Présidence de la Renaissance du Bénin

R. SogloEt si Rosine Soglo passait la main ?

Le comportement de la présidente de la Renaissance du Bénin, jeudi dernier, à l’Assemblée nationale est loin d’avoir fait l’unanimité, tant dans  son propre parti qu’au sein  la classe politique. Affaiblie par le poids de l’âge et surtout par son état de santé, Rosine Soglo a presque perdu ses réflexes de leader d’antan.
Une situation qui dessert dangereusement aussi bien la Rb que la coalition opposée au pouvoir, dont elle est membre.  Le moment est donc venu pour qu’elle en tire les conclusions et pense à sa succession. 

La Rb échappe-t-elle à  Rosine Soglo ? Cela semble apparemment le cas. Ses votes du jeudi dernier  sont venus corroborer cette appréhension que plusieurs observateurs nourrissaient déjà  sur  ses capacités à continuer à présider aux destinées de ce parti, qui a besoin de sang neuf pour faire face à ses défis actuels. Cela dit, personne n’a compris le comportement de la présidente de la Rb lors de l’adoption du rapport d’activités du président de l’Assemblée nationale. Son attitude est d’autant plus curieuse que, détentrice de deux bulletins, dont l’un appartenait à Epiphane Quenum,  dont elle détenait la procuration, elle a émis deux votes contraires. Elle vote ‘‘non’’ pour le compte de son député et s’abstient elle-même. Une position pour le moins confuse, qui renvoie le pouvoir et l’opposition pratiquement dos à dos. Les siens n’y ont rien compris, tant du coté du parti que dans le rang des députés Rb. Rosine Soglo est rentrée à Cotonou pratiquement à la veille de la plénière où le rapport de Nago devait être adopté. Elle a été accueillie à l’aéroport par son fils Léhadi Soglo et d’autres membres du parti.  Dans la perspective d’un vote aussi capital, la meilleure démarche commande qu’elle réunisse son staff pour définir avec lui la conduite à tenir le jour du scrutin. Il n’en a rien été. Epuisée par sa maladie et ses voyages incessants, et  visiblement, mal en point physiquement, elle n’en a pas eu les ressources physiques. Elle a plutôt décidé de jouer seule, sans prendre le soin de partager ses intentions avec ses proches selon nos sources Une pareille négligence aurait pu couter cher à l’opposition, puisque les députés Rb, ainsi livrés à eux-mêmes, auraient pu voter comme bon leur semble, laissant s’effondrer toute la stratégie  de la coalition pour marquer le pouvoir du changement à la culotte.  

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Le temps de passer  la main ?

Au demeurant, la gestion de la Rb, sous la présidence de Rosine Soglo,  laisse donc de plus en plus à désirer. Ainsi, le parti est en proie à l’indiscipline et au désordre. Ce qui fait que des députés comme dame Justine Chodaton et Epiphane Quenum peuvent  voter tantôt en faveur  de la mouvance, tantôt en faveur de l’opposition, sans pouvoir craindre les moindres représailles. Chaque jour, la présidente semble perdre de son influence  à maintenir sa troupe dans les rangs. A la base de cette situation, la santé de Rosine Soglo  qui n’a plus visiblement les ressources physiques nécessaires pour faire face à ses obligations présidentielles. En outre, du fait de son état, elle se fait beaucoup trop  absente du territoire national, laissant le parti à lui-même. Conséquence, les dissensions entre ses membres ne sont pas portées dans les délais devant les instances appropriées pour les trancher à temps.  En outre, les problèmes de santé de la présidente sont tels  qu’elle lit à peine les documents qu’on lui soumet. Chaque jour donc, la direction de la Rb échappe à sa présidente.

Le temps n’est-il pas venu pour Rosine Soglo  de penser à la relève  à la tête de la Rb ? En effet, le parti dans son état actuel  est presque sans boussole. Il a donc besoin d’être restructuré, qu’on y mette de l’ordre afin que ses députés à l’Assemblée parlent d’une seule voix. Sinon, à l’heure actuelle, le parti fonctionne comme si  ses députés étaient autonomes  et n’avaient de comptes à rendre à ses responsables. Les organes du parti ne fonctionnant pas comme il se doit, faute de coordination, donc d’une présidente en activités. Pour éviter que le déluge ne s’empare de son œuvre en son absence, Rosine Soglo devrait  plutôt travailler à refonder la Rb et passer la main à qui de droit avant qu’il ne soit trop tardq Alain C. Assogba

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