Le plaidoyer du Réseau Jinukun
«Les politiques agricoles africaines et la promotion des exploitations agricoles familiales ». Tel est le thème d’une conférence publique organisée hier par le Réseau national pour une gestion durable des ressources génétiques Jinukun, point focal de la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain ( Capagen).
Elle a eu lieu dans la salle de conférence de la Cgtb, sise à Ganhi à Cotonou et a connu la participation de plusieurs acteurs et experts du monde agricole béninois et africain. En effet, souligne le Réseau Jinukun, les politiques agricoles mises en œuvre par la dirigeants des pays africains pendant près de 50 ans, n’ont privilégié que les cultures de rente. De ce fait, des filières organisées et dotées de moyens ont été mises au service du coton, du cacao, du palmier à huile, de l’hévéa, de l’arachide, etc. exportés pratiquement sans valeur ajoutée pour alimenter les industries du Nord. Malheureusement pour le continent , déplore Jinukun, les prix de ces matières premières agricoles sont fixés par l’occident au détriment des producteurs africains ; ce qui a été pour une grande part à la base des crises connues dans les filières mentionnées, drainant vers l’extérieur les ressources du continent à l’instar des industries extractives minières.
Pendant ce temps, aucun effort substantiel n’a été fait pour accompagner les productions vivrières jusqu’aux récents émeutes contre la vie chère. «Considérant les limites et les conséquences désastreuses de cette forme d’agriculture sur la santé et l’environnement, nous lançons un appel à nos dirigeants de faire preuve de réserve et de promouvoir l’agriculture familiale qui enregistre des succès et certaines performances » affirme Mr René Sègbenou, président du Réseau Jinukun. Il félicite par ailleurs, certains Etats africains qui ont su faire confiance à leurs agriculteurs en leur accordant une place de choix, voire de premier plan dans l’élaboration des lois d’orientation agricoles.
C.T.