La cacophonie règne
(Zinsou doit sauver son œuvre)
La conférence de presse donnée samedi par un certain nombre de militants de l’Union nationale pour le développement et le progrès (Undp) a fini d’étaler au grand jour la dissension qui mine ce parti. Une situation qui interpelle le président Emile Derlin Zinsou, fondateur de ladite formation politique. L’Undp est au bord de la division. Le doute n’est plus permis. Deux camps se distinguent nettement. Le premier se regroupe autour du président Jean-Claude Codjia et Anne Cica Adjaï. Le second a pour fer de lance l’un des élus parlementaires issus de ce parti, Léon Ahossi. Ce qui oppose les deux camps fondamentalement est la position à adopter sur l’échiquier politique national actuellement et dans la perspective de 2011. Faudrait-il d’abord rappeler qu’en 2006, à l’issue d’un conseil national, l’Undp a choisi de soutenir le candidat Boni Yayi. Donc a priori, on peut considérer ce parti comme étant de la mouvance présidentielle. La situation aura semblé changer avec l’appartenance au G13 des deux élus de l’Undp. Au conseil national que le parti a tenu en février dernier, le président Codjia a vitriolé le chef de l’Etat pour sa gestion du pays. Mais tout en continuant de se réclamer de la mouvance présidentielle, les membres de ce parti ont, à travers les recommandations, demandé au G13, regroupement opposant, de mieux se structurer. Dès lors, il est devenu difficile de situer ce parti sur l’échiquier politique. C’est alors qu’un communiqué de presse publié en avril dernier exprimant la désolidarisation du parti avec le G13. Des concertations qui ont suivi, il ressort qu’il n’était pas demandé aux deux députés, Joachim Dahissiho et Léon Ahossi de se retirer de ce groupe. Pendant qu’on croyait la crise enterrée, le camp du président Jean-Claude Codjia a signé l’acte de constitution de l’Union pour la majorité présidentielle plurielle (Umpp). La réaction du camp Ahossi ne s’est pas fait attendre. Pour cette partie, ceux qui on engagé l’Undp dans cette alliance, l’ont fait en violation des textes qui régissent leur parti. Ils estiment d’ailleurs la raison qui guide ces derniers, est ailleurs. Dans le même temps, ils avancent que le bureau de l’Undp est déjà en fin de mandat. A ce niveau, on se demande pourquoi ce n’est que maintenant qu’ils dénoncent la chose alors qu’ils sont eux-mêmes membres dudit bureau. Pour se défendre, l’autre camp affirme que l’Umpp n’étant qu’un cadre de concertation, il n’y avait pas de quoi respecter l’article 37 de leurs statuts qui stipule qu’il faut consulter le congrès à défaut du conseil national. C’est ce qu’a laissé entendre un responsable proche du président Codjia. Cependant, on s’interroge sur plusieurs points qui concernent les agissements du camp de ce dernier. Premièrement, pourquoi ne convoque-t-il pas le congrès ? Quand on sait que l’Undp a deux députés au sein du G13, on se demande à quelles fins le conseil national avait demandé au G13 de mieux se structurer ? L’autre chose qui demeure inexpliquée, sont les mots de félicitions adressées à Léon Ahossi par ses co-partisans après son refus de siéger au gouvernement du Dr Boni Yayi. Autant de questions qui méritent des réponses..q Benoît Mètonou
Zinsou doit taper du poing sur la table
Le président Emile Derlin Zinsou est le père fondateur de l’Undp. Il n’y a pas si longtemps qu’il a passé la main à d’autres cadres de son parti. Et apparemment, la cacophonie des ambitions semble mettre en péril ce qu’il a prie toute sa vie pour construire. Il devrait s’estimer heureux d’être encore vivant. Car, l’opportunité lui est offerte ainsi de remettre de l’ordre dans les choses. A défaut de prendre partie pour l’un ou l’autre camp, il serait préférable qu’il les ramène à la raison. De son vivant, il faut qu’il puisse sauver cet héritage politique qu’il laissera à la postérité. A moins que, comme l’a pensé quelqu’un « d’illuminé », il n’alimente lui-même ladite crise.
