Fcbe – Umpp- Convergence 2011

Lutte de clans autour de Yayi

La semaine écoulée a connu la naissance d’un bloc politique dénommé « Convergence 2011 » au palais des congrès à Cotonou regroupant les artisans dits de premier plan de la victoire du président Boni Yayi en 2006. Ce regroupement politique, au-delà de tout, est le signe des rivalités et de la guerre des intérêts autour du chef de l’Etat, puisqu’il vient compléter la liste des autres rassemblements, Fcbe et  Umpp, où l’on retrouve pratiquement les mêmes hommes et femmes.
A quelques pas des élections de 2011, la guerre des clans a commencé autour du président de la République. La création du groupe « Convergence 2011 », constitué de partisans dits de premières heures de la victoire du chef de l’Etat en 2006, en est la preuve palpable. Ce creuset est comme un mouvement de revendications politiques des marginalisés du pouvoir pour lequel ils ont travaillé, car ils pensent que ce sont  ceux qui ne croyaient pas au sacre de l’adepte du changement jouissent des avantages du régime. Il suffit de voir les composantes de l’appareil d’Etat pour comprendre que les premiers acteurs du système actuel sont relégués au second rang au profit des ouvriers de la 36e heure parachutés à des postes de responsabilités à divers niveaux. Aujourd’hui, ce sont les transhumants qui font la pluie et le beau temps à l’ère du président Boni Yayi. Amos Elègbè, Rachidi Gbadamassi, parti à la mouvance dans des conditions que tout le monde sait, et consorts sont au cœur du système-Yayi. Beaucoup de ministres tels que, François Abiola, Bernard Davo, Christine Ouinsavi, Joseph Ahanhanzo  et consorts avaient combattu le chef de l’Etat en 2006. Paradoxalement, c’est eux qui sont aux commandes. C’est comme si les locataires sont venus chasser les propriétaires de leur maison. Bizarrement, quelques acteurs politiques ayant mouillé le maillot, pour l’avènement du changement, sont sur la braise. Dès lors, on comprend aisément que le groupe « Convergence 2011 » soit en train d’attirer l’attention du président de la République sur sa situation au sein du système. C’est peut-être également une sorte d’avertissements pour lui, surtout que les élections de 2011 approchent avec la candidature imminente de l’actuel président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), Bio Tchané, qui est prise au sérieux par les observateurs de la vie politique nationale. Par rapport à ce sujet, il n’est pas exagéré d’affirmer que « Convergence 2011» est un groupe qui réclame ses droits politiques dans l’appareil d’Etat, en raison de la floraison des mouvements de soutien au chef de l’Etat phagocytant les premiers artisans du changement.

A chacun ses intérêts

Mais, la création de ce groupe suscitera la réaction de leurs alliés, champions dans les manœuvres politiciennes. Des mouvements du genre vont se créer dans les jours à venir comme d’habitude. On entendait parler du cercle des amis de Boni Yayi, la Force agissante du changement (Fac) composée de vieux caïmans de la politique béninoise. Surtout qu’on parle de l’Union de la majorité présidentielle plurielle (Umpp), plusieurs associations politiques sortiront comme des champions d’ici à là. Pourquoi ? Chacun veut se battre pour préserver ses intérêts dans le système, en attendant de voir les différents schémas qui vont se dessiner pour 2011, quand on connaît la nature de l’homme politique béninois. En clair à ce jour, on retrouve autour du chef de l’Etat  trois grands rassemblements, au sein desquels se côtoient les mêmes individus : les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), l’Umpp et Convergence 2011. Chacun trouve des spécificités  qui le différent de l’autre. De même, les intérêts de l’un vont varier d’un groupe à un autre. La raison, personne ne veut se laisser phagocyter par l’autre son vis-à-vis.
Tout le monde applaudira le président dans ses actions. A cette allure, il y aura des rivalités terribles susceptibles de fragiliser la mouvance. Toutefois, il n’est pas aussi exclu que le chef de l’Etat n’en tire pas profit. En bon politicien, c’est bien pour lui de voir ses partisans se diviser, afin de les mieux maîtriser. Cela fait partie de la politique de diviser pour régner. C’est un risque qu’il prend aussi, parce que ses adversaires peuvent en profiter pour casser sa baraque. La lutte des clans se fait rage au sein de la majorité présidentielle. Des groupes se créent et se créeront davantage pour revendiquer leur parcelle de pouvoir. Les élections de 2011 obligent.

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Jules Yaovi Maoussi

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