Barack Obama au chevet du monde
C'était le 4 novembre 2008. "Je ne sous-estime pas l'énormité de la tâche qui est devant nous", déclarait le nouveau président des États-Unis, Barack Obama, avant de dérouler l'essentiel de son programme . Un an plus tard, le locataire de la Maison-Blanche a entrepris une bonne partie de ses engagements. lepoint.fr fait l'inventaire. Aujourd'hui : la politique internationale de Barack Obama.
"La position de l'administration Obama sur les colonies est claire, sans équivoque. Elle n'a pas changé : les États-Unis n'acceptent pas la légitimité de la poursuite des implantations israéliennes". Cette déclaration de Hillary Clinton, lundi 2 novembre, illustre à elle seule le "changement" prôné par le 44e président américain pendant toute sa campagne. L'allié historique – Israël – n'est plus ménagé.
Lors de son discours du Caire , le 4 juin dernier, Barack Obama a demandé à Tel-Aviv à ce "que la colonisation cesse" dans les territoires palestiniens, colonisation qui "viole les accords passés et nuit aux efforts de paix". Loin de s'en tenir là, il répète que son pays soutient les aspirations "légitimes" des Palestiniens à un État et que la "seule solution" est celle qui prévoit deux États. Une déclaration-choc qui irrite les Israéliens , mais qui ne rompt pas le dialogue entre les parties. Bien au contraire : le 22 septembre, Obama réunit Netanyahou et Abbas à New York. Inlassablement, il prône la reprise des négociations.
Ouverture vers le monde musulman
La première année de Barack Obama sur la scène internationale est marquée par une ouverture sans précédent de Washington au monde musulman. Avec la Turquie d'abord, où le président américain se rend dès son premier voyage en Europe , en avril dernier. Barack Obama compte sur le soutien de ce pays géostratégique, situé entre l'Europe, le Caucase, les Balkans et le Proche-Orient. Quitte à prôner l'entrée d'Ankara dans l'Union européenne … froissant au passage Nicolas Sarkozy.
Une détente vis-à-vis du monde musulman qui s'illustre aussi par la main tendue sans précédent de l'administration américaine vers l'Iran. Un message vidéo sous-titré en farsi est diffusé pour le nouvel an iranien, le 19 mars dernier. Barack Obama appelle l'Iran et les États-Unis à "surmonter leurs vieilles divisions", un appel "favorablement" reçu par la République islamique. Depuis, la volonté d'Obama de renouer ce dialogue semble inébranlable : ni le dérapage d'Ahmadinejad devant l'Onu , le 20 avril, ni la répression qui suit la réélection contestée du président iranien , en juin, ni la découverte d'une usine secrète vraisemblablement destinée à fabriquer du combustible nucléaire, en septembre, ne font dévier le président américain de sa ligne.
Chef de guerre
La véritable rupture d'Obama avec son prédécesseur George W. Bush se situe dans sa lutte contre le terrorisme. Le 28 février, il confirme le retrait des troupes américaines d'Irak avant la fin 2011 . Il veut les redéployer, essentiellement en Afghanistan. Les conflits ne sont plus passés sous silence. Le 9 avril, il autorise ainsi les clichés de soldats américains morts au combat , interdits sous l'administration Bush.
Mais le coup d'éclat le plus médiatique de Barack Obama reste la fermeture annoncée de la prison de Guantanamo, symbole de la guerre contre le terrorisme des années Bush. Le président américain signe le décret deux jours après son investiture , mais doit faire face à une résistance imprévue du Congrès américain . Il persiste toutefois dans cette idée, et même si la fermeture de la prison située sur le sol cubain se fera plus tardivement que prévu ("dans les 100 premiers jours de sa présidence"), Barack Obama a promis qu'il irait jusqu'au bout. Tout comme dans l'idée d'interdire la torture lors des interrogatoires de la CIA. Le 19 avril, le président américain décide de publier une partie des archives de l'Office of Legal Counsel , concernant les années 2002 à 2005, révélant officiellement le cadre juridique dans lequel le président George W. Bush avait autorisé la pratique de la torture par les services secrets.
Prix Nobel de la paix
La dernière promesse de campagne de Barack Obama en matière internationale a également été initiée : engager des discussions directes avec les dirigeants syriens. Au cours du printemps 2009, plusieurs délégations du Congrès américain se succèdent à Damas. Le 24 juin, Washington annonce sa décision d'envoyer à nouveau un ambassadeur en Syrie , et le 27 juillet, la Maison-Blanche fait un geste en direction de la Syrie en soulageant la pression des sanctions commerciales américaines .
Autant de gestes déjà qualifiés d'historiques et qui ont déjà valu au président américain d'être distingué du Prix Nobel de la Paix , le 9 octobre. Un prix qui lui a été remis officiellement au nom de "ses efforts à renforcer la diplomatie et la coopération entre les peuples". Et pour ses "efforts en vue d'un monde sans armes nucléaires", des efforts notamment entrepris avec la Russie . En un an, Barack Obama a ouvert des chantiers sur tous les fronts.
Source : Le point