Assemblée nationale

Pour qui roule la Rb ?

Le jeu de ping-pong auquel se livre la Renaissance du Bénin (Rb) à l’Assemblée nationale sème la confusion dans les esprits. Ce qui fait qu’actuellement, il est difficile de la situer dans tel ou tel camp.

La Renaissance du Bénin (Rb) continue d’entretenir le flou sur sa position à l’Assemblée nationale. On a du mal à la maîtriser. Même ss partenaires politiques n’arrivent pas à la situer. Les derniers événements au Parlement amènent à se demander si les Soglo roulent pour les G et F ou pour les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Jeudi dernier, il y a eu une confusion terrible sur leur position par le jeu de procuration entre les députés Epiphane Quenum et Justine Chodaton. Ceci a permis à la mouvance de jouer sans adversaire lors de la désignation des représentants du Parlement à la Haute Cour de justice, car les députés des G4, G13 et Force-clé ont claqué la porte de l’hémicycle. Dans un passé récent, les renaissants ont permis aux cauris de marquer des points contre leurs partenaires politiques. C’est le cas du vote du budget général de l’Etat exercice 2009 qui est passé comme une lettre à la porte. Quelques semaines plus tard, la Renaissance du Bénin a abandonné sur le carreau ses alliés pour permettre au gouvernement et aux Fcbe d’obtenir l’ajournement du vote de la loi modificative sur la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac).

Selon les informations, la Rb aura encore d’autres coups à asséner aux G et F à l’Assemblée nationale. Qu’est-ce qui explique cette situation du parti des Soglo au palais des gouverneurs ? Au sein de la formation politique des Soglo, il y a deux camps diamétralement opposés. D’un coté, il y a les transhumants. C’est eux qui font des pieds et des mains pour amener la barque vers le président Boni Yayi. Pour preuve, ce sont les députés Epiphane Quenum et Christine Chodaton, acquis à la cause du changement, qui dérivent à l’Assemblée nationale en faveur du pouvoir en place. Ils sont visiblement le bras armé du ministre Galiou Soglo pour traîner forcément les renaissants vers les cauris.

Et pourtant, la Rb se réclame du G4, une alliance politique qui combat les Fcbe sur le terrain. A analyser de près cette position, les Soglo ont des intérêts à défendre à coup sûr dans cet ensemble. En restant dans le G4, c’est peut-être leur stratégie pour monter les enchères dans leurs négociations avec le pouvoir en place. Les questions du remaniement ministériel et du budget remanié pour permettre à la mairie de Cotonou de récupérer ses milliards perdus dans la loi des finances 2009 les obligeraient à avoir un pied dans la mouvance et un autre dans l’opposition. En plus, la candidature unique au sein des G et F à la prochaine élection présidentielle en est sûrement pour quelque chose. A cet effet, certaines langues font croire à l’opinion publique que l’actuel premier adjoint de Cotonou, Léhady Soglo, est mieux placé pour faire le jeu en 2011 au nom de la coalition du G4. Que feront les renaissants, lorsque leur objectif ne sera pas atteint ? On n’a pas besoin de tourner mille fois la langue pour savoir la direction qu’ils prendront dans cette situation.

A l’Assemblée nationale, la Rb évolue au gré des intérêts. C’est sa nouvelle logique parlementaire. Il ne serait donc pas étonnant d’entendre qu’un jour, les Soglo ont officiellement rejoint la mouvance.  q Jules Yaovi Maoussi

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