L’Unacob, toujours impuissante face aux problèmes des usagers
L’Union nationale des conducteurs du Bénin (Unacob) lutte- t-elle vraiment pour assurer de meilleures conditions de transport à ses usagers? La question demeure d’actualité. Et se pose davantage face aux grands efforts déployés par ses responsables pour continuer à rempiler à leurs différents postes.
L’Union nationales des conducteurs du Bénin (Unacob) vient d’installer officiellement les membres de son nouveau bureau exécutif. La cérémonie fut grandiose, avec à la clé un battage médiatique de taille. Elle s’est déroulée, il a peu, dans la salle Vip de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin, devant d’éminentes personnalités politico-administratives, des opérateurs économiques et autres invités de marque. Claude Quenum, ancien et nouveau président- il fut déjà réélu plusieurs fois au même poste – avait l’allure d’un grand leader politique. Le sacre à répétition a fini par aiguiser en lui une certaine hauteur. Le tout puissant secrétaire général de l’Unacob avait le verbe haut au pupitre. Le sermon qu’il a lu à l’occasion semblait dire que l’évènement était de taille, et qu’il fallait trouver les mots appropriés pour lui donner tout son éclat. Et il en a suffisamment lâché ce jour – là sous une ruée d’acclamations, à l’image des empereurs. C’était un Claude Quenum, en grandeur nature, imposant par son physique, et par une certaine aura qu’il a su cultiver auprès des siens. Si c’était en Côte-d’Ivoire, ces genres de personnalités s’accompagnent souvent de « gros bras », sorte de garde de corps tout en muscle, aux regards menaçants, mitraillant partout. Ici, il ne s’est pas néanmoins empêché de s’entourer de quelques individus qui, sans doute, le protègent. Ils étaient en grand nombre, tout autour de lui, pour célébrer une fois encore sa « gloire ».
Bref, tout avait l’air d’un très grand évènement ce jour de réinvestiture de Claude Quenum. Seulement voilà : pendant qu’il festoyait pour la énième fois sa réélection à la tête de l’Unacob, des usagers de transport publics, mouraient certainement de désagrégements, d’étouffements et autres calvaires sur les axes routiers. Tellement, les conditions dans lesquelles, ils se font transporter par les conducteurs de taxi-urbains et intra-urbains, sont si dégradantes, qu’ils se demandent encore le rôle que joue l’Unacob dans le pays. Rien ne laisse entrevoir, en effet, que cette union se préoccupe réellement des problèmes des usagers, au-delà des discours dits de bonne foi et sans lendemain qui sont servis sur les médias.
Prendre aujourd’hui un taxi pour circuler dans la ville de Cotonou, ou encore, pour se rendre dans d’autres localités du Bénin, relève d’un parcours de combattant, autant pour les usagers que pour les conducteurs. Du point du départ, jusqu’à l’arrivée, le client a l’impression de vivre un enfer. La quasi-absence du confort interne des taxis, la sécurité routière et autres graves insuffisances s’en rajoutent aux innombrables invectives et propos peu courtois des conducteurs envers la clientèle.Il faut presque parfois se mettre à genoux pour solliciter un arrêt « pi – pi », ou encore pour se désaltérer sur des trajets longs. Pire, les discussions virent souvent en bagarres et se terminent par des dégâts matériels, voire humains, considérables. Autant de désordres et pagailles qu’entretiennent les conducteurs surs les axes routiers, au vu et au su de Claude Quenum et de ses alliés de l’Unacob. La liste des tares qui minent le transport public au Bénin, du fait des acteurs, est longue et devrait interpeller aujourd’hui plus qu’hier le bureau exécutif de l’Unacob, si tant est qu’il tient à remplir véritablement la mission qui est la sienne.
Chritian Tchanou