Difficultés politiques et présidentielle de 2011.

Yayi s’accroche à Soglo

Le président de la République, Boni Yayi et le leader charismatique de la Renaissance du Bénin (Rb), Nicéphore Soglo, actuel maire de Cotonou, doivent être en train de tramer quelque chose vus leurs fréquents rapprochements, ces derniers temps. Ce qui confirme lentement mais sûrement le rapprochement de la mouvance des Soglo. Le pouvoir en place force ainsi le soutien des renaissants.

Depuis quelques jours, ce sont des relations bon enfant qu’on observe entre le chef de l’Etat et son ancien tuteur politique, Nicéphore Soglo, qui l’avait nommé à la Banque ouest-africaine de développement (Boad). Comme des jumeaux, on les voit ensemble à plusieurs rendez-vous. Cela suscite des interrogations dans l’opinion publique, quand on se rappelle le passé tumultueux entre la Renaissance du Bénin (Rb) et le pouvoir en place. Lors des obsèques du défunt président gabonais, Omar Bongo, les deux hommes étaient côte à côte. Ils ont signé ensemble le livre de condoléances. A l’ouverture du congrès de l’Association des Cours et Conseils constitutionnels ayant en partage le français (Accpuf) au palais des congrès, la semaine dernière, Nicéphore Soglo était sur les lieux. En saluant les personnalités présentes, le chef de l’Etat a tenu pendant plus d’une minute le poignet de Soglo. On les voyait se chuchoter des mots. Quelques heures après, ils étaient tous deux à la présidence de la République, lors de la décoration du secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf. Et il y a de cela à peine une semaine, on voyait les deux hommes monter à bord d’un hélicoptère pour aller constater ensemble l’ampleur des inondations provoquées par les dernières pluies à Cotonou. Hier encore, le président Yayi était à la mairie de Cotonou. La question de l’inondation était de nouveau au cœur des débats.

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Des tractations secrètes ?

Pour plusieurs observateurs de la vie politique nationale, les deux hommes se servent du malheur des populations pour peaufiner leurs manœuvres politiciennes, alors que depuis des années, aucun d’eux n’a apporté une solution adéquate au problème de l’inondation. Dans un premier temps, on peut croire qu’il est peut-être question des relations administratives entre les deux personnalités politiques. Mais dans le fond, il doit avoir des tractations politiques. Il n’est pas exclu que les négociations dans le cadre des élections présidentielles de 2011  soient  au cœur de leurs discussions. A voir la situation politique actuelle, le chef de l’Etat a besoin du soutien des Soglo, afin d’accroître ses chances en 2011. Il joue toutes les cartes pour bénéficier de l’admiration de la Renaissance du Bénin.
Apparemment, le président Boni Yayi est prêt à tout pour atteindre son objectif. A analyser la situation, les renaissants semblent céder aux avances du pouvoir en place. Comme on dit souvent : « Un tien vaut mieux que deux tu l’auras », ils semblent vouloir céder aux appels de pied de Yayi, histoire de prendre très tôt leur part de « viande », parce qu’ils ne savent pas ce que l’avenir leur réserve. A cette allure, la Rb est en train de casser le G4. Comme si le divorce est consommé avec les ténors de ce regroupement politique, les Soglo font à visage découvert le jeu du pouvoir à l’Assemblée nationale. Me Adrien Houngbédji, Séfou Fagbohoun et Bruno Amoussou ne leur font plus visiblement confiance. Selon certaines informations, les renaissants ne sont plus contactés dans les tractations politiques par leurs alliés. Ainsi, les Soglo sont ainsi de tourner dos à l’opposition.
La réconciliation politique entre le pouvoir et les Soglo parait d’autant plus plausible que d’autres faits l’attestent. C’est le cas par exemple de la dernière sortie médiatique de Candide Azannaï. Contrairement à ses habitudes, où il ne faisait aucun cadeau à ses anciens compagnons politiques, on a observé que celui-ci, dans ses déclarations, s’est soigneusement gardé d’égratigner le président d’honneur de la Rb. Ce sont là sans doute des signes qui ne trompent pas.

Jules Yaovi Maoussi

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