ça chauffe !
« Ce Monsieur n’est pas digne de confiance (…) C’est fort de la présence des Casques bleus qu’il fait tout cela, sinon, j’aurais depuis longtemps, demandé à mes gars de faire le nettoyage nécessaire » aurait déclaré le président français, N. Sarkozy
Personne ne peut réfuter le fait qu’à l’élection de Nicolas Sarkozy à la tête de la République française, le chef de l’Etat ivoirien n’a ménagé aucun effort pour s’attirer son amitié. Pendant longtemps, il lui a envoyé des signaux dans ce sens. Quand il répète sans cesse que depuis le départ de Jacques Chirac, prédécesseur de Sarkozy, il dort tranquille, c’était des feux qu’il allumait pour entrer dans les bonnes grâces du nouveau président français. Quand toute sa galaxie n’avait qu’éloges à la bouche pour le successeur de Chirac, c’était pour en faire un ami. Au début de son mandat, Nicolas Sarkozy s’était gardé de toute déclaration à l’égard de Laurent Gbagbo. Tout semblait donc baigner dans l’huile. La presse internationale parlait même de réchauffement des relations ivoiro-françaises. Et, puis, patatras ! Contre toute entente, le torchon s’est mis à brûler. Ardemment.
C’est le mois dernier, aux obsèques de l’ancien président gabonais, Omar Bongo que la première escarmouche française est partie. A Libreville, capitale du Gabon, le président français avait pesté contre ceux qui font des promesses fallacieuses et qui veulent se maintenir au pouvoir sans élection, en évoquant le cas ivoirien. La colère de Sarkozy serait partie du fait que son homologue ivoirien aurait envoyé au bord de la Seine, une mission de bons offices conduite par son directeur de cabinet, pour informer les autorités françaises d’un éventuel report de la présidentielle prévue pour la fin du mois de novembre prochain. On remarquera que Laurent Gbagbo d’ordinaire prompt à donner la réplique en pareille circonstance, n’a pas encore réagi publiquement à ces propos. Mieux, malgré cette sortie de Sarkozy, à la célébration de la fête du 14 juillet, à la résidence de France, le FPI, avec Affi N’Guessan, himself et les hommes de lobbying de Laurent Gbagbo, Laurent Dona-Fologo, président du CES et Guy Labertit qui a désormais élu domicile au bord de la lagune n’ont pas boudé l’invitation du nouvel Ambassadeur de France, SEM Simon……L’opération de charme en direction du président français se poursuivait. Il y a longtemps que l’on n’avait pas vu le président du FPI à cette cérémonie, murmurait-on autour des buffets bien garnis. Mais, avec la nouvelle déclaration que la presse attribue au président français, la mayonnaise Laurent Gbagbo semble ne pas prendre. Hier, en effet, les journaux proches du pouvoir ont fait état, sans citer de sources, des propos très durs qu’aurait tenus Sarkozy sur Gbagbo, recevant le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moom. « Ce Monsieur n’est pas digne de confiance. Même son directeur de cabinet est venu à Paris pour nous confirmer que la date du 29 novembre 2009 ne sera pas respectée. C’est fort de la présence des Casques bleus qu’il fait tout cela, sinon, j’aurais depuis longtemps, demandé à mes gars de faire le nettoyage nécessaire » aurait-il déclaré. Entre Gbagbo et Sarkozy, ça chauffe donc.
Chirac parti, Gbagbo voulait que son remplaçant devienne son ami. Il a tout fait pour. Les déclarations flatteuses, le tapage autour d’un coup de fil. Avec l’annonce des visites de très proches collaborateurs de Sarkozy, Laurent Gbagbo avait certainement cru qu’il avait réussi à en faire un ami et qu’il pouvait entrer dans des combines avec lui. Faire espérer les élections et tout faire pour ne pas y parvenir. Ces déclarations attribuées à Sarkozy seraient pour dire, certainement : « Oui pour l’amitié, mais pas pour faire des combines ! ». D’ailleurs, ne dit-on pas que l’amitié se nourrit de vérité ? Si Laurent Gbagbo réussit à organiser effectivement l’élection présidentielle le 29 novembre prochain, il aura démontré au président français, qu’il l’a jugé un peu trop vite. Peut-être remontera-t-il alors dans son estime. Sait-on jamais !
Raphaël Lakpé
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