Tractations pour une nouvelle interpellation du chef de l’Etat

L’opposition revient à la charge

L’opposition est décidée à mettre à nu les tares du régime-Yayi à moins de deux ans des élections de 2011. Elle prépare l’interpellation du chef de l’Etat sur la gestion de la Société nationale de promotion agricole (Sonapra), après celle concernant les dérives verbales du ministre Nicaise Fagnon. D’autres actions plus musclées sont en vue.

L’article 71 de la Constitution du 11 décembre 1990 stipule : « Le président de la République ou tout membre de son gouvernement peut, dans l’exercice de ses fonctions gouvernementales, être interpellé par l’Assemblée nationale. Le président de la République répond à ces interpellations par lui-même ou par l’un de ses ministres qu’il délègue spécialement devant l’Assemblée nationale. En la circonstance, l’Assemblée nationale peut prendre une résolution pour faire des recommandations au gouvernement ». C’est en application de cette disposition que le leader du Parti du renouveau démocratique (Prd), Me Adrien Houngbédji, et un certain nombre de députés proches de l’opposition, s’apprêtent à formuler une nouvelle demande d’interpellation du chef de l’Etat. Il s’agit ici d’amener le président de la République, Boni Yayi, à répondre devant la représentation nationale des faits qui lui sont reprochés dans la gestion de la Société nationale de promotion agricole (Sonapra) sous son ancien directeur général, Nicaise Fagnon, actuel ministre des Transports et des travaux publics. Ce dernier est accusé d’avoir dilapidé plus de 50 milliards des fonds de cette entreprise d’Etat. Le député-Prd, Raphaël Akotègnon, qui a soulevé le problème, avait donné une conférence de presse à l’Assemblée nationale pour montrer comment des documents administratifs ont été falsifiés pour opérer ces détournements massifs des ressources financières de la Sonapra sous Nicaise Fagnon. L’accusé lui-même est monté au créneau pour rejeter les accusations portées contre lui. Malgré cette sortie médiatique, le doute persiste et le peuple veut des explications sur ce qu’on appelle le plus gros scandale de gestion sous le président Boni Yayi. En interpellant le gouvernement sur cette question, l’opposition veut en découdre avec le régime en mettant à nu ses tares. Ce sera l’occasion pour le peuple de savoir comment Nicaise Fagnon a géré cette société d’Etat. Il y ressort que Me Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou et consorts ont changé de fusil d’épaules pour aller à l’assaut de la classe dirigeante actuelle. Il y a quelques jours, c’était l’interpellation du chef de l’Etat sur les dérives verbales du même   Fagnon dans les Collines contre les jeunes partisans de l’actuel président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), Bio Tchané, potentiel candidat à la prochaine élection présidentielle. A tout cela, il faut ajouter la gigantesque marche de l’Union fait la nation (Un) dans la rue jeudi dernier à Cotonou. C’est dire que les opposants ont décidé de combattre sur le terrain le gouvernement. Les élections de 2011 obligent.

Un grand os dans la gorge de Boni Yayi

A l’allure où vont les choses, il apparaît clairement que l’actuel ministre des Transports et des travaux publics, Nicaise Fagnon, est un grand os dans la gorge du président Boni Yayi. Il crée toutes les pires difficultés politiques au régime qu’il prétend défendre. Ce qui fait que le chef de l’Etat est plus discrédité aujourd’hui dans l’opinion publique nationale et internationale. Mauvaise gestion et atteinte grave à l’unité nationale sont les faits reprochés au pouvoir dit de changement. Tout le monde attend de voir si le président Yayi pourra s’en sortir.

 

Jules Yaovi Maoussi

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