Les G et F abandonnent le terrain à Yayi
Le combat politique se limite-t-il à l’Assemblée nationale ? C’est la question que l’on se pose à voir les agissements de la classe politique nationale. Après le Parlement, on ne sent plus rien sur le terrain politique.
On est tenté de dire que quand l’Assemblée nationale est en vacances, les hommes politiques rentrent dans leur coquille. Pour preuve, la tension politique a baissé en intensité depuis la fin de la session parlementaire. Or, il fallait la présence remarquable sur le terrain des acteurs politiques, surtout que les élections de 2011 s’approchent. Des meetings et déclarations tous azimuts ne devraient pas manquer. Cela participe à l’animation de la vie politique qui est le rôle principal des partis, selon leur charte. Ce faisant, les leaders des G4, G13 et Force-clé ont abandonné le terrain au président de la République qui, pratiquement, joue seul sur l’aire de jeu. Il en profite pour faire son populisme habituel.
Il a pris d’assaut toutes les chaînes de télévision et est également présent dans les colonnes des journaux de la place. Il s’organise très bien pour les consultations électorales de 2011, alors que ses plus redoutables adversaires passent tout leur temps dans les coulisses. Il y a eu une séance de travail avec les élus-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent). Il est allé à Sèmè-Podji pour requérir les problèmes du système éducatif avec une forte médiatisation. Tout cela entre dans le cadre des élections de 2011 certainement.
Or, ce ne sont pas les sujets qui manquent à la classe politique nationale. La révision de la Constitution, la crise économique, la poursuite de l’exploitation du sable marin de Sèmè-Podji, malgré l’interdiction du gouvernement, la polémique du Kpayo, le découpage territorial, l’insécurité, l’aggravation de la pauvreté à l’ère du président Boni Yayi, la corruption et autres sont autant de problèmes qui devraient faire la préoccupation des hommes politiques.
C’est en se prononçant sur ces questions d’intérêt national que le peuple saura qu’il y a des intellectuels qui le défendent. Malheureusement jusqu’aujourd’hui, ils n’ont pas tiré leçons de cette faille que le régime actuel exploite. Pour mémoire, on se rappelle que c’est cela qui a favorisé l’arrivée au pouvoir du président Boni Yayi en 2006, parce que le peuple voyait en lui son messie. Tout se passe comme si l’on n’a pas de véritables partis au Bénin.
Comment peut-on expliquer cet état de choses ? Dans les partis politiques au Bénin, il y a de véritables problèmes à résoudre. Les moyens sont une équation. L’Etat ne les finance pas, alors que dans d’autres pays, c’est le contraire. Me Adrien Houngbédji avait soulevé le problème au cours d’un entretien avec la presse. Ensuite, il n’y a pas des cotisations dans les formations politiques. Toutes les charges reviennent presque au président. Comme on dit : « Qui paie, contrôle », il fait à sa guise et le monde se soumet à son diktat. Dans ces conditions, il serait difficile de voir des partis qui peuvent véritablement animer la vie politique..
Jules Yaovi Maoussi