Ministère de l’Economie et des finances

Des dossiers test pour Idriss Daouda

Le tout nouveau ministre des Finances et de l’économie, Idriss Daouda, est accueilli dans ses nouvelles fonctions par des difficultés de tous genres qu’il aura du mal à résoudre.
Aussitôt venu, aussitôt en difficulté. C’est la situation dans laquelle se trouve le nouveau ministre l’Economie et des Finances, Idriss Daouda. Il fait déjà l’objet des pressions socio-politiques de toutes parts. Il est arrivé au gouvernement à un moment où le monde syndical est en ébullition et où les caisses de l’Etat virent au rouge. Ce jour, ce sont les militants du Syndicat national des travailleurs des services de la santé humaine du Bénin (Syntraseh) qui annoncent les couleurs par l’organisation d’un sit-in au ministère des Fiances et de l’économie. Ils revendiquent le paiement des rappels des primes de motivation, de rendement et spécifiques régi par le décret 2008-377 du 28 juin 2008 portant statut juridique d’emploi des contractuels de l’Etat. Ils exigent aussi l’arrêté portant allocation de la prime de risque aux paramédicaux et aux administratifs du secteur de la santé à compter du 1e juillet 2008 et la sortie des actes de reversement des dossiers déjà étudiés avant la fin du mois de mars 2009 puis le paiement effectif des agents déjà reversés sur la base de paye du trésor à compter d’avril 2009. Voilà entre autres, des revendications qui attendent à être satisfaites par le gouvernement du président Boni Yayi. Les tournées des membres du gouvernement sur toute l’étendue du territoire national laissaient croire que le pouvoir du changement était au bout de ses peines. Erreur ! Au contraire, c’est maintenant que la crise dans le secteur de la santé prend de l’ampleur. Comment fera le nouveau ministre des Finances et de l’économie pour trouver une solution magique à cette situation qui s’empire ? Difficile de répondre à cette question. Idriss Daouda, quand bien même il est un retraité de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), n’a pas l’expérience de la gestion politique de la chose publique. Autrement dit, il évolue pratiquement sur un terrain qui lui est inconnu. Ensuite, il est dans un gouvernement où les ministres sont de simples preneurs de notes de leur chef. Apparemment, le nouvel argentier national risque de ne pas avoir les marges de manœuvres nécessaires pour réussir sa politique. Quand les enseignants vont rentrer dans la danse à la prochaine rentrée des classes avec le soutien des différentes centrales syndicales du pays, Idriss Douda aura toutes les difficultés d’Israël pour se tirer d’affaire.
Si la situation économique du Bénin était rassurante, on pourrait croire aux chances de réussite du nouveau ministre des Finances. Selon les informations, les caisses de l’Etat sont pratiquement vides et le gouvernement a du mal à respecter ses engagements. Pour preuve, les fournisseurs sont restés impayés depuis des mois et leurs dossiers traînent dans les tiroirs du trésor public. Selon les sources dignes de foi, le pouvoir en place fait des acrobaties pour payer les travailleurs du secteur public pour le moment. En prenant fonction dans des conditions sulfureuses, Idriss Daouda dirigera debout, c’est-à-dire qu’il n’aura pas la paix du cœur au gouvernement. Il s’est embarqué dans une nouvelle expérience de la vie. Pourvu qu’il ne sorte pas par la petite porte comme son prédécesseur, Soulé Mana Lawani.
Jules Yaovi Maoussi

Baptême de feu pour Idriss Daouda

Le nouveau ministre des Finances entre de plain pied  dans le quotidien des réalités du département dont il a désormais la charge.  Pour lui souhaiter la bienvenue, ce sont les agents de santé  qui décident de le mettre à l’épreuve à travers une marche et un sit  ce jour. C’est dire qu’il doit savoir manipuler ce dossier avec beaucoup de dextérité pour ne pas tomber dans les mêmes pièges que son prédécesseur ; même si les indiscrétions les plus persistantes évoquent bien d’autres dossiers qui ont été, entre autres, à l’origine du départ inattendu de ce dernier. 
On attend donc du nouveau ministre qu’il apporte des solutions  efficaces aux problèmes de l’heure dans le monde des finances et qu’il fasse en sorte que la vie reprenne dans les hôpitaux. En somme, le principal défi  d’Idriss Daouda est de parvenir à renflouer les caisses de l’Etat qui présentent actuellement, selon des indiscrétions, un état pas très reluisant. Son prédécesseur tentait déjà tant bien que mal de préparer l’opinion à cette situation sans pour autant parvenir à convaincre les Béninois des raisons profondes qui en seraient à la base.  En effet, il y a quelques mois, la situation financière du pays était présentée comme étant assez reluisante. Le budget présenté par le gouvernement et voté par les députés affichait un montant de plus de mille milliards trois cents millions. Le pouvoir se vantait à peine d’avoir initié des réformes qui ont porté leur fruit et ont permis aux régies financières de faires des entrées  record. Alors comment se fait-il donc que subitement cet embelli financier  s’assombrisse d’un coup  et qu’on en arrive à susciter de graves inquiétudes  au point que  les  fournisseurs de l’Etat se plaignent de pas être payés au même rythme que dans un passé récent ?  La tâche du nouveau ministre s’annonce d’autant plus difficile que les sentiments de scepticisme et les appréhensions les plus sérieuses au sujet des difficultés financières présumées de l’Etat proviennent des agents même du ministère de l’Economie. 

Publicité

Lorsque Lawani prenait les rênes du ministère il y deux ans, il était dit de bouche à oreille  que le chef de l’Etat avait besoin d’un ministre plus malléable et moins rigide que Pascal Koupaki, susceptible de répondre plus promptement   à ses coups de tête financiers.  Soulé Mana Lawani n’aurait-il pas répondu aux attentes du chef de l’Etat sur ce plan ou en a-t-il fait plus qu’il n’aurait dû ?  La venue de Daouda serait-il pour pallier ses insuffisances sur ce plan ou pour discipliner la gestion des finances publiques ? D’aucuns disent que le fait qu’il ait fait son entrée au gouvernement avec la complicité du ministre d’Etat, Pascal Koupaki,  lui est d’un a tout certain. Si oui, on entend de voir  comment la combinaison de l’expertise et du métier de l’un et de l’autre  permettra de redresser l’économie et les finances du pays.
Alain C. Assogba

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité