Malgré la démission de Rachidi Gbadamassi du G13

Le rapport d’activités de Nago une fois encore rejeté

41 voix pour, 41 voix contre et 1 abstention, tel est le résultat du vote qui a sanctionné le rapport d’activités présenté hier en plénière par le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago.

En cas d’égalité, il fallait alors se référer à l’article 55 alinéa 3 du règlement intérieur pour départager les députés de l’opposition parlementaire et leurs collègues des Fcbe. Mais paradoxalement, cette disposition du règlement intérieur avantage plus les députés des G et F bien qu’ils aient été amputés d’un grand allié, l’honorable Rachidi Gbadamassi. Il fallait voir au sein de l’hémicycle la manière dont les députés de l’opposition non déclarée jubilaient après la lecture de cette disposition. Mais avant que le rapport ne soit passé au vote, le président Mathurin Nago a présenté à ses  collègues députés son contenu entre la période du 31 octobre 2008 au 31 mars 2009  Selon le président Nago, ce rapport s’articule autour des activités menées au plan interne et celles menées au plan international.  Au plan interne, Mathurin Nago s’est indigné du faible rendement des lois votées et de certaines commissions permanentes. Au total, 4 sessions ont été ouvertes dont une session ordinaire et trois sessions extraordinaires. Au cours de la session ordinaire, 37 dossiers ont été inscrits à l’ordre du jour et déroulés en 20 plénières dont deux lois votées. Pour la première session extraordinaire, elle était de plein droit à cause des deux ordonnances 2008-05 et 2008-06 prises par le chef de l’Etat. En ce qui concerne la deuxième session extraordinaire, 6 lois portant autorisation de ratification ont été votées.  Par contre pour la 3è session extraordinaire, sur les 8 points inscrits à son ordre du jour, seule la désignation de leurs représentants à la Haute cour de justice et dans les parlements régionaux a été examinée. Le président Nago précisera qu’au total pour les travaux en commissions, 52 dossiers ont été reçus et 28 ont été étudiés dont 10 votés par l’Assemblée nationale, 18 ayant leur rapport distribué et 24 restants en cours d’étude.

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Il faut dire que pour toutes les sessions ordinaire et extraordinaire, 28 plénières ont été enregistrées et sur les 10 lois votées, il y a 3 lois ordinaires et 7 lois portant autorisation de ratification. La mission de contrôle parlementaire qui est dévolue à l’institution n’a pas été occultée par le président Nago puisque 10 questions écrites ont été adressées au gouvernement dont 8 ont connu des réponses, 6 questions ’actualité ont été posées dont 2 examinées et également 2 commissions d’enquête parlementaire et une mission d’information ont été mises sur pieds. Les activités d’administration et de gestion du parlement, la gestion des ressources financières et du matériel n’ont pas été aussi occultées. Les activités menées au plan international et les missions du président  à l’étranger et des autres députés ont été également abordées par le président Mathurin Nago.

Le camouflet des députés G et F à Nago

Le rapport d’activité du président de l’Assemblée nationale n’a pas été adopté hier malgré la majorité virtuelle dont croyait disposer le président Nago et ses alliés des Fcbe, avec le débauchage de l’honorable Rachidi Gbadamassi du G13 . En quelques semaines, plusieurs députés du camp adverse, des G et F, ont été récupérés : ce sont  Isidore Gnonlonfoun du Prd-Prs, Justine Chodaton et Epiphane Quenum de la Rb et tout dernièrement Rachidi Gbadamassi du G13. Ironie du sort, le député Epiphane Quenum qui a donné procuration à la présidente Rosine Soglo a voté contre. Mais l’expérience et les stratégies des députés de l’opposition non déclarée ont joué hier dans les couloirs de l’hémicycle. Le député démissionnaire du camp Fcbe notamment Tokou Dari a remis sa procuration à Saka Fikara du G13 au moment où Rachidi Gbadamassi remettait le sien au député Amadou Taiyo et que Rosine Soglo votait abstention.  Face à la situation qui a été vécue hier à l’hémicycle, on peut d’ores et déjà déduire que les députés G et F viennent d’infliger une nouvelle fois un cinglant camouflet à leurs collègues des Fcbe qui n’ont pas pu réunir une majorité confortable pour faire passer le rapport d’activités de Nago. Il faut alors dire que la démission du député Rachidi Gbadamassi du G13 n’a pas produit l’effet escompté. Ismail Kèko

Le jeu flou de Rosine Soglo

La présidente de la Renaissance du Bénin (Rb), Rosine Soglo, a surpris plus d’un hier à l’Assemblée nationale, lors de l’examen du rapport d’activités, du président du Parlement, Mathurin Nago. Elle avait la procuration du député Epiphane Quenum. Dans un premier temps, elle a voté contre ledit rapport, en lieu et place de ce dernier,  pour suivre la logique de l’opposition parlementaire constituée des G4, G13 et Force-clé. Ensuite, elle a voté abstention pour son propre compte.

Cette attitude de Rosine Soglo montre que la Renaissance du Bénin n’est pas claire dans ses prises de position. Autrement dit, elle est assise entre deux chaises et sème la confusion dans tous les sens. Les observateurs de la vie politique nationale en concluent que les Soglo sont candidats à la transhumance par leurs jeux flous sur l’échiquier politique national. Cela confirme que Rosine Soglo et sa troupe démontrent par tous les moyens leur disponibilité à virer dans le camp-Fcbe (Forces cauris pour le Bénin émergent).

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En votant abstention, il est clair que la Rb fait des clins d’œil au président Boni Yayi. Les renaissants agissent comme une "prostituée qui se met au bord de la voie à la recherche d’un client". C’est au chef de l’Etat de comprendre leur jeu et faire le nécessaire pour les mettre dans sa gibecière. Des faits sont légion pour savoir que la Rb courtise le gouvernement. On se souvient que  le député Epiphane Quenum a donné une conférence de presse pour traiter de tous les noms les G et F au siège même de son parti à Cotonou. Certains croyaient qu’il jouait au kamikaze. Jusqu’aujourd’hui, aucune sanction n’est prise contre lui. Au contraire, il lui confie la commission chargée d’exclure Galiou Soglo qui n’a rendu aucun résultat jusqu’à ce jour. A l’Assemblée nationale, Epiphane Quenum et Justine Chodaton roulent à visage découvert pour la mouvance. Ils n’ont pas été rappelés à l’ordre. De son côté, Galiou Soglo se réclame de la Rb au gouvernement. Le comble est l’acte posé hier par Rosine Soglo elle-même. Elle montrent vraiment que les attitudes des députés Quenum et Chodaton, et de Galiou Soglo, sont des jeux au sommet du parti. 
Tout cela montre que les Soglo trichent sur l’échiquier national. De ce fait, ils fragilisent l’opposition parlementaire déjà agonisante. Ainsi, le gouvernement a toutes les chances pour reprendre la majorité à l’Assemblée nationale. Les jours à venir édifieront les uns et les autres.

Jules Yaovi Maoussi    

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