Encadrement du contingent civil de sécurité du port de Cotonou

Flou autour d’un marché de quatre milliards

Le recrutement d’une société privé de sécurité du port de Cotonou est au cœur d’une polémique qui risque de faire tomber des têtes, au moment fort des débats sur la lutte contre la corruption au Bénin. A cet effet, les autorités portuaires sont en train de conclure un marché de gré à gré de quatre milliards de francs cfa avec une société de gardiennage de la place, en violation des textes de la République.
Une bombe s’apprête à exploser au port autonome de Cotonou. Un marché de gré à gré de plus de quatre milliards de francs cfa pour une durée de trois ans est au cœur de la polémique. Selon les informations, les autorités portuaires jusqu’à leur premier responsable, Cyriaque Atti Mama, principal accusé dans cette affaire, seraient en train de tordre le cou à la loi. C’est une société de gardiennage de la place qui est en train de  prendre en charge la sécurité du port contre cette somme faramineuse. De quoi s’agit-il en réalité ? Par la lettre n°7800/Mdctj/Pac/Sa du 15 octobre 2008, le secrétaire général du ministère délégué auprès du président de la République chargé des Transports et des travaux publics a transmis à la direction nationale des marchés publics pour étude et avis, les résultats des travaux de dépouillement, d’analyse et de jugement des offres relatives à la sélection d’une société privée pour l’encadrement du contingent civil de sécurité au port de Cotonou. En effet, par le procès verbal n°030 du 23 novembre 2005, la direction nationale des marchés publics avait réservé son avis sur les résultats de jugement des offres parce que la société Rames International qui était proposée attributaire provisoire n’a pas fourni un titre d’agrément délivré par le ministère de l’Intérieur. Elle a par conséquent recommandé au maître d’ouvrage de faire reprendre les travaux de dépouillement. La directrice de cette société a saisi la commission nationale de régulation des marchés publics pour un arbitrage. A cet effet, les négociations ont eu lieu le 25  juillet 2008. Il est constaté que le montant de 28,58 millions hors taxes ne concorde pas avec celui indiqué dans le projet, soit 338,46 millions. Le directeur des national des marchés publics, Isidore Tossou, dans ses observations, en date du 12 novembre 2008, a noté une insuffisance de concurrence et il serait judicieux de reprendre la procédure, car le temps écoulé depuis le lancement de l’appel d’offres est suffisamment long. A cet effet, il a recommandé d’adresser un compte rendu des négociations à la commission nationale de régulation des marchés publics et de reprendre la procédure sur la base d’un dossier actualisé. Le 02 décembre 2008, la même décision a été publiée dans le journal des marchés publics.

Curieusement, l’encadrement du contingent de sécurité du port de Cotonou a été confié à la société Suntrev-Bénin. Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’on en soit là aujourd’hui ? Pour l’heure, les agents de sécurité du port, recrutés par un concours national, refusent de travailler sous la direction de cette structure. Il va falloir que l’Inspection générale de l’Etat (Ige) aille voir clair dans cette affaire qui risque de salir une fois encore le Changement. Lentement mais sûrement, on tend vers un nouveau scandale sous le président Boni Yayi.
Jules Yaovi Maoussi

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