Trois morts, des blessés graves et d’importants dégâts matériels
Les bandits de grands chemins ont encore frappé hier. Cette fois-ci dans la commune de Sèmè-Podji, précisément sur la route Cotonou-Porto-Novo, à hauteur de Djeffa dans l’arrondissement d’Ekpè.
C’était très tôt hier matin, aux environs de 2 heures que la scène s’est produite. Les malfrats ont ouvert le feu sur un véhicule transportant des passagers en provenance de Cotonou. Ils ont tué trois personnes qui y étaient à bord et blessé grièvement plusieurs autres. C’est ainsi qu’ils ont emporté d’importantes sommes d’argent. Dans la foulée, les bandits ont fait calciner leur propre véhicule pour embrouiller les cartes. Pour faciliter leur fuite, ils ont braqué un autre dans lequel ils se sont jetés pour être à l’abri de toute arrestation.
Selon les explications des témoins de la scène, les braqueurs étaient à bord d’un véhicule haut de gamme. Ils étaient armés jusqu’aux dents et n’ont pas fait de cadeau à qui que ce soit. Ils ont tiré en l’air, avant de commettre leur forfait, selon les témoins de la scène. On apprend que ces bandits appartiennent à un grand réseau international de braqueurs qui opèrent dans la sous région. Il leur arrive même de transformer les immatriculations des véhicules. Le directeur général de la gendarmerie nationale qui était sur les lieux, a laissé entendre que les investigations sont en cours pour retrouver les auteurs de ce crime.
Brice Dossou-Gouin ( Stag)
Qui est le patron de la sécurité au Bénin ?
Qui dirige la sécurité au Bénin ? Cette question vient à l’esprit suite aux braquages successifs dans le pays. Le dernier en date est celui d’hier dans la commune de Sèmè-Podji. Ils opèrent sans inquiétude. Le Bénin est devenu pratiquement le terrain facile des malfrats de grands chemins. Gendarmes, policiers et militaires ont leurs rôles dans le pays. Selon le fonctionnement du corps des hommes en uniforme, l’armée assure la défense de la nation.
Elle est plus appropriée pour gérer les questions de la défense. Quand le pays est attaqué, elle réagit. Elle intervient comme des globules blancs qui défendent l’organisme en cas d’attaque microbienne. Elle est spécialisée dans les guerres. Elle est plus à la frontière. Autrement dit, les militaires sont faits pour répondre aux attaques contre l’intégrité du territoire national. C’est pourquoi, ils sont plus dans les casernes construites dans les régions stratégiques du pays.
C’est dire que les militaires ne sont pas faits pour la sécurité. C’est bizarre de les voir aux carrefours de la ville de Cotonou, au marché Dantokpa, aux feux tricolores, sur les parcs de vente des véhicules d’occasion et partout en train de faire un travail pour lequel ils ne sont pas formés. Cela montre leur incapacité à assurer la sécurité des uns et des autres. Méconnaissant son domaine d’intervention certainement, il n’est pas rare de voir le chef d’état-major de l’armée béninoise venir faire des interventions sur les questions de sécurité sur les chaînes de télévision, alors qu’il n’est pas dans son domaine.
« Ces malfrats ont des complicités avec des gens sur le terrain », avait-t-il affirmé, après le récent braquage des banques au marché Dantokpa. Mais, les gendarmes rélèvent de l’armée et ont trois fonctions (La défense, la sécurité et la police judiciaire). Ils sont plus formés pour les campagnes. C’est pourquoi, il y a des unités de gendarmerie dans les villages reculés. Dans les villes, ils y sont présents pour renforcer la police en cas de besoin en matière de sécurité.
De cette démonstration, il y ressort que la sécurité est l’affaire de la police et de la gendarmerie nationales. Le marché Dantokpa devrait être gardé par les hommes qu’il faut. Il ne devrait pas avoir des interventions fantaisistes. Le ministre de l’Intérieur, Armand Zinzindohoué, est la personne la mieux indiquée pour réagir, la police a à son profit un système de renseignements pour prévenir toutes situations d’insécurité. Malheureusement, ce dernier, au lieu de s’occuper du travail pour lequel il est au gouvernement, il passe dans les églises pour prier pour le chef de l’Etat, alors que la meilleure manière d’aider le président Boni Yayi, est d’assurer la sécurité de ses concitoyens. Il devrait savoir tout ce qui se passait sur le terrain et veiller au grain, surtout que ces malfrats passent tout leur temps à réfléchir pour attaquer les paisibles citoyens. Pour lui, l'essentiel est d'être au gouvernement, même si les bandits tuent les Béninois.
C’est dire qu’il y a un problème de réglage chez les hommes en uniforme au Bénin. Il faut que chacun joue son rôle dans son domaine. C’est vrai qu’il y a au Bénin un régime qui se dit de changement, mais qui ne sait pas ce qu’il faut changer et ce qu’il ne faut pas changer. La confusion est à tous les niveaux.
Jules Yaovi Maoussi