Le Togo aurait changé d'avis

Il pourrait participer à la can

L'équipe nationale du Togo aurait finalement décidé de participer à la CAN après avoir annoncé qu'elle s'en retirait. Après le mitraillage de leur bus qui a fait trois 3 morts et 7 blessés dans l'enclave angolaise de Cabinda, les joueurs qui affirmaient vouloir ne pas jouer, aurait changé d'avis dans la nuit, et seront sur le terrain lundi pour affronter le Ghana, "en hommage aux victimes". De son côté, l'état togolais maintient sa volonté de rappeler ses joueurs. Un coup de théâtre pour le moins surprenant quand on sait que le gouvernement togolais avait lui-même choisi de rappeler son équipe, poqition qu'il réitère d'ailleurs officiellement dimanche par la voix de son porte-parole, et alors que plusieurs joueurs avaient ouvertement manifesté leur souhait de ne pas participer à la CAN. Reste à savoir quelles sont les motivations ou les pressions qui ont poussé le groupe togolais à revenir sur ses positions.
"En mémoire de ses disparus, l'équipe nationale a décidé de participer à la CAN, a déclaré son porte-parole, Tomas Dossevi. On a tous très mal au coeur, ce n'est plus une fête, mais nous avons envie de montrer nos couleurs, nos valeurs, et que nous sommes des hommes".
Affaire à suivre malgré tout, car il peut y avoir d'autres revirements.

Les joueurs accusent la CAF

Pour Thomas Dossevi, il s'agit de faire un contrepied à la confédération africaine (CAF) qui semble à leurs yeux ne pas avoir pris la mesure du drame. "C'est une décision qui a été prise à la quasi unanimité par le groupe qui s'est réuni dans la nuit et a décidé cela après  avoir été rassuré par les autorités angolaises. Nous sommes déçus que la CAF n'ait pas pu nous arranger un délai, qu'elle n'ait pas pu reporter notre premier match, ne serait-ce que pour enterrer nos corps.Nous sommes un peu amers, nous sommes déçus par le comportement de la CAF. Elle voit ses intérêts en premier et pas ceux des pays. Nous sommes conscients des enjeux et nous n'avons pas envie de partir en lâches"

Du côté des organisateurs, que ce drame n'avait effectivement pas semblé ébranler, on s'en est tenu strictiement tenu à la olonté de maintenir la compétition. "Notre priorité numéro un est la sécurité des joueurs, mais le tournoi aura bien lieu", avait affirmé un porte-parole de la CAF, Suleimanu Habubu, à Luanda. Après avoir diminué l'importance de l'attaque dont a été la cible le car des Eperviers, le comité d'organisation (COCAN) a cherché à éloigner sa responsabilité. Selon elle, l'équipe togolaise n'avait pas informé les organisateurs de la compétition de son intention de s'y rendre en autocar. Aucune sélection n'aurait dû utiliser ce moyen de transport, estime samedi Virgilio Santos, l'un des membres du COCAN dans les colonnes du journal sportif angolais A Bola.

Le choix de l'Angola en question

Il n'empêche que des questions vont inévitablement se poser sur le choix même fait par la CAF d'attribuer cette Coupe d'Afrique des Nations. Surtout que l'Angola a pris un risque énorme en désignant, pour accueillir les matches du groupe B (Togo, Côte d'Ivoire, Ghana et Burkina Faso), l'enclave de Cabinda, lieu de tension permanent et de conflit de légitimité entre le gouvernement angolais et  les séparatistes du FLEC (Front de libération de l'Etat du Cabinda ) qui ont revendiqué l'arttentat contre le bus togolais.

Avant le coup d'envoi de la CAN, et a forsiori avant cette attaque, les autortiés angolaises avaient dû faire face à des critiques portant sur l'organisation de la compétition. Entre horaires d'entraînements repoussés, lourdes procédures administratives pour les médias et les supporteurs et coût de la vie prohibitif pour les étrangers, l'accueil laissait entrevoir quelques failles.

Mais avec ce qui s'est passé, le choix du pays organisateur va maintenant faire débat. Emergeant de 27 années de guerre civile, l'Angola venait de faire son retour sur le devant de la scène, et avait accueilli fin décembre un sommet de l'Opep pour revenir dans le giron des nations. La CAN 2010 avait vocation à lui redonner une place dans le continent. Cet incident grave porte atteinte à sa capacité d'assurer la sécurité et surtout pointe le doigt sur l'erreur qui a consisté à choisir Cabinda, théâtre de nombreux troubles séparatistes, comme l'un des lieux d'accueil de la compétition, en connaissant les risques.  
(france 2)

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