Nouvelle spéculation sur le prix du ciment
Dix mois à peine après l’augmentation du prix du ciment, ce produit de première nécessité connaît à nouveau la spirale de la spéculation.
Depuis quelques semaines, le prix de la tonne de ciment a augmenté au niveau de certains dépôts de vente. Officiellement vendue à 80.000 f Cfa, la tonne du ciment s’achète de plus en plus à 90.000 f Cfa. Le paquet au lieu d’être acheté à 4.000 Fcfa, il est cédé aux clients à 5.000 FCfa. Ceux qui n’ont pas ces montants, sont renvoyés sans ménagement. Il leur est souvent répondu d’aller se plaindre à l’autorité de leur choix. Un tour dans un dépôt situé dans les environs du stade de l’amitié, et on a la preuve de cette maldonne.
Une situation qui est incomprise de la population qui se croit, à juste titre, laissée pour compte. Elle se demande d’ailleurs s’il y a un gouvernement qui dirige le pays.
En effet, il est incompréhensible que face à de tels agissements, le pouvoir en place, ni les ses démembrements ne réagissent pas.
Il semble que libre cours est laissé aux vendeurs de fixer le prix comme ils l’entendent du moment où cela les arrange. Mieux, le consommateur n’est aucunement protégé ni par l’Etat, ni par les supposées associations qui se proclament ses défenseurs. Le service du contrôle des prix devra se mettre alors très vite à pied d’œuvre afin d’endiguer très tôt le phénomène.
Cette situation interpelle à nouveau la responsabilité du gouvernement. Il lui revient de mettre en place un mécanisme fiable et efficace qui lui permet de faire un suivi régulier du respect de ses recommandations. Car, comme on le constate le fait devient récurrent. On a le sentiment que des individus, tapis dans l’ombre, profitent chaque fois d’un temps d’accalmie pour se mettre à agir sur les prix. D’aucuns pensent qu’ils le font avec la complicité de certaines autorités qui leur assurent une certaine protection. Ce qui leur permet d’agir en toute impunité pendant un moment, avant que les consommateurs excédés, ne commencent à crier au scandale.
L’intransigeance et le suivi des autorités sont d’autant plus nécessaires que le ciment reste et demeure un produit très prisé par le consommateur béninois. D’où la moindre action sur son prix ne tarde pas à se faire ressentir au sein de la population. On espère donc que le mouvement spéculatif qui s’observe actuellement n’est pas déjà le prélude à une nouvelle politique de révision des prix. Car, on sait maintenant que la stratégie dans le secteur consiste souvent à créer une anarchie sur le terrain pour finalement parvenir à mettre le gouvernement devant le fait accompli. Il y a quelques mois, les sociétés cimentières, n’en pouvant plus d’exiger du pouvoir une augmentation du prix de la tonne du ciment, ont dû recourir à cette méthode qui a fini par avoir raison du gouvernement du changement. Le prix de la tonne passait alors officiellement de 69.000f à 80.000f.
Benoît Mètonou
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