Polémique autour des fonds de l’escorte et le micro-crédit aux plus pauvres

V. Topanou Le gouvernement répond à l’honorable Salifou
Gestion des fonds générés par l’escorte des véhicules d’occasion en transit et le micro crédit aux plus pauvres. Ce sont-là les deux sujets qui défraient depuis quelques temps la chronique dans l’opinion publique et autour desquels s’est mobilisée une dizaine de ministres du gouvernement Yayi hier lors de la conférence de presse qu’ils ont animée au ministère du plan.

« Battre en brèche les allégations mensongères et la campagne d’intoxication qui vise à discréditer le gouvernement et son chef, le Dr Boni Yayi ». C’est en ces termes que le ministre de la justice, porte-parole du gouvernement a planté le décor. Pour Victor Topanou, depuis quelques temps, certaines informations leur sont parvenues et font état de ce que le gouvernement du Dr Boni Yayi ferait un mauvais usage des fonds de l’escorte.

D’autres  allégations indiquent que ces fonds ne seraient pas budgétisés.  C’est donc pour apporter des éléments d’éclaircissement sur ces points que le gouvernement qui « fait tout pour redistribuer de la meilleure des manières la richesse » a décidé de rencontrer la presse.

C’est alors que le ministre d’Etat chargé de la prospective, Pascal Irénée Koupaki s’est évertué à rappeler brièvement les conditions dans lesquelles l’escorte de véhicule d’occasion a été identifiée comme filière pouvant apporter un plus au budget 2006, hérité de l’ancien régime. Une fois le point fait suite aux enquêtes dans la sous-région, le gouvernement avait décidé de ramener de 350.000f que coûtait l’escorte à 210.000f afin de rendre le port autonome compétitif.

Depuis lors, c’est-à-dire de Mai 2006 au 31 décembre 2008, l’escorte douanière sous tutelle gouvernementale a généré un montant d’environ 46 milliards que le ministre Lawani en charge des finances  a étayé avec un tableau détaillant les recettes journalières depuis 2006. Ces fonds ont été enregistrés sous la rubrique ressources de financement qui sert à financer certains déficits.

En ce qui concerne la domiciliation du fonds à la Bceao, le ministre Pascal Koupaki expliquera que c’est pour alléger le circuit. En effet,  appuie-t-il, les fonds dès le départ sont versés au trésor public par la direction des douanes. La direction du trésor à son tour les reversent à la Bceao qui se trouve être la banque de l’Etat.

Pour raccourcir ce double circuit, le ministre affirme avoir demandé au directeur de la douane de verser directement les fonds dans le compte que le directeur du trésor devrait lui indiquer. Le compte en question existait déjà et on y enregistrait les appuis des partenaires, les annulations de dettes. La procédure est donc légale et ne souffrirait d’aucune entorse. Il a insisté par ailleurs sur le fait que les traces de ces fonds existent bel et bien dans les livres comptables publics et susceptibles de consultation.

L’utilisation qui est faite de ces fonds, n’est pas celle que prétendent les accusateurs du gouvernement.  Pascal Koupaki,  indique que la politique de micro finance  préalablement élaborée par l’ancien régime, une fois remise à jour et débattue avec les partenaires, il fallait pour le gouvernement de démarrer en attendant qu’il trouve des lignes de crédits. C’est ainsi que des avances ont été faites au fonds national de microfinance (Fnm).

Il n’y a donc pas de lien direct entre les fonds de l’escorte et le Fnm puisque le principe d’unicité de caisse prévaut au niveau de l’Etat. Quant au micro crédit, la ministre en charge de ce secteur, dira qu’autant des militants Fcbe ronchonnent, autant ceux d’autres partis politiques se plaignent. Le gouvernement qui ne s’implique d’ailleurs pas directement dans l’attribution de ces fonds, ne peut  pas opérer de ségrégation.

Elle dénoncera par contre certains politiciens qui incitent certaines populations à ne pas rembourser au motif que ce serait l’argent de l’Etat.  Ces explications, suffiront-elles à convaincre les uns et les autres, ou seront-elles le départ d’une nouvelle polémique ?

Benoît Mètonou

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