’est le cas de la commune de Savè par exemple qui promet de ne reconnaître aucun découpage s’il ne rétablit son droit d’abriter le chef lieu d’un département. La commune de Savalou, désignée chef lieu du département des Collines n’entend guère assister, impuissante, à une mutation vers Savè. Entre Ouidah et Allada dans le département de l’Atlantique, c’est également l’auto surveillance…  

Violation des lois de la République !
Il se pose dans ce dossier de découpage territorial un problème de violation des lois de la République. Car l’actuel découpage a fait l’objet d’une loi qui n’est pas encore abrogée. Alors, on se pose la question de savoir le sort qui est ainsi réservé aux conclusions des travaux qu’effectuent en ce moment les membres de la commission que préside Richard Adjaho.

Ludovic D. Guédénon

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