Les clarifications du ministre Davo aux députés
Le ministre Bernard Lani Davo représentant le gouvernement était hier face aux députés. Il était question pour lui de donner plus de clarifications aux parlementaires par rapport aux deux dossiers d’interpellation du gouvernement. Le premier concerne les projets éducation 3 et 4 et le second est relatif à la délocalisation de la délivrance des attestations au niveau des directions des examens et concours (Dec) et de l’Office du baccalauréat. En ce qui concerne le premier dossier, le député Dominique Sohounhloué qui était l’auteur de la question voulait des clarifications par rapport à ces deux dossiers. Le projet éducation 3, selon lui a une durée prévisionnelle de cinq ans alors qu’il est encore en vie depuis plus de dix ans sans que ses objectifs ne soient atteints. D’un montant de plus de quinze milliards de francs Cfa, le projet éducation 4 serait victime de gabegie planifiée. Puisque, à en croire le député, les cadres chargés d’animer le projet se sont laissés aller à la jouissance éhontée et sans modération de leurs intérêts au détriment de ceux du peuple. Pour finir, il dira que ces deux projets ont été victimes de la politisation à outrance du placement des cadres à des niveaux de responsabilité. Puisque, selon lui, le gouvernement serait au courant de toutes ces tares et il a laissé faire. Pour Bernard Lani Davo, en ce qui concerne le projet d’Akodéha, les ressources mises à la disposition du projet pour financer le chantier d’Akodéha sont des ressources d’allègement de dettes exemptes d’impôts et de Tva. Cette situation aurait entrainé un moins perçu pour l’entreprise Udecto et celle de Saint Etienne. L’option de la régie a été prise après analyse de la situation par le gouvernement et approuvée par la Bad pour éviter la résiliation des marchés qui entraînerait des conséquences. En ce qui concerne les difficultés liées à l’ouverture du lycée agricole d’Akodéha, le ministre Davo répond que les travaux ne pourront pas être entièrement achevés, toutefois, le niveau atteint dans la réalisation des travaux permet d’envisager l’ouverture de la première année en février 2010. Pour ce qui est du projet éducation 4, le ministre de l’enseignement secondaire dira que globalement les réalisations de ce projet sont en deçà des attentes. Après avoir détaillé toutes les composantes de ce projet, le ministre précisera que le personnel du projet est de deux catégories à savoir les Ape et le personnel contractuel recruté sur appel à candidature. Pour finir, il a rassuré que le gouvernement a pris les dispositions en vue de faire améliorer la méthode d’organisation du travail et de gestion du projet.
Les députés s’inquiètent de la délocalisation de la délivrance des attestations
L’autre dossier qui a suscité des débats au sein de l’hémicycle est la délocalisation de la délivrance des attestations. C’est une question posée par le député Fcbe Samou Adambi et d’autres collègues. Ils s’inquiètent à ce sujet et ils voudraient avoir plus d’assurance par rapport aux conditions dans lesquelles les candidats souffrent pour retirer ces parchemins à la Dec à Porto-Novo et à l’Office du baccalauréat à Cotonou. Le député Adam Boni Tessy souhaite que les directions départementales disposent de cellules pour accomplir cette mission et qu’il y ait une base de données pour intégrer toutes les données avec un code d’accès pour les sécuriser. Pour Vlavonou Louis, l’Office du baccalauréat peut poursuivre l’informatisation afin que les structures départementales puissent bénéficier des diplômes. Il a déploré la négation qui s’observe dans les recherches de solution à l’enseignement secondaire. « Faut pas régresser le progrès » déclare t-il. Selon la présidente Rosine Soglo, « nous étions le quartier latin de l’Afrique mais aujourd’hui nous sommes la lanterne rouge aujourd’hui ». Pour elle, depuis longtemps, on ne sanctionne plus dans ce pays, c’est la pagaille et même aujourd’hui les colonels commandent des généraux. D’autres députés tels que Zéphirin Kindjanhoundé, Amadou Taîyo ont appuyé les arguments de leurs collègues. Au terme des diverses interventions, le ministre Bernard Davo représentant le gouvernement a essayé d’apporter des précisions et la vision du gouvernement par rapport aux préoccupations des honorables députés.
Il faut signaler que dans la matinée, les députés ont examiné et adopté à l’unanimité un dossier d’autorisation de ratification relatif à l’accord de prêt signé le 27 juillet 2009 entre la République du Bénin le Fonds d’Abu Dhabi pour le développement dans le cadre du financement partiel du projet de la route N’Dali-Biro-Nikki-Chicandou-Frontière du Nigéria. Un prêt d’un coût global de 17.480.000.000 francs CFA avec la participation du Fonds d’Abu Dhabi estimé à 36.730.000 Emirates Dirhams soit 5 milliards de francs CFA.
Ismail Kèko