Vers le déclin de la filière des véhicules d’occasion
Le président du Groupement des importateurs des véhicules d’occasion (Giv), Amoussa Mikaïla, et son président d’honneur, Tadjou Adédjouma, étaient hier les invités de l’émission « cartes sur table » de la radio Océan Fm. Ils ont parlé de la filière des véhicules d’occasion qui connaît une chute drastique depuis près de trois ans, à cause des manœuvres des occasions politico-administratives. Même, les faits sur le terrain démontrent que cette filière est en train de mourir lentement mais sûrement.
« Il Y a trois ans, on vendait 30000 à 35000 véhicules d’occasion par mois. Aujourd’hui, on est à moins de 10000 véhicules vendus ». C’est ce qu’ont déclaré hier les représentants des importateurs de véhicules d’occasion sur les antennes de la radio Océan Fm. Le président du Groupement des véhicules d’occasion (Giv), Amoussa Mikaïla, et le président d’honneur de cette association, Tadjou Adédjouma, ont fait savoir aux Béninois que cette filière est disparaitra si les autorités à divers niveaux ne prennent pas leurs responsabilités. Ils ont déclaré qu’il y a trop de coups bas caractérisés par la création des faux frais dans plusieurs domaines qui agissent négativement sur ce secteur et les mettent dans une insécurité financière totale. Parlant des taxes ou faux frais non conformes avec les réalités du terrain, M. Adédjouma a soulevé la question des 2000f de redevance informatique par véhicule d’occasion. Pour lui, elle ne correspond à rien, car les importateurs ne connaissent pas son importance. Il a également mis un accent sur les 12000f de transfert par véhicule d’occasion perçus par la Société béninoise de manutention portuaire (Sobemap), alors que ce n’est pas elle qui fait le travail, sans oublier les 5500f pour la visite technique. «Comment peut-on faire une visite technique sur un véhicule en mauvais état? », se sont interrogés les deux intervenants, car il faut que ce matériel roulant soit préparé d’abord, avant de subir cette opération. Les 1500f pour le suivi de la filière n’ont pas été occultés, car l’Etat ne suit rien sur le terrain. Les invités de cette émission réclament surtout la baisse du prix de l’escorte et du regroupement des véhicules en transit, et des frais de l’acompte forfaitaire spécial s’élevant à 50000f. .Au total, les importateurs, en criant au scandale, soutiennent avec fermeté que le coût du transit est très élevé au Bénin.
Ce qui se passe aujourd’hui dans le secteur des véhicules d’occasion est très dangereux pour le peuple béninois, en général, et les importateurs, en particulier, qui sont les principaux acteurs de ce trafic, à en croire les propos de Amoussa Mikaïla et Tadjou Adédjouma. Comment? Si rien n’est fait pour sauver cette activité, il y aura la chute drastique des recettes de l’Etat en matière d’impôts et de taxes, selon leur développement.
Mais, ils ont mis un accent particulier sur la disparition de l’escorte qui permet au gouvernement d’octroyer des micro-crédits aux femmes, car s’il n’y a pas importation de véhicules, il ne saurait avoir d’escorte. «Les mécaniciens, soudeurs, peintres, laveurs, vendeuses de toutes sortes sur les parcs et autres catégories professionnelles se retrouveront au chômage» ont-ils indiqué. Pour éviter le déclin de cette filière qui nourrit plus d'un millier de Béninois, ils demandent au gouvernement de prendre ses responsabilités en venant à leur secours.
Sur les parcs, il y a une mévente criarde des véhicules d’occasion à cause des décisions mal mûries. A cette allure, c’est toute l’économie nationale qui en souffrira.
Jules Yaovi Maoussi