Commission politique de supervision de la Lépi

Les 15 membres ont prêté serment hier

(Sur fond de contestation de Fors-Lépi)
Les membres de la Cour constitutionnelle ont enregistré hier la prestation de serment des 15 membres qui composent la Commission politique de supervision du Recensement électoral national approfondi (Rena) et l’établissement de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi).
Le processus pour la réalisation du recensement électoral national approfondi (Rena) et la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) est désirmais irréversible. C’est ce qu’on est en droit de pense. Car, conformément à l’article 44 de la loi n°2009-10 du 13 mai 2009, les personnes désignées pour siéger à la Commission politique de supervision (Cps) du Rena et de la Lépi ont prêté serment devant les sept sages de la Cour constitutionnelle au cours d’une audience tenue dans les jardins de l’institution. Ils ont juré de remplir fidèlement leur mission et de subir les rigueurs de la loi en cas de parjure. Ces personnes au nombre de quinze (15), ont été désignées par différentes composantes de la Nation. Ainsi, les ministres Bernard Lani Davo et Zachari Baba Bodi, représentent le gouvernement dans cette commission. Les députés Léon Ahossi, Nassirou Arifari Bako, André Dassoundo, Karimou Chabi Sika, Hélène Aholou-Kèkè, Timothée Gbèdiga, Epiphane Quenum, Gabriel Tchocodo et Domitien N’Ouémou y siègent pour le compte de l’Assemblée nationale. L’Ordre national des avocats est représenté par Me Agathe Affougnon Ago. Léa Hounkpè est à la Cps pour le compte du Sap/Cena. Pendant que Onésime Madodé représente l’Union national des magistrats du Bénin (Unamab), c’est René Tchibénou qui figure dans cette commission pour le compte de la société civile. Et c’est à ce niveau que naît la contestation. En effet, depuis plusieurs jours déjà, la société civile est en proie à une division qu’elle impute au gouvernement. Alors qu’elle avait déjà désigné son représentant en la personne de Orden Alladatin, des contestations ont fusé de la part d’une certaine frange de la société civile. Au finish, une assemblée générale fut organisée à Dassa qui a porté son choix sur René Tchibénou. Et c’est ce dernier qui a été nommé en même temps que les 14 autres par le décret présidentiel N° 2009-270 du 22 juin 2009. Selon les propos de certains responsables de la société civile, des recours seront portés dans les prochains jours afin de demander l’arbitrage des institutions ayant pouvoir.
Benoît Mètonou

Le diktat de Yayi à la société civile consommé

C’est désormais officiel. Orden Alladatin, désigné par la société civile, ne peut plus siéger à la Commission politique de supervision (Cps) de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). C’est l’homme de main du gouvernement du président Boni Yayi, un certain René Tchibénou, choisi au nom des organisations non gouvernementales à Dassa-Zoumè, qui a prêté serment hier à la Cour constitutionnelle. Ce faisant, le diktat du pouvoir en place a eu raison du droit. Les responsables de la société civile avec en tête le déchu, Orden Alladatin, étaient sur les lieux pour constater les dégâts. Ainsi, la force a eu raison du droit.
Cette situation constitue sans nul doute une menace pour la transparence des opérations de la Lépi et pour la démocratie béninoise acquise sur de hautes luttes à la conférence nationale de février 1990. Le peuple béninois, en réclamant la liste électorale permanente informatisée pour l’organisation des élections de 2011, ne s’est trompé pas. En raison de la délicatesse des prochaines consultations électorales, il faut la transparence, afin d’éviter les tensions inutiles pour le pays. D’ailleurs, il y a déjà des signes annonciateurs de crises politiques, si les règles de jeu ne sont pas claires en 2011. Du côté du pouvoir en place, il y a des inquiétudes de perdre les élections. Tous les weed ends, il y a des meetings, un peu partout dans l’ensemble du pays. Dans ces conditions, le gouvernement, cherchant par tous les moyens pour rester aux affaires, joue toutes les cartes pour atteindre son objectif forcément. C’est dans ce cadre se situe le coup d’Etat du régime en place contre la société civile. Ses adversaires ne se laisseront pas faire certainement. C’est dire que la transparence des consultations électorales de 2011 est une nécessité pour la paix.
Pour l’heure, le jeu est faussé. On attend de voir si l’esprit de patriotisme gagnera les uns et les autres. Jules Yaovi Maoussi   

Quelques impressions

Robert Dossou
L’établissement de la liste électorale est déterminante et fondamentale pour la crédibilité du vote. En conséquence, vous demeurerez accrochés à votre serment. Vous demeurerez accrochés à votre conscience et n’écouterez pas des sirènes susceptibles de venir perturber la pureté de vos consciences. En tout cas, nous considérons votre conscience comme engagée dans le serment  que vous venez de prêter. Et la cour ne doute point que vous accomplirez votre mission à la satisfaction des acteurs de la compétition électorale, à la satisfaction de tout notre peuple et pour le bien de notre démocratie.
C’est sous le bénéficie de ces observations que la Cour vous donne acte de votre serment et vous envoie à l’exercice de votre mission.
Je vous remercie.

Me Agathe Affougnon Ago
Mes impressions sont bonnes. Je vois que notre démocratie s’enracine davantage et que notre république est en train  de mettre sur pied un instrument qui va mieux consolider la démocratie.
Je ferai mon travail conformément au serment que je viens  de prêter.

Todjinou Pascal
Je constate que la politique se mêle de tout. La politique divise jusqu’à diviser la société civile. C’est regrettable et cela ne présage pas d’un bon avenir pour notre démocratie.

Chabi Sika
En 2006 au niveau de la société civile, il y a eu plusieurs recours. Même chose pour les législatives et les locales. Moi je ne suis pas surpris. Ce n’est pas cela qui va empêcher la procédure.
Nous sommes dans un état de droit et si quelqu’un se sent lésé, il y a les voies de recours. Il faut qu’ils les  empruntent. C’est tout.

Ataï Guèdégbé
Nous sommes républicains et la cérémonie était publique. Nous sommes donc venus constater la mascarade grossière grandeur nature qui se déroulait devant nos yeux.
Enfin, pourriez vous nous croire depuis le communiqué de presse que nous avons sorti la fois dernière appelant le gouvernement à plus de responsabilité devant les affaires de la société civile. Le forfait vient d’être commis et a été bel et bien établi à travers le décret  que la cour constitutionnelle a eu à lire pour appeler à prêter serment un représentant de la société civile autre que celui que nous avions désigné de manière autonome en notre sein. Croyez-nous ! nous sommes dans un état de droit. Nous sommes républicains, beaucoup de voies de recours s’offrent à nous donc les jours qui viendront nous édifierons.

Bako
Je pense que c’est une mission assez lourde, assez critique. Une mission dont l’accomplissement pourrait constituer un gage de transparence et de succès pour le processus démocratique global dans notre pays. Et nous prenons la mesure de la responsabilité et nous pensons nous en acquitter avec honneur et respect pour le peuple et les institutions de la république qui nous ont fait confiance. Nous aurons les jours prochains à nous réunir pour définir des actions par rapport à ce qui est défini dans la loi  et avoir une feuille de route claire que nous essaierons de suivre.

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