Guinée-Bissau

Le président assassiné
Bruits de bottes en Guinée-Bissau. Le président de ce pays d’Afrique de l’ouest voisin du Sénégal a été tué ce matin lors de l’attaque de sa résidence par des militaires. Joao Bernardo Vieira était au pouvoir depuis 23 ans…
Des tirs d’armes automatiques et de fortes explosions ont retenti ce matin à Bissau. Des tirs qui provenaient apparemment du quartier de la présidence et de celui du quartier général de l’armée.

Quelques heures plus tard, citant des membres de la garde présidentielle, des habitants annoncent que le président de la Guinée-Bissau, Joao Bernardo Vieira, a été tué et que son corps serait toujours à l’intérieur de sa résidence.

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Le président assassiné

Luis Sanca, le conseiller pour la sécurité du Premier ministre Carlos Gomes, confirme la mort du chef de l’Etat sans donner plus de détails. L’armée a déclaré qu’elle ne prendrait pas le pouvoir et respecterait l’ordre constitutionnel.

Mais la situation reste confuse. Sur place, les habitants sont restés terrés chez eux et on ignore qui contrôle la ville.

La tension entre l’armée et l’Etat montait depuis plusieurs mois
En proie à une instabilité politique chronique, la Guinée-Bissau est régulièrement le théâtre de coups d’Etat et de conflits. Mais la crise s’était aggravée ces dernier mois.

Le 23 novembre dernier, un groupe de militaires attaque la résidence du chef de l’Etat à Bissau, faisant deux morts au sein de sa garde.

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Début janvier, le général Batista Tagme Na Wai, qui avait fait partie de la junte à l’origine du renversement dans les années 1990 de Joao Bernardo "Nino" Vieira, alors dirigeant militaire avant d’être élu président en 2005, échappe à son tour de peu aux balles des soldats de la garde. Il dénonce une tentative d’assassinat. La garde dément et parle d’accident.

L’armée ordonne le démantèlement de la milice de 400 hommes recrutée par le ministre de l’Intérieur après l’attaque du 23 novembre contre la résidence du président. Le chef d’état-major exige alors que tous les soldats affectés à la présidence, et formant selon lui cette "milice", soient relevés de leur poste.
Le chef des armées assassiné

Mais hier soir, Batista Tagme Na Wai est cette fois mortellement touché dans un attentat à la bombe contre le quartier général de l’armée. L’attaque, qui a fait aussi au moins cinq blessés parmi les autres officiers, a été menée par un groupe qui n’a pas été identifié. Mais "nous allons poursuivre les assaillants et nous venger", a déclaré le porte-parole des forces armées, Samuel Fernandes.

Après cette attaque, l’armée ordonne aux journalistes de deux stations de radio privées de la capitale, dont Radio Bombolom, de cesser leurs émissions "pour leur propre sécurité". La télévision nationale a également cessé d’émettre.

Instabilité politique et trafic de drogue
Ex-colonie portugaise devenue indépendante en 1974, la Guinée-Bissau est l’un des pays les plus pauvres du monde. C’est aussi l’une des plaques tournantes du trafic de cocaïne de l’Amérique du Sud vers l’Europe. Un trafic qui ne fait que déstabiliser un peu plus ce petit pays d’Afrique de l’ouest, déjà plongé dans une crise profonde.
Cécile Mimaut, avec agences

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