En dépit de leur échec au Mali, les Ecureuils conservent encore des chances de se qualifier pour la Can 2010, à condition que l’encadrement technique ne commette plus les mêmes erreurs qu’à Bamako.
La défaite des Ecureuils contre les Aigles du Mali (1-3) continue de susciter des commentaires. Les uns et les autres ne cessent de se demander ce qui a pu être à l’origine de la contre-performance des Béninois au Mali. Ce sentiment se justifie aisément dans la mesure où la prestation des Ecureuils à la première période avait mis en confiance tout le public sportif béninois, et laissait penser qu’ils étaient partis pour créer la surprise. L’ouverture du score sur une tête plongeante de Seydath Tchomogo a convaincu plus d’un de la bonne forme de l’équipe béninoise.
L’autre chose qui a rassuré le public sportif béninois, c’est la composition faite par le coach. Dans une large mesure, elle répondait aux profils des joueurs disponibles dans les rangs des Ecureuils, et ceux dans tous les compartiments du jeu. Le seul malentendu a résidé au niveau de Romuald Boco auquel l’entraîneur a préféré Singbo, au poste de latéral droit. Mais, au fond, le choix de Dussuyer n’était mauvais dans la mesure où c’était à défaut du mieux qu’il alignait Boco à ce poste qui, en bon polyvalent, s’y débrouillait pas mal. En revanche, Singbo en est un habitué. En milieu de terrain, on a retrouvé ce qu’il y avait de mieux à aligner. Sessègnon, Mouri, Tchomogo, et Ahouéya. Idem en défense centrale, à l’instar de Chrysostome et Khaled et en attaque où le coach a pris celui qui pouvait le mieux palier l’absence d’Omotoyossi.
En somme, en ce qui concerne le classement des joueurs, il n’y avait pas grand-chose à reprocher à Michel Dussuyer. La débâcle de l’équipe devait se situer ailleurs, mais où ?
Mauvaise lecture
La contre-performance du onze national à Bamako a sa source, probablement, dans la lecture que le coach a faite de l’évolution de la rencontre. En clair, le sélectionneur français de l’équipe béninoise s’est laissé piéger par la tactique de jeu développé par son homologue nigérian, Stephen Keshi. Enthousiasmés par le premier but qu’ils ont mis, les joueurs béninois pensaient que l’équipe malienne était aussi prenable et se sont mis à rechercher une seconde ouverture des buts, surtout qu’ils ont failli de très peu ouvrir le score par deux fois. Dans cette euphorie, à laquelle le coach s’est laissé emballer, les Béninois ont tôt fait d’oublier leurs arrières. Le sélectionneur des Maliens, ayant compris la faille s’est empressé de procéder à un premier remplacement en faisant entrer un certain Dembélé. L’égalisation ne tardera pas à arriver. Les Maliens, précédemment anéantis par le but béninois ont alors commencé par reprendre de l’espoir.
A la reprise, les Béninois, restés dans la même logique, se sont mis à courir derrière le second but. Ce qui a fait l’affaire des Maliens qui, comme à la fin de première partie, ont fait l’option de procéder par des contre-attaques. Malheureusement, l’encadrement technique béninois n’a pas compris qu’il lui fallait revoir sa tactique et l’adapter au jeu développé par l’équipe adverse. Les Ecureuils ont alors continué à rechercher un second but en attaquant. Du pain béni pour leurs adversaires qui par des contre-attaque créent sur le surnombre dans la défense béninoise sans soutien. Le résultat est imparable. Ils réussissent, naturellement, à inscrire coup sur coup deux nouveaux buts. L’encadrement technique béninois a donc péché par son manque de vigilance, d’adaptation et de bonne lecture de la rencontre du dimanche dernier. Autrement, le onze béninois aurait pu réussir à tenir le Mali en échec, soit par une victoire, soit par un match nul.
Alain C. Assogba


