Yayi cède aux injonctions de Kérékou
(Il sacrifie la bonne gouvernance sur l’autel du clientélisme politique)
Le dernier conseil des ministres a nommé le Colonel Simon Idohou au poste de chargé de défense à l’ambassadeur à Washington. Alors qu’il y a quelques mois quand nous révélions cette affaire, le gouvernement a dénoncé une fausse information. Aujourd’hui, non seulement il donne raison à la Nouvelle Tribune, mais étaye la thèse selon laquelle, le président Boni Yayi est prêt à tout pour avoir l’aval du Général Mathieu Kérékou pour sa réélection en 2011.
Ouf ! Peuvent désormais s’écrier le Colonel Simon Idohou, ancien ambassadeur à New York et son épouse Chantal de Souza. A quelques différences près, leur but a été atteint. A la faveur du dernier conseil des ministres tenue mercredi dernier, il a été nommé attaché de défense à l’ambassade du Bénin à Washington. La solution de rechange trouvée par le président de la République comme nous l’annoncions quelques semaines plus tôt pour rendre service à son prédécesseur. Mais surtout pour contourner les diplomates qui, mobilisés somme un seul homme ont mis en garde le gouvernement contre une nomination de ce dernier à ce poste. En effet, déchu de son poste d’ambassadeur permanent du Bénin aux Nations Unies dès l’installation du régime actuel aux affaires, le couple Idohou s’est retrouvé empêtré dans certaines difficultés pour rapatrier certains de ses biens au pays. Pire, le visa de leurs enfants avait expiré. Autrement, susceptibles d’expulsion du territoire américain. C’est alors que le président Boni Yayi dont les relations avec son prédécesseur étaient des plus froides, a sollicité Chantal de Souza, homonyme et cousine de son épouse, toute puissante « notre dame » du palais sous Kérékou, afin qu’elle joue à l’entremetteuse. Cette dernière ne se serait pas faite prier. Mais en contrepartie, il fallait que son mari reprenne le siège de New York en tant qu’ambassadeur. Les démarches ont été menées et le président Mathieu Kérékou était allé rendre visite à son successeur. L’image a fait le tour du monde. Chantal de Souza avait ainsi rempli sa part du contrat. Il revenait au président Boni Yayi de remplir la sienne. Au moment où il s’apprêtait à passer à l’acte, votre Journal ayant eu vent de l’affaire, a mis au grand jour le pot aux roses. Les diplomates, à travers leur syndicat sont montés au créneau et ont exigé que le principe « la diplomatie aux diplomates » soit respecté. Mais comme on le voit, le recul du chef de l’Etat était en fait stratégique. Il vient de mieux bondir en nommant Simon Idohou comme attaché de défense. N’eût été la pression des diplomates, il aurait réussi à le caser au poste d’ambassadeur.
Face à cette nomination, on se demande ce que devient la bonne gouvernance selon les textes qui sont prônée au sommet de l’Etat. L’évidence qui se dégage est que cela ne constitue plus une priorité. Désormais, on peut sans risque de se tromper conclure que les nominations ne se font plus sur la base des compétences, mais plutôt à base de clientélisme.
Benoît Mètonou
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