Après l’abrogation de la loi sur la Lepi

Les députés Fcbe veulent saisir la Cour Constitutionnelle

Une prompte réaction par rapport à un sujet préoccupant. Vingt quatre heures après l’abrogation de la loi sur la Lepi, les députés de la majorité présidentielle sont  montés au créneau le vendredi 19 mars au Codiam de Cotonou. Au cours de la conférence de presse qu’ils ont animée,  ces députés ont dénoncé «  l’hypocrisie politique » de leurs collègues de l’opposition et déclarent qu’ils utiliseront toutes les voies de recours pour que justice soit rendue. C
’est un collège de députés de la majorité présidentielle qui a décidé de prendre la défense de la Lepi abrogée. Karimou Chabi Sika, Bénoît Dègla, Djibril Débourou, Grégoire Laourou, Eric N’da, Victor Dangnon, Justin Sagui, Orou Sé Guéné, Rachidi Gbadamassi et Isidore Gnonlonfoun  ont tenu tous à être présents à cette conférence de presse pour montrer leur désapprobation par rapport à l’abrogation votée par leurs collègues de l’opposition.  Après une introduction succincte sur les enjeux de cette abrogation par l’honorable Eric N’da, c’est à l’honorable Bénoît Dègla qu’il est revenu l’honneur de lire la déclaration politique.  Au prime abord, il fait remarquer que «  le président Boni Yayi a fait de la question de la Lepi une question essentielle déjà au cours des tractations pour le second tour des élections présidentielles de 2006 et surtout après les résultats issus des dernières élections communales de 2008 ».S’attaquant à la question du consensus autour de la Lepi qui est la pomme de discorde entre eux et leurs collègues de l’opposition, il a déclaré que la loi sur la Lepi introduite par le gouvernement a été adoptée le 13 mai 2009 par 78 députés ( dont tous les députés de l’opposition) sur les 83 que comptent l’Assemblée Nationale. Mieux, ajoute-t-il, la coordination du bureau de la structure de supervision a été confiée à un membre de l’Union fait la Nation en la personne de l’honorable Epiphane Quenum. Continuant dans son raisonnement, il affirme que «les membres de la commission, au nom du serment qu’ils ont prêté, doivent se mettre au service de la nation et non au service de leurs intérêts partisans ».Rejetant en bloc l’argument de consensus et ayant fait  le constat que « les opposants n’ont pu attaquer un seul article de la loi querellée, il conclut que « La vraie raison qui motive l’attitude de l’opposition, sachez le désormais, c’est de vouloir gagner à tout prix les prochaines élections à travers une fraude massive et dans le cas contraire, organiser des contestations et mettre en péril la paix dans notre pays ».

Mais les députés de la majorité présidentielle ne vont pas se laisser faire. C’est pourquoi, ils ont décidé d’user toutes les voies de recours fondées sur la violation de notre constitution, la violation du protocole A/s/12/r de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance et la violation du serment prêté par les membres de la Cps et appellent l’opinion nationale et internationale pour décourager toute dérive susceptible de compromettre la réalisation de la Lepi à bonne date.

Marcel Zoumènou

Laisser un commentaire