Flou autour du limogeage du ministre Lawani
Il y a une sorte d’anomalie dans le processus du réaménagement technique dont le gouvernement est l’objet. S’agissant du limogeage du ministre des Finances et de l’économie, nombre de Béninois ne cessent d’exprimer leur embarras sur le fétichisme qui semble entourer la décision du chef de l’Etat.
En effet, il apparait que toutes les bonnes sources proches du chef de l’Etat confirment sans ambages le relèvement de ministre Soulé Mana Lawani. Mais à ce jour aucun acte officiel ne vient corroborer l’information. Si du côté du Parlement peu de gens sont prêts à témoigner de la saisine du bureau pour son avis consultatif, en revanche des sources proches du gouvernement informent qu’une mission spéciale s’est bel et bien rendue au palais des gouverneurs dans la journée du lundi.
Cependant, l’embarras se lit toujours sur des visages qui s’étonnent qu’à ce jour il n’y ait eu le moindre communiqué officiel qui annonce le remaniement. Cela est d’autant plus vrai qu’aucun des médias de service public n’a fait cas de l’information. La nouvelle est plutôt partie d’une chaîne de télévision privée et s’est répandue comme une traînée de poudre, si bien qu’actuellement cette dernière reste la seule source de laquelle l’information a pris corps pour se répandre dans le public. Du coup, les rumeurs les plus folles se colportent évoquant les raisons du limogeage ainsi que ses tenants et ses aboutissants.
Au demeurant, en dépit de la véracité de l’information, des incertitudes planent toujours dans l’air et bien des observateurs se demandent à juste titre pourquoi tant de cérémonies autour d’un réaménagement technique ? D’aucuns se demandent également qu’en ne rendant pas officielles lesdites nouvelles nominations, le chef de l’Etat ne serait-il pas en train de se raviser ?
Une chose qui semble pour l’instant assez certaine, c’est que le gouvernement a subi un réaménagement ; dans quelle profondeur, cela reste de la discrétion du chef de l’Etat. Ceci dit, il convient tout de même de déplorer le fait que ce fut une chaînes privée qui donne une information d’une telle sensibilité, censé provenir du gouvernement, ce, au grand dam des médias de service public qui sont pour l’heure réduites au silence.
Alain C. Assogba
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