Le budget 2010 en sursis
(Que réservent les députés Fcbe à Boni Yayi)
Le rejet vendredi dernier du rapport d’activités du président Mathurin Nago, du fait du vote abstention de 09 députés Fcbe, révèle un signal fort au chef de l’Etat par rapport au vote du budget 2010.
Après l’ouverture officielle de la session budgétaire à l’Assemblée nationale, les députés sont entrés de plein pied dans les travaux budgétaires. Dès demain, les députés membres de la commission budgétaire de l’Assemblée nationale entament avec la présentation des grandes lignes du contenu du projet de loi de finances gestion 2010 par les cadres du ministère des Finances et de l’économie. Mais, des doutes subsistent sur l’issue de ces travaux qui devraient aboutir au vote du budget 2010. Comme on le sait, les députés de l’opposition non déclarée ont, depuis le début de cette session budgétaire, un regard très critique sur le projet de budget 2010. Mais ce qui est paradoxal, c’est que les députés de la majorité présidentielle sont aussi rentrés dans la danse, à travers des boutades. Le premier signe fort enregistré dans ce sens est le vote abstention de 9 députés Fcbe enregistré la semaine dernière au terme de l’examen du cinquième rapport d’activités du président de l’Assemblée nationale.
Un signal fort
La position ainsi affichée par des députés Fcbe suscite depuis lors beaucoup d’interrogations. Le sort réservé au projet de loi de finances gestion 2010 semble être d’ores et déjà, sauf retournement de dernière minute, ainsi compromis. Tout porte à croire que des députés du camp présidentiel veulent aller contre le budget 2010.
Ce comportement vient donner de l’eau au moulin des députés de l’opposition qui ont toujours clamé haut et fort une mauvaise gestion au sommet de l’Etat. Les députés Fcbe finiront-ils par aller dans le même sens que les opposants ? C’est dire que si rien n’est fait par le chef de l’Etat Boni Yayi pour calmer les ardeurs de sa troupe Fcbe au parlement, le projet de budget gestion 2010 risque d’être rejeté.
D’ici à l’adoption du budget général, Boni Yayi a le temps d’aplanir ses nombreuses divergences avec ses députés qui, selon des indiscrétions lui reprochent beaucoup de choses. Ne pouvant donc pas l’atteindre directement, ils ont choisi d’exprimer leur mécontentement à travers le rejet du rapport de Nago. En clair, l’acte qu’ils ont posé vendredi dernier à l’hémicycle n’est fondamentalement pas contre Nago, mais c’est beaucoup plus pour amener le chef de l’Etat à rectifier le tir sur un certain nombre de choses qui les lient. De l’aplanissement des divergences actuelles par Boni Yayi dépendra donc l’adoption heureuse de la loi des finances gestion 2010.
En attendant donc que ce vote n’intervienne, les députés entament véritablement l’examen du projet de budget gestion 2010. Les passages des institutions de la République, des membres du gouvernement et d’autres secteurs vont précéder l’élaboration des rapports spéciaux et du rapport général qui sera finalement débattu et voté en plénière.
Ismail Kèko
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