Trois jours de grève pour quinze exigences
Le personnel de l’administration centrale du ministère béninois des Affaires étrangères élargi à celui des représentations diplomatiques à l’étranger achève cette semaine de travail par un mot d’ordre : celui d’une grève de soixante douez (72) heures pour compter de mardi prochain.
« (…) une cessation de travail de 72 heures, les 12, 13, 14 mai 2009 à l’administration centrale et un strict service minimum dans tous les postes diplomatiques et consulaires… » C’est la principale décision prise par les travailleurs du ministère béninois des Affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la Francophonie et des Béninois de l’extérieur au cours de l’Assemblée générale extraordinaire qu’ils ont tenue le lundi 04 mai dernier à l’invitation du Syndicat national des diplomates, interprètes-traducteurs et personnel administratif et technique du ministère des affaires étrangères (Syndipat-Mae). Cette grève dont la motion a été transmise au ministre Jean-Marie Ehouzou est la première depuis son arrivée à la tête du département et porte sur quinze (15) revendications devenues selon le secrétaire général du Syndipat-Mae, « des exigences parce qu’elles sont déjà trop vieilles ». Il s’agit entre autres de « la nomination du secrétaire général du Ministère, des directeurs centraux et techniques et des chefs de service et de division ; la mise à disposition des agents du ministère affectés, depuis juin 2008, des titres de transports pour rejoindre leur nouveau poste ; la mise en place d’une gestion prévisionnelle de l’emploi à travers l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de carrière, de perfectionnement et de formation des agents du ministère ; le suivi et l’aboutissement des dossiers des nouveaux agents contractuels du ministère ; la mise en place d’un plan de recrutement spécial en vue de renforcer les capacités du ministère en ressources humaines… »
Non aux visites officielles inefficaces à l’étranger
Pour ne guère continuer, passifs d’être complices des visites officielles inefficaces du président de la République, les membres du Syndipat-Mae exigent désormais la « présence systématique et sans condition des cadres en charge des dossiers dans les délégations officielles ». Car, il est courrant, apprend-on depuis l’avènement du régime du changement de constater l’absence dans les délégations officielles pourtant nombreuses qui accompagnent le président de la République lors de ses visites à l’étranger, des cadres compétents du ministère des Affaires étrangères.
«Quels résultats voulez-vous obtenir en discutant à l’étranger avec des partenaires sur des dossiers dont vous ignoriez tout en l’absence des cadres payés par l’Etat pour vous assister sous, souvent, le fallacieux prétexte qu’il n’est politiquement pas des vôtres » s’est indigné hier un cadre du ministère des Affaires étrangères, plusieurs fois déjà absents sur des missions relatives à des dossiers qu’il pilote depuis des années ou parfois même présent sur la mission mais vidé des lieux de discussion avec les partenaires sans aucune raison.
Souleymane Boukari