«L’ensemble du système électoral Lépi ne peut pas être prêt pour 2011»
La réalisation de la liste électorale permanente informatisée (Lépi), la lutte contre la corruption au Bénin, la démocratie au Bénin depuis 1990. Ce sont entre autres, les sujets sur lesquels est intervenu hier Me Sadikou Alao, président du Gerddes-Afrique, lors de son passage sur la télévision Canal 3 Bénin dans l’émission « Zone franche ». Il dresse un bilan très peu élogieux.
Me Sadikou Alao, président du Gerddes est intervenu sur la chaîne de télévision Canal 3. Invité de l’émission « Zone Franche », il n’a pas eu recours à la langue de bois sur les sujets soumis à son appréciation. Actualité oblige, la Liste électorale permanente informatisée a été le premier point du débat. D’après ses propos, il ne croit pas en la réalisation d’une Lépi fiable pour les élections de 2011. Car, explique-t-il, toutes les composantes de la Lépi ne peuvent pas être prêtes pour 2011. Mais, certaines étapes pourront être finalisées et servir pour les élections de 2011. On peut par exemple, estime Me Sadikou Alao, réaliser une liste électorale informatisée pour 2011. Pourvu qu’elle soit consensuelle, dit-t-il. Aussi, l’invité de l’émission de ce dimanche invite-t-il tout le peuple béninois à se lever et à s’unir et d’une seule voix, pour retirer la Lépi et la Commission électorale autonome (Cena) des mains des politiciens afin qu’elles soient des outils électoraux effectivement neutres. C’est d’ailleurs pour cela que le Gerddes-Afrique a lancé depuis quelques jours une campagne dans ce sens. Pour l’avocat, c’est le seul moyen d’avoir des élections véritablement libres, transparentes et crédibles.
« Je n’ai encore rien vu »
A propos de la lutte contre la corruption par le régime en place, Me Sadikou Alao n’a pas caché son point de vue sur la question. «Je n’ai encore rien vu de concret dans la lutte contre la corruption», a-t-il déclaré. Il a plutôt dénoncé certaines méthodes qui selon lui font augmenter la corruption au Bénin. Il s’agit entre autres, de la manière dont le Président de la République finance certains projets. L’invité estime que le Chef de l’Etat, sans une évaluation préalable de certains projets, annonce qu’il y met une enveloppe financière de tel montant. Toute chose qui démontre une gestion sans méthodologie efficace de l’Etat. L’autre facteur qui permet à Me Sadikou Alao de dire qu’il n’est pas satisfait de la lutte contre la corruption au Bénin, est la suspension selon lui, du processus des audits déjà réalisés en partie. Mais à côté de ceci, il trouve positif les efforts du pouvoir en place dans le cadre des infrastructures. Sur ce plan, des choses ont changé de bien dans le pays, à le croire.
Au sujet de la démocratie au Bénin, Me Sadikou Alao accuse tous les régimes qui ont dirigé ce pays depuis 1990. Selon lui, ces régimes sont tous coupables du bilan peu reluisant du processus démocratique aujourd’hui au Bénin. D’après lui, la naissance, ces derniers temps, de plusieurs partis politiques n’est pas signe de la vitalité de la démocratie.
Blaise Ahouansè