Que devra espérez l’Afrique ?
Depuis l’éclatement de l’Empire soviétique suivi du déclin et de la mort de sa doctrine idéologique le socialisme, l’économie mondiale est rentrée dans une logique économique unipolaire à savoir le capitalisme dont les vertus sont prônées arrogamment par ses chantres issus des pays occidentaux.
Les pays africains d’obédience marxiste léniniste se sont ralliés dès le début des années 1990 à la rame triomphante du capitalisme sous la houlette des institutions de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale) et de leurs programmes d’ajustements structurels.
Ces deux institutions dès leur création, ont eu pour rôle de garantir la stabilité du système monétaire international par la libre convertibilité des monnaies, le suivi des politiques économiques et monétaires des pays membres ainsi que la direction de la gouvernance financière mondiale en vue de la libéralisation des échanges entre tous les pays du monde. De ce fait, ces institutions dotées de hautes compétences en matières économiques et financières, jouent le rôle de régulateurs de l’économie et la finance mondiales. Leur importance se sent de plus en plus lors de l’occurrence des crises financières et économiques dont la gestion des chocs asymétriques ne peut être assurée de façon efficiente par les pays touchés. C’est notamment le cas de la crise de l’énergie des années 1970, de la crise asiatique de la décennie 1990 et de la toute dernière crise financière qui a pour corollaire la crise économique.
Mais ce rôle de gardiens du temple n’est pas une sinécure, car plusieurs dynamiques sont en lutte pour l’émergence de solutions adéquates. Les contradictions internes, les querelles d’écoles, la préservation des intérêts narcissiques, et la lutte pour une hégémonie au sein du système donnent lieu à des arbitrages dont les résultats sont les décisions des sommets. Le présent article qui vise à montrer les approches de solutions du dernier sommet du G 20 , qui est une mutation du traditionnel G 8 face à la crise financière, mettra d’abord en exergue, le rôle du capitalisme dans cette crise, et s’appesantira ensuite sur les réponses du directoire mondial. Plus spécifiquement, il s’agira pour nous d’analyser ces réponses à la lueur des attentes et des espérances des pays du tiers monde.
Le capitalisme et la crise financière mondiale
Le capitalisme moderne est caractérisé par la mondialisation qui a induit une certaine dématérialisation de la monnaie qui circule à la vitesse des connexions des systèmes de paiement interconnectés et une accentuation du rôle des marchés financiers ayant connu une démultiplication des produits offerts.
Le rôle des marchés des produits financiers dans l’occurrence de la crise
Au préalable, il faut définir le capitalisme comme un système fondé sur la propriété privée, la libre entreprise et « la dictature du marché ». Intrinsèquement, le capitalisme portait en lui-même les germes de la crise. La dérégulation optimale et la liberté exponentielle laissée aux entrepreneurs ajoutées à l’égoïsme et l’avidité de l’être humain ont entraîné la machine capitaliste dans un engrenage fou, dont la crise financière a servi de cran d’arrêt. Cette crise est survenue par un essoufflement des marchés boursiers induits par l’éclatement des bulles spéculatives du secteur immobilier et des produits financiers dérivés.
Cet article qui se veut à la portée d’un grand nombre n’entrera pas dans les arcanes de la haute finance et de l’économie pure. Mais, il a pour but de permettre à ceux qui se posent des questions sur la crise financière abondamment relayée dans les médias de trouver une approche de réponse à leurs interrogations.
Cela dit, de façon basique, un bref aperçu du système de fonctionnement des banques et institutions financières s’avère nécessaire pour la compréhension de ladite crise. De nos jours, pratiquement tout le monde a un compte à la banque, mais tout le monde ne sait pas que les banques sont soumises à une contrainte de liquidité puisqu’il leur faut en toutes circonstances satisfaire les demandes de remboursement, qu’elles soient le fait de leurs clients ou qu’elles résultent des paiements à l’extérieur. C’est une obligation absolue, une banque qui ne rembourserait pas sa dette à vue lorsqu’elle en est requise serait défaillante et entrerait dans un processus dont le terme est la liquidation ou la restructuration. En résumé, une banque pourrait se trouver dans deux positions : la solvabilité et l’illiquidité . Pour faire face à cela, les banques ont mis sur pied depuis longtemps, des techniques pour se prêter et s’emprunter les unes aux autres la liquidité. La Banque centrale joue un rôle cardinal dans ce système car elle assure sur le plan national, le bouclage de la liquidité bancaire. Au niveau du marché interbancaire, s’il y a manque de confiance ou pénurie de liquidité, les banques sont de ce fait livrées à elle-même, celles initialement liquides sont mises sous pression et font défaut, ce qui induit la crise bancaire, les faillites, l’arrêt du crédit et par ricochet l’asphyxie de la vie économique.
Pour ce qui est de l’actuelle crise financière, une multitude d’institutions financières ont été contraintes de reconnaitre qu’elles détenaient un ensemble de produits de crédits à très haut risque (actifs toxiques ) qui, de surcroit, n’étaient pas suffisamment couverts. Une méfiance généralisée s’est installée entre les banques qui ont dès lors refusé de poursuivre l’octroi mutuel de crédits. Ces crédits interbancaires, pourtant vitaux pour le secteur financier car ils permettent aux institutions financières d’accorder les pics et chutes de leurs obligations de paiement et ainsi de toujours disposer des liquidités en suffisance.
Dans le même temps, les pertes comptables par conséquent éprouvées ont débouché sur la vente inéluctable d’actifs qui, à son tour, a résulté en une spirale négative de nouvelles pertes et ventes. La crise du marché hypothécaire américain s’est ainsi transformée en une crise générale de liquidités et de solvabilités sur les marchés financiers. Cette situation donnant elle-même lieu à un krach et une débâcle des bourses qui touchent les institutions financières et monétaires (fonds souverains, compagnies d’assurance, réassureurs, fonds de pension, fonds de couverture). Il en résulte enfin un tumulte monétaire qui s’est propagé au monde entier du fait de la mondialisation. Ce tumulte n’épargne pas les pays africains qui sont également touchés sur plusieurs plans. (Ralentissement des Investissements Directs Etrangers, dépréciation des cours des matières premières, crise alimentaire.)
Mais, face aux conséquences de cette crise, il s’est avéré que ni les Etats-Unis, ni leurs affidés du G 8 ne peuvent trouver une solution pérenne. Le système de régulation mondiale régentée par l’hyper puissance américaine a de ce fait élargi le cercle de réflexion aux autres puissances économiques à fort PIB pour juguler la crise.
L’insuffisance des mesures nationales et le nécessaire recours au directoire mondial
Dans la quête de solutions pour résoudre cette crise financière qui a mis au KO technique le système capitaliste et a sapé la confiance des investisseurs et des citoyens lambdas qui se ruent sur les banques pour retirer leurs avoirs et revendre leurs titres au niveau des places boursières, les USA ont commencé par renflouer leurs grandes institutions monétaires et financières (AIG, FANNY MAE et FREDDY MAC) ainsi que les fleurons industriels (GENERAL MOTOR, CHRYSLER..). Le même phénomène a été observé en Europe, par la nationalisation de la banque NORTHEN ROCK par le Royaume-Uni et le rachat de FORTIS et d’ABN AMRO par le gouvernement néerlandais. La forme des mesures nationales qui visent exclusivement la préservation de l’épargne nationale est identique dans le monde occidental. Elle se résume en l’injection massive de capitaux publics et dans certains cas de nationalisations totales afin de rétablir la solvabilité chancelante des banques et/ou assureurs concernés. C’est également l’Etat au travers de la banque centrale qui solutionne l’épineux problème des crédits interbancaires asséchés. Cela passe par l’accord d’une garantie du gouvernement, qui permet de restaurer la confiance entre les institutions du système financier. Cet état de choses a été d’autant plus important qu’il a permis d’induire une apparente confiance dans le système, chose qui a eu pour corollaire la fin des séries de dépôt de bilan. De ce fait, les banques centrales nationales qui assurent également la stabilité de l’économie et le maintien d’un niveau élevé d’emplois ont joué à merveille leur partition. Toutefois, la généralisation des plans de relance nationaux a entraîné l’éclosion de mesures de protection, toute chose qui est interdite dans le cadre de la libéralisation du commerce et des échanges mondiaux. Cela s’est traduit par un nouveau nationalisme économique et le collectivisme ou un mix des deux.
Mais, au regard de l’insuffisance de ces mesures nationales et des dangers qu’elles recèlent, l’Union européenne sous la présidence de Sarkozy a adopté une décision qui vise à coordonner les efforts sectoriels en vue du la résolution de cette crise. En effet, il est apparu nécessaire d’adopter des mesures mondiales et globales face à une crise de portée mondiale. C’est dans cette perspective que le traditionnel G 7 s’est saisi de la gestion de cette situation. Les réflexions qui ont commencé depuis un certain temps ont été ensuite intégrées dans un cadre normatif par les négociations qui ont précédé la tenue du sommet du 2 avril 2009 où les chefs d’Etats ont adopté une série de mesures visant à refonder le capitalisme débridé en y insufflant une certaine dose d’éthique et de morale sans oublier la régulation qui était considérée jusque là comme un sacrilège.
Après cet aperçu des tenants et des aboutissants de la crise financière mondiale, la partie suivante a pour objet de s’appesantir sur les grandes décisions de ce sommet, ainsi que ses incidences sur l’Afrique qui est durement touchée par une crise qu’elle n’a pourtant pas provoquée.
Les résultats du G 20 et ses incidences
La conséquence majeure du sommet de Londres est la refondation du capitalisme par l’élaboration d’un nouveau cadre normatif destiné à assainir les milieux financiers et à sauvegarder l’équilibre financier mondial. Dans cette foulée, que peut espérer l’Afrique au regard de ses questions existentielles à savoir l’annulation du fardeau de la dette, le rééquilibrage des termes de l’échange, l’insertion dans le commerce mondial et l’injection des capitaux qui manquent cruellement pour accompagner l’action vers la quête du développement économique ?
Les résultats sont ils à la mesure des fortes attentes de cette grande messe ?
L’Afrique doit retenir une leçon du processus de gestion de cette crise. Sur un plan stratégique, il convient de relever que l’Union européenne, outre sa représentation par les Etats traditionnels du G7, est également représentée en tant qu’organisation supranationale au sein du G 20. Cette double représentation lui a permis de peser d’une façon décisive sur les options à retenir, la conduite des négociations ainsi que la rédaction du communiqué final. Cette prééminence dudit vieux continent est salutaire pour les européens car elle leur permet de se fondre en bloc au cas où les positions individuelles ne recueilleraient pas l’assentiment des autres parties.
L’Europe a suffisamment démontré avec l’introduction de l’euro que la réponse à la crise financière internationale ne réside pas tant dans des mesures conjoncturelles exceptionnelles d’urgence, mais dans des réformes structurelles comme la définition d’un nouveau cadre financier international contraignant. Sans sa monnaie unique, une vingtaine de monnaies seraient aujourd’hui terriblement sous pression. La leçon est qu’il faut créer des mécanismes politiques et de contrôle de grande envergure, c'est-à-dire transnationaux, sur beaucoup d’autres terrains de la vie économique et financière. Les européens avant le sommet ont adopté cette position au sein de leur union. Ils ont également intégré au niveau de l’agenda des négociations, la nécessité d’assurer une meilleure surveillance du système financier mondial par des autorités de régulation à l’instar de la pratique au sein des Etats.
De façon synthétique, le sommet de Londres est allé dans la direction voulue par les européens à travers les quatre orientations décisives suivantes : de l'argent ; de nouvelles règles ; des institutions internationales renforcées et l'admission des pays émergents à la table des pays riches. Par contre un sujet majeur qui finira par rattraper la communauté financière internationale n'a pas été abordé : les grands déséquilibres monétaires, budgétaires et commerciaux, qui sont aussi à l'origine de la crise.
Dans le détail, au titre des mesures, nous pouvons citer premièrement le renforcement des moyens et pouvoirs des institutions internationales et la mobilisation de moyens pour éviter la syncope financière avec un chiffre colossal de 1 000 milliards de dollars (745 milliards d'euros) supplémentaires à injecter dans l'économie mondiale. Le FMI va ainsi voir ses moyens tripler à 750 milliards, 250 milliards de dollars supplémentaires seront consacrés au financement du commerce et à la relance des échanges mondiaux, et 100 milliards de dollars accordés aux banques de développement. Les banquiers centraux vont eux voir les pouvoirs de leur Forum de stabilité financière (FSF) renforcés. Cette organisation, invitée à détecter les risques financiers, va se muer en une « Organisation mondiale de la finance », selon l'expression de M. Sarkozy. Dans cette lancée, les paradis fiscaux ont été mis à l'index. Il a été enfin retenu l’accentuation du contrôle pour les fonds spéculatifs sans oublier l’élaboration d’un nouveau cadre comptable après Bâle.
Deuxièmement, la prise en compte de la mondialisation dans les organes de décision. Une nouvelle conception des rapports de force est à l’œuvre où les pays émergents ont leur place au sein du directoire mondial et peuvent jouer leur participation. Malheureusement cette entrée dans le club ne donne pas lieu à tous les droits. Les pays émergent ont accepté un renforcement des moyens du FMI sans obtenir immédiatement les droits de vote auquel leur poids économique leur donne droit. Cet aspect de la question fera l’objet d’un article à part entière dans une autre parution.
Enfin, il faut regretter l’absence de discussion sur les déséquilibres monétaires, budgétaires. Ce thème fâcheux, qui concerne les souverainetés financière et monétaire ainsi que les taux de change a été subrepticement éludé. La question des finances publiques qui devrait porter sur l’assainissement du cadre macroéconomique avec des actions structurelles à long terme garantes de stabilité et de croissance a été purement et simplement ignorée. Car cela ne sert à rien de faire des dépenses supplémentaires sans pour autant rétablir les équilibres budgétaires gages d’une croissance saine et stable.De tout ce qui précède, il est aisé de remarquer que l’Afrique a été une fois encore mise de côté.
Que peut alors attendre l’Afrique de ce sommet ?
La grande leçon pour les africains est la sous représentation confirmée et l’absence de prise en compte de ses questions existentielles. Le seul représentant du continent en l’occurrence l’Afrique du sud n’a joué qu’un rôle de figurant. La majeure partie des pays africains, grands ou petits ont été tout simplement absents. Comment peser dans cette situation sur des décisions qui engagent leur avenir ? L’institution panafricaine d’intégration régionale, l’Union africaine était absente, contrairement à l’Union européenne qui jouit d’un statut de membre à part entière et par ricochet d’une double représentation.
L’annulation de la dette n’a pas fait l’objet des débats et ce sont plutôt les altermondialistes occidentaux qui ont été les porte voix de l’Afrique dans les rues de Londres. Ceci dénote du peu d’influence et de l’attentisme qui caractérisent les Etats africains. Pendant que les pays riches et leurs associés émergents se dépêchaient avec une célérité remarquable pour juguler la crise financière – porteur de récession et de dépression-, l’Afrique observe passivement la situation. Ce faisant, ils ont pris des mesures visant exclusivement à sauvegarder leurs intérêts en vue de préserver leur prédominance dans l’ordre économique actuel.
La marginalisation africaine dans le commerce mondial, la faiblesse et la raréfaction des investissements directs étrangers, l’amaigrissement de l’aide publique au développement ainsi que le règlement des questions relatives aux crises récurrentes (économique, alimentaire…) sont autant de sujets capitaux qui ne pouvaient pas être abordés par une Afrique du Sud esseulée.
Les esprits non avertis vont se réjouir de l’augmentation du capital du FMI en pensant que cela permettra au continent d’avoir accès à plus de ressources. Mais nenni, l’augmentation du capital du Fonds n’a pas été suivie de l’augmentation du poids de l’Afrique au sein des institutions de Bretton Woods. Nous y reviendrons avec plus de détail dans un autre article.
Conclusion
Le dernier sommet du G20 au lieu des grandes messes habituelles destinées à se réunir autour de la table pour des décisions en « petite teinte» a eu pour mérite de poser les bases d’une refondation du capitalisme. D’une part la configuration de l’organe qui est élargie aux pays émergents d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine permet à ces derniers de se prononcer sur les décisions qui engagent leurs destinées. Par leur introduction dans ce directoire mondial, ces pays ont ainsi pu participer de façon marginale et « vaine» à la défense de leurs positions diversifiées face aux positions unifiées de l’Europe et des Etats-Unis.
D’autre part, avec la récente crise qui a montré les limites du capitalisme à occidentale, car il convient de le préciser, les pays du G 7 sont tous en période de récession ou de dépression économiques, certains pays émergents ont su montrer la voie d’un nouveau capitalisme porteur de certaines valeurs. Les prévisions de l’OCDE présagent pour 2009 une décroissance de -1,5% doublée d’un recul du commerce mondial de -9%. Il faut y ajouter une aggravation du chômage qui connaîtra dans le monde développé une expansion avec un nouveau contingent de plus de 50 millions d’actifs. Avec cette crise, la Chine connaîtra tout de même un taux de croissance à un chiffre contrairement aux chiffres doubles des trente dernières années et deviendra du même coup la seconde économie mondiale juste derrière les Etats-Unis. La leçon de cette situation est que les peuples, les pays et les Nations sont les maîtres de leurs destinées. L’Inde, la Chine, la Turquie et les nouveaux membres du club des 20 ne doivent leur situation qu’à leurs efforts.
Le constat affligeant est qu’au niveau de l’Afrique, les hommes politiques qui ont le devoir d’initiative ne prennent toujours pas conscience de la situation et se complaisent dans la situation d’éternels assistés. Au lieu de penser à élaborer des plans de relance dignes de ce nom pour résorber les multiples crises auxquelles le continent est confronté, et opter pour une stratégie d’indépendance, les dirigeants africains se confortent dans leur immobilisme béat et espèrent les vaines retombées d’un sommet qui a été conçu pour régler les problèmes des « autres » et non les leurs.
On assistera indubitablement à un tarissement de la manne de l’aide publique au développement car les pays riches qui rechignaient à accorder les 0,7 % de leurs PIB au mépris de leur propre engagement, feront encore des coupes sombres dans cette rubrique budgétaire en vue de se concentrer davantage sur le financement de leurs plans de relance respectifs.
Le pessimisme n’étant pas une bonne vertu, j’ose formuler le vœu suivant : après plus d’un demi siècle de mendicité et de marginalisation progressive, l’Afrique doit prendre conscience de sa situation de « gavroche » mondiale et s’atteler à utiliser rationnellement ses maigres ressources tout en œuvrant pour tracer son chemin dans ce monde dont elle est de plus en plus marge.
Par Théophile M. KPAYAGBE
Master en Economie internationale et intégration européenne à l’Université Pierre Mendès-France de Grenoble
Licencié en Diplomatie et Relations Internationales de l’Université d’Abomey-Calavi
Spécialiste de l’information de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature du Bénin
Cadre de la Caisse Autonome d’Amortissement